[Expo] La mode en mouvement #2 - Palais Galliera — Musée de la mode de Paris - du 26/04/2024 au 05/01/2025
Le Palais Galliera retrace une histoire de la mode du 18e siècle à nos jours sous l'angle du corps en mouvement. Superbe.
L’exposition « La Mode en mouvement », au long d'un parcours d’environ 200 œuvres du 18e siècle à nos jours, explique comment la conception du vêtement du quotidien s'adapte au développement de l'activité physique et sportive. L'approche est intéressante, entre création artistique et analyse socioculturel. Nous nous y rendons. Suivez-nous.
Le Palais Galliera est d'inspiration Renaissance. Un joli jardin offre une halte bien agréable au visiteur. Le Palais abrite le musée de la mode de Paris.
Façade extérieure du Palais Galliera depuis le jardin
L'exposition commence par nous présenter des vêtements du début du 18e siècle. Les élites aristocratiques veulent affirmée une supériorité avec un maintien hiératique. Le maintien du corps doit être rigide. Plus le vêtement semble difficile à enfiler puis à ôter plus celà suggère un important nombre de serviteurs. C'est l'époque des « corps à baleines » étroits et des jupons gonflés par des cercles d’osier.
Dans
la deuxième moitié du 18e siècle les femmes retrouvent des robes
droites et lâches. Ce sont alors les hommes qui contraignent leur
anatomie avec des vêtements étroits.
Nous sommes impressionnés
par la qualité de conservation des vêtements. Il faut dire qu'ils sont
placées sous vitrine avec un éclairage réduit afin de limiter la
dégradation des fibres textiles. Pour
assurer la conservation des pièces l'exposition fait l’objet de trois
accrochages successifs. Les oeuvres sont en grande partie renouvelées à
chaque accrochage. 250 nouvelles œuvres sont ainsi présentées au cours du deuxième accrochage, celui que nous visitons. A noter que le troisième accrochage aura lieu du 8 février au 7 septembre 2025.
Le 19e siècle c'est la révolution industrielle. Les femmes de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie pratiquent l’équitation, la chasse à courre, le golf, l’escrime. L'activité physique puis sportive sont des vecteurs de sociabilité. Le vêtement s'adapte à ces nouvelles activités. Ce sont d'abord de simples adaptations du vêtement quotidien, il faut ensuite créer de nouvelles formes. Le vêtement devient spécialisé pour une pratique, avec son lot d'accessoires.
Bois naturel verni, cuir brun pleine fleur, ruban de toile, rivure en métal et nacre
A la fin du 19e siècle la pratique sportive se démocratise grâce à des activités plus accessibles comme la natation ou la bicyclette.
Au tournant du 20e siècle l'automobile s'apparente à une nouvelle pratique sportive. Il faut des tenues adaptées pour se protéger du froid, du vent et de la poussière. Des lunettes, des voiles, des masques, des gants, des manteaux en fourrure. Les articles destinés aux automobilistes couvrent les pages des catalogues des grands magasins. Les périodiques accompagnent ce nouveau mode de transport, tels L’Art et la Mode ou La Mode illustrée.
Au sortir de la Première Guerre Mondiale, la mode des Années folles reflète une décennie éprise de mouvement, de vitesse et de modernité.
La créativité de la haute couture parisienne est bridée par la Seconde Guerre Mondiale. Les couturiers utilisent des fibres artificielles comme la rayonne et la fibranne. Les trajets se font en bicyclette. Un tailleur à plis plats et creux aide au mouvement. Le manque de matière première impose un style simple : épaules carrées, taille marquée, raccourcissement jusqu’au genou. La mode parisienne va rester marquée plusieurs années par les privations, même après la Libération.
Christian Dior relance la créativité en 1947 avec sa première collection « New Look ». Les épaules s’arrondissent, les hanches sont visibles. Le prêt-à-porter se développe, influencé par le sportswear américain (le blouson, la maille).
La mode évolue vers le confort maximum, la garantie de mouvements sans entrave. Le hip-hop infuse une esthétique jeune et citadine.
Au tournant du 21e siècle, le développement d'internet propulse la mode à l'échelle mondiale. Les baskets et sneakers s'imposent dans la vie quotidienne.
Après cette passionnante vue générale, l'exposition propose une seconde partie avec une galerie entière consacrée au thème de la baignade. Les bains de mer sont bons pour la santé. Au début du 19e siècle les stations balnéaires sortent des flots. Le chemin de fer raccourcit la durée des trajets. Hôtels et casinos sortent de terre. À la fin du 19e siècle, les costumes de bain s’allègent. Les bras sont dégagés. Vers 1925 la ressemblance entre les tenues de bain féminines et masculines est impressionnante.
Aucun commentaire
Enregistrer un commentaire