[Expo] Fabienne Verdier – Atelier nomade - Musée du Pavillon de Vendôme – Aix-en-Provence - du 21/06 au 13/10/2019

L’ENIGME DU TABLEAU

Le musée du Pavillon de Vendôme présente les techniques de travail singulières de Fabienne Verdier.

En complément de la rétrospective de l'œuvre de Fabienne Verdier au Musée Granet (ici), le Pavillon de Vendôme propose de voir l'envers du décor, c'est-à-dire de nous expliquer les techniques employées par l'artiste. Comme la rétrospective au Musée Granet nous a fascinés, nous nous rendons au Pavillon pour en apprendre plus.

Le Pavillon est un lieu du XVIIIe siècle niché dans un jardin en plein cœur de la ville. En ce mois d'Août, la journée est caniculaire. Même de beau matin nous avons très chaud en traversant le jardin. Nous identifions avec soulagement un robinet sur la droite du Pavillon. Avant de rentrer dans le Pavillon nous nous abreuvons et humidifions nos visages et nos membres afin de les rafraîchir.

Le Pavillon n'est pas climatisé. Nous avons bien fait de nous désaltérer avant d'entrer. Au premier étage du pavillon, une fresque déroule les différentes phases du processus créatif de Fabienne Verdier. Nous appréhendons le dialogue croisé de l'artiste avec d'autres artistes, des musiciens, des scientifiques, des écrivains, des penseurs. Des cahiers de réflexion illustrent le cheminement de l'artiste. Des séries de notes écrites et visuelles, une collecte d'images d'œuvres d’art, de photographies de la nature, de publications scientifiques.  

 

Nous observons les outils classiques de l'artiste. Des pinceaux adaptés au besoin, trait raide ou souple, souplesse ou nervosité, faits de barbe de rat, de poils de renard, de loup, de chèvre, de loutre, de martre, de mouton, de plumes de coq, de canard ou de faisan. 

Fabienne Verdier a appris en Chine à peindre debout. Elle se confronte sa peinture à la gravité. Elle conçoit petit à petit des outils spécifiques. Elle utilise une poche en plastique afin de peindre en marchant et capter l'énergie vibratoire (sa série des « Walking/ Paintings ». Elle transforme son pinceau en pendule, le chargeant de plus en plus de peinture. Le pinceau atteint une soixantaine de kilogrammes et elle doit le suspendre à des poulies pour pouvoir le manœuvrer. Elle conçoit un atelier pour recevoir ces immenses pinceaux et s'installe sur le plateau du Vexin au nord de Paris.

Dans l’escalier d’honneur du Pavillon est suspendu l'un des pinceaux monumentaux utilisés par Fabienne Verdier.

Artiste nomade, Fabienne Verdier aime saisir le monde en dessinant et peignant sur site. Elle l'a fait en Chine, à New York, en voguant entre les fjords de Norvège ou au bord du fleuve Saint-Laurent au Québec. A Aix-en-Provence elle décide de peindre sur site avec un très grand pinceau. Pour cela il lui faut sortir la technique du pinceau monumental de son atelier. Elle conçoit alors une structure qu'elle peut installer et déplacer dans la nature. Une salle du Pavillon nous présente l'atelier nomade de Fabienne Verdier. Il s'agit d'un immense pinceau composé de queues de chevaux, fixé à un portique mobile. En observant l'installation nous comprenons comment l'artiste peu peindre en pleine nature de si grandes toiles avec autant de quantité de peinture. Nous sommes invités à manœuvrer le pinceau au moyen d'un guidon fixé au manche. C'est très intéressant car nous touchons du doigt, du corps entier en pratique, l'outil employé par l'artiste. La mécanique du portique permet de mouvoir l'outil dans les trois dimensions. La dimension du temps est libre et nous appartient dans le mouvement que nous imprimons au pinceau.

Pour ajouter encore au plaisir, une salle est consacrée aux dessins et gouaches réalisés sur la montagne Sainte-Victoire.

L'exposition « Atelier nomade » complète à merveille la rétrospective au musée Granet. Elle enrichie la compréhension des œuvres et en consolide l'appréciation.

Foncez !