[Expo] Albert Edelfelt - Lumières de Finlande - Petit Palais - Musée des Beaux-arts de la Ville de Paris - du 10/03 au 10/07/2022

KIITOS
Le Petit Palais expose le peintre finlandais Albert Edelfelt. Superbe.

L'exposition "Lumières de Finlande" est la première monographie française consacrée à Albert Edelfelt. Le Petit Palais nous propose de découvrir la diversité de l’oeuvre du peintre finlandais, entre peinture d’histoire, scènes de la vie moderne, paysages de la Finlande et portraits. Suivez-nous.

Pêcheurs finlandais, 1898

Le Petit Palais fût érigé pour l’Exposition universelle de 1900. Nous montons l’escalier vers l’immense grille en fer forgé et nous passons la porte d’entrée monumentale. A l’intérieur, l’édifice est en pierre blanche, en marbre, en béton et en ferronnerie d'art.

L’exposition est divisée en deux grands espaces consacrés à la Finlande, au début et à la fin du parcours, et en un espace central dédié à la période parisienne du peintre. Les espaces latéraux présentent des travaux divers. Les panneaux (du bleu pour la Finlande et du rouge pour Paris) sont décorés de bandeaux en bois découpés et de délicats portiques. Voici un fort bel écrin.

 

 

 

Albert Edelfelt étudie les Beaux-Arts à Helsinki, à Anvers et à Paris. Le gouvernement finlandais l'encourage à présenter des peintures d'histoire. En 1878 l'artiste réalise la grande toile "Le Duc Charles insulte le cadavre de son ennemi Klaus Fleming", d'une forte intensité dramatique. En 1879, il peint la révolte des paysans de 1596-1597 avec la toile "Le Village incendié : épisode de la révolte des paysans finlandais en 1596". La profondeur de champ est impressionnante, avec les skis au premier plan, les trois personnes bien visibles en plein cadre qui se cachent derrière de rares rochers dans cette immense plaine enneigée, pour éviter d'être repérées par la soldatesque qui avance au loin, menaçante colonne. En haut à gauche de la toile, sur la ligne d'horizon, le village est incendié. Une remarquable composition, à la violence quasi immobile, très angoissante.

Le Village incendié : épisode de la révolte des paysans finlandais en 1596, 1879

Albert Edelfelt, insatisfait de la reconstruction d'évènements historiques, change de voie. Il étudie la lumière et observe la nature. En 1879, il peint "Le Convoi d’un enfant, Finlande". La toile est chargée d'émotion et baigne dans la lumière septentrionale.

Le Convoi d’un enfant, Finlande, 1879

En 1882, la toile "Service divin au bord de la mer" est la première acquisition par les collections publiques françaises d'une oeuvre d'un artiste finlandais

Le peintre est installé à Paris depuis 1874. Les élégantes Parisiennes posent avec des accessoires et des draperies inspirés de l'art japonais, que le peintre achète au magasin Le Bon Marché. Son portrait de Louis Pasteur en 1886 lui vaut une reconnaissance de portraitiste à l’internationale. Les portraits représentent la moitié de l’œuvre d’Albert Edelfelt. 

 

Jeune femme rousse tenant un éventail japonais, 1879

 

Virginie, 1883

  

Portrait d’Ellan Edelfelt, femme de l’artiste, 1886

Portrait de Camille Vallery-Radot, 1901

Edelfelt garde un lien étroit avec sa terre natale. A partir de 1883, il dispose d'un atelier à Haikko. Il y séjourne durant chaque été. Le peintre va prendre comme sujets les paysans et les marins ainsi que les paysages de lacs et de forêts. Nous retrouvons l'influence japonaise des estampes japonaises dans une toile au format vertical.

Le long du rivage (Annie Edelfelt et son chien), 1883

 

Coucher de soleil sur les collines de Kaukola,1889-1890

 

Albert Edelfelt fait la promotion de la Finlande et aide ainsi ses compatriotes dans leur lutte pour l’indépendance face à l’impérialisme russe. Dans la toile "Pêcheurs finlandais", les trois personnages ont un air déterminé. Ils luttent de manière farouche contre l’oppresseur russe.

 

Cette première rétrospective parisienne nous a fait découvrir la carrière d'un artiste finlandais sensible et fécond. Une réussite.

 

Jeune femme rousse tenant un éventail japonais, 1879 (détail)