[Expo] Maison de Chateaubriand - Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups - Châtenay-Malabry

LOUISIANA BLUES
La maison de Chateaubriand est visitable dans le parc de la Vallée-aux-Loups. C'est un lieu superbe.


Les arbres que j’y ai plantés prospèrent,
ils sont encore si petits que je leur donne de l’ombre…
 
Mémoires d’Outre-Tombe 1ère partie Livre I.1

Nous sommes allés nous promener dans le parc de la Vallée-aux-Loups, planté par Chateaubriand. Entre cèdre du Liban et catalpa de Louisiane, c'est un régal pour les yeux et pour l'esprit. Suivez-nous.
 
 

En 1807, François-René de Chateaubriand doit s'éloigner de Paris après avoir publié un article sur le despotisme de Napoléon. A quelques kilomètres de la capitale, il s'installe avec sa femme Céleste dans la maison de jardinier de la Vallée-aux-Loups, un lieu située sur l'actuelle ville de Châtenay-Malabry. Chateaubriand, voyageur rendu immobile, va apposer son empreinte sur la demeure et sur le paysage en évoquant les pays parcourus. L'homme se déploie ici dans toutes ses dimensions, à la la fois écrivain, voyageur, botaniste et homme politique. Le parc devient un reflet de la Bretagne natale de l'écrivain et de ses voyages en Méditerranée et en Amérique. Certains des arbres, qu’il aurait plantés lui-même, sont encore là deux siècles plus tard.


 
Laissons la maison de côté pour le moment et promenons nous dans le domaine.

En cheminant nous atteignons la tour Velleda, construite à la fin du XVIIIe siècle. Chateaubriand a nommé cette tour d'après le nom de l'héroïne de son roman "Les Martyrs". L'écrivain aménage le lieu, y installe sa bibliothèque et un cabinet de travail pour poursuivre son oeuvre. 
 


 
Pendant les dix ans où il réside à la Vallée-aux-Loups. Chateaubriand modèle le domaine, nivelle le terrain, trace les allées, plante des arbres. Nous croisons un magnolia à fleurs pourpres, un marronnier d’Inde, un cyprès chauve de Louisiane, un tulipier de Virginie, un cèdre bleu d’Algérie, un cèdre du Liban. Nous tombons en admiration devant un catalpa de Louisiane. La première fois que nous sommes passés devant cet arbre, c'était en hiver, nous avions cru voir des branches mortes étalées au sol. Lors de notre visite en été nous voyons que les branches sont couvertes de fleurs blanches. Nous avions cru l'arbre mort, il est vivant. 
 
 

Nous voici devant la maison que Chateaubriand a occupé de 1807 à 1817 avec son épouse Céleste. L'ensemble de la maison se compose de trois bâtiments. La maison Aclocque, située au centre, date de 1783. C'est celle que Chateaubriand et Céleste ont habitée. L'aile Montmorency est construite plus tard, en 1818-1820. Le pavillon La Rochefoucauld est construit en 1860-1865. La maison de Chateaubriand est devenue un musée départemental.
 

Quand il arrive sur place en 1807, Chateaubriand fait orner la façade de briques de la maison Aclocque d'un portique soutenu par deux colonnes de marbre noir et deux cariatides de marbre blanc. Un souvenir d'un voyage à Athènes.

Nous entrons dans le bâtiment. Le vestibule abrite un escalier atypique, à double volée, peut-être celui d'un navire dématé. Le voyage encore. La naissance à Saint-Malo en Bretagne, l'appel de la mer.

A droite le grand salon est l'ancienne salle à manger de Chateaubriand. La pièce est tendue d'une toile peinte et glacée.



La pièce suivante, le salon Bleu, évoque Juliette Récamier dont Chateaubriand tombe amoureux en 1817. La pièce contient une copie (l'original est au musée du Louvre) de la méridienne sur laquelle Juliette Récamier a été peinte par Jacques-Louis David en 1800. 


 
Au premier étage nous trouvons l'ancienne chambre de l'écrivain, dorénavant une pièce consacrée aux œuvres écrites pendant les années passées à la Vallée-aux-Loups. Nous pouvons observer des manuscrits et des éditions des "Martyrs", de l' "Itinéraire de Paris à Jérusalem", du récit "L'Abencerage" et de la tragédie biblique "Moïse". C'est également à la Vallée-aux-Loups que l'écrivain commence la rédaction de ses futures Mémoires d’outre-tombe.
 

 
La chambre suivante est celle de Céleste, l'épouse de Chateaubriand. Cette chambre fut occupée par Madame Récamier à partir de 1818, après que la situation financière de Chateaubriand ait obligé l'écrivain à quitter les lieux et à mettre la maison Aclocque en location.


 
Nous avançons dans le couloir en admirant la vue sur le parc depuis les fenêtres du premier étage. La chambre reconstituée de Chateaubriand était à l'époque le salon de Céleste. Le mobilier est aujourd'hui celui de la chambre de Chateaubriand pendant la dernière année de sa vie, dans son appartement de la rue du Bac à Paris. Nous apprécions plus particulièrement le tableau qui représente le cortège funèbre de Chateaubriand au Grand Bé à Saint-Malo.
 



 
Au sortir de la maison il est possible de faire une pause au salon de thé dans le jardin.

Nous éprouvons un sentiment d'apaisement ainsi qu'une singulière sensation de proximité. Chateaubriand a écrit le monde spirituel qui est le sien. Il a capté des correspondances entre l'homme, son lieu de vie, sa mémoire, ses réalisations et ses aspirations. Quelque chose a survécu. Une correspondance dans le temps.



[Expo] Maison de Chateaubriand - Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups - Châtenay-Malabry [Expo] Maison de Chateaubriand - Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups - Châtenay-Malabry Reviewed by Concerts expos by Pat on novembre 08, 2021 Rating: 5

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