[Expo] Edvard Munch. Un poème de vie, d'amour et de mort - Musée d'Orsay - Paris - du 20/09/2022 au 22/01/2023

ÂME SENSIBLE
Le Musée d'Orsay consacre une exposition à l'oeuvre d'Edvard Munch. Séquence émotions.


L'appareil photo ne peut pas concurrencer
le pinceau et la palette,
tant que l'on ne peut pas l'utiliser
au Paradis ou en Enfer.
Edvard Munch



 
A l'annonce de l'exposition Munch à Paris, nous prenons nos billets. Avant de nous rendre sur place, Munch se résume pour nous à sa célèbre toile "Le Cri". La visite nous révèle un vaste univers. Il n'est jamais trop tard pour découvrir. Suivez-nous.
 

Rouge et blanc, 1899-1900

L'exposition Munch est très visitée. Nous avons fait le choix d'acheter le pass duo annuel, ce qui nous permet d'éviter la longue file d'attente à l'extérieur du musée. Une fois la salle d'exposition atteinte nous constatons que la jauge d'accueil est élevée. Il faut prendre patience pour voir une oeuvre de Munch. Nous retenons de cette première visite quelques impressions fortes. La représentation de scènes de personnes malades, de deuil, de solitude, des figures fantômatiques dans les rues, de longues chevelures féminines. L'œuvre est plus variée et puissante que nous ne l'avions pensé par manque de connaissance. Il nous manque cependant de nombreuses clefs de compréhension pour apprécier pleinement ce qui est exprimé par le peintre. Quelques oeuvres nous intriguent comme ces explorations d'un même motif avec différentes techniques ou ces carnets de croquis.

  
Jeunes filles sur le pont, 1905
 
 
Une fois sorti nous décidons d'en savoir plus. A la lecture de la biographie de l'artiste nous sommes frappés par la succession de décès et de drames autour de lui. La mère d'Edvard Munch meurt de la tuberculose. Le père s'abîme en prières. La soeur ainée meurt à quinze ans. La soeur cadette est internée à vie à vingt ans pour dépression grave. Un frère meurt de la pneumonie.
 
Harpie, 1899

Nous décidons de retourner voir l'exposition et de lire les cartels avec attention.

Lors de cette seconde visite nous comprenons mieux ce qui est en jeu. Munch a le désir de communiquer un état d'âme. Il peint ce qu'il ne peut pas exprimer par les mots. Sa soeur mourante dans le fauteuil en osier est un évènement sur lequel il revient encore et encore. Le traumatisme est reflété sur la toile jusque dans la surface grattée.

L'Enfant malade, 1896

Les morts et les vivants cohabitent sur la toile. Ainsi la mère décédée depuis neuf ans est représentée dans la chambre de la soeur morte (ou agonisante de fièvre). La mère morte veille avec les autres membres de la famille.

Près du lit de la mort, 1895

Lorsqu'il peint un paysage, Munch cherche à nous transmettre l'impression laissée sur ses rétines. Ou plutôt derrière ses rétines tant il est question ici d'émotion, de l'ébranlement de l'âme. La précision n'entre pas en jeu. Seuls comptent les détails retenus par la mémoire. Munch recherche le trait qui va signifier l'ardeur d'un coeur, la couleur qui ravive la tension. Le souvenir visuel est mélangé avec ce qui se passe dans le cerveau, ce qui a survécu derrière l'oeil, ce qui fait vibrer l'âme avec intensité.
 
Arbres au bord de la plage, 1904

 
Les paysages sont traités avec somptuosité. La couleur d'un soir d'été, le charme majestueux d'un arbre, les reflets de la mer sur les rochers du rivage du fjord d'Oslo.
 
 
Jeunes Gens au bord de la plage, 1904
 
Munch reprend encore et encore une même idée et la fait étinceler avec des techniques variées. Dessin, peinture, gravure à l'eau-forte, lithographie, photographie voire même cinéma.
 
Le Baiser, 1897

Le Baiser IV, 1902

Les oeuvres peuvent laisser penser à un peintre dans la solitude. Il n'en est rien. Munch a une forte exposition. Il aime la confrontation avec la critique. Il a le souci d'expliquer son art. Il laisse ainsi plus de 10 000 pages de textes.
 

Munch réalise des peintures décoratives pour des salons, des chambres, des pièces de théâtre et pour l'université de Kristiania. Il cherche à rendre l'art accessible à tous, montrant ses oeuvres dans les rues et les espaces publics.
 
Alma Mater, 1929
 

 

Hommes se baignant, 1907 - 1908 

Munch organise en frise les toiles qu'il a réalisées durant des années. "La frise de la vie" est un cycle de vingt-deux éléments principaux exposés pour la première fois en 1902. Cette immense frise établit un lien entre les tableaux. Elle narre l'histoire d'un individu, avec ses joies et ses peines, avec les tourments de son âme, ses désirs, ses amours, sa sexualité. Elle fait ressentir le cycle perpétuel de la vie et de mort. La grandeur de la nature, le cycle des saisons, les générations qui se succèdent, la vanité des actions face à la mort.


Madone, 1895-1896

Une très belle exposition qui nous a permis de nous plonger dans l'oeuvre et la vie d'Edvard Munch et d'en sortir instruit et émerveillé.


La nuit étoilée, 1888
 

 
Autoportrait en enfer, 1903



[Expo] Edvard Munch. Un poème de vie, d'amour et de mort - Musée d'Orsay - Paris - du 20/09/2022 au 22/01/2023 [Expo] Edvard Munch. Un poème de vie, d'amour et de mort - Musée d'Orsay - Paris - du 20/09/2022 au 22/01/2023 Reviewed by Concerts expos by Pat on septembre 25, 2024 Rating: 5

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