[Expo] La Cité de l'architecture et du patrimoine - Paris

CITE RADIEUSE AVEC VUE SUR MER

Le Cité de l'architecture et du patrimoine propose une superbe ballade du Moyen Âge au XXe siècle.

Nous sommes allés parcourir les collections de la Cité de l'architecture et du patrimoine. Nous avons été comblés. Suivez-nous.

 

Nous avons effectué cette visite en août 2020, entre deux confinements. Nous écrivons cette critique en juin 2021.

Les collections de la Cité de l'architecture et du patrimoine sont réparties dans trois galeries sur quatre niveaux. Au rez-de-chaussée la galerie des moulages, au premier étage la galerie d'architecture moderne et contemporaine, aux deux derniers niveaux la galerie des peintures murales et des vitraux.

Nous commençons notre visite au rez-de-chaussée par la galerie des moulages qui expose plus de trois cent moulages en plâtre. Des moulages grandeur nature, allant jusqu'à dix mètres de haut, auxquels s'ajoutent quelques soixante maquettes.

Sous la charpente métallique, la verrière laisse passer la lumière naturelle qui éclaire délicatement les salles d'exposition. Les moulages apportent à notre hauteur de vue des sculptures, des fragments d’architecture et d’ornementation. Nous sommes d'emblée projetés dans le passé, à l'époque romane. Le tympan de la cathédrale Saint-Lazare d’Autun nous présente la pesée des âmes lors du Jugement dernier. Ceux que le crime entraîne sont jugés et châtiés, sous le regard des anges de l’Apocalypse. Il faut voir la terreur exprimée par le visage et le corps des damnés. Nous continuons notre parcours à travers six siècles d'histoire sociale et culturelles, six siècles d’innovation architecturale du XIIe au XVIIIe siècle.

Cathédrale Saint-Lazare - Autun - Tympan du portail de la façade occidentale

Le Jugement dernier - vers 1125-1135

 

La Cité présente plusieurs maquettes et statues de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Des objets qui sont autant de témoins de ce qui a brûlé lors de l'incendie de la flèche en avril 2019. Une maquette de 1843 nous montre une cathédrale sans flèche, avant que Viollet-Le-Duc ne l'a rétablisse à la fin du XIXe siècle. Les maquettes nous offrent également un aperçu d'autres cathédrales.

Paris - cathédrale Notre-Dame - maquette d'ensemble - état antérieur à la restauration

Laon - cathédrale Notre-Dame - maquette d'ensemble - état actuel

Saint-Mihiel (Meuse) - église Saint- Étienne - la Mise au tombeau du Christ - XVIe siècle

 

Nous atteignons au premier étage la galerie d'architecture moderne et contemporaine, aux grandes baies vitrées offrant une vue sur la capitale.
Cette galerie présente une centaine d’édifices de l’histoire architecturale en France de 1850 à nos jours. Au cours des XIXe et XXe siècles, la société évolue fortement, entre crises économiques, guerres, innovations techniques et déploiement sans précédent de la puissance industrielle. Ces mutations s’accompagnent de profondes transformations des réalisations architecturales. Les nouveaux matériaux tels que le fer et le béton libèrent les formes. Nous voyons arrivés les gratte-ciels, les grandes halles, bientôt les aéroports et les gares, entre voûte de béton et immenses surfaces de verre.

 

Les maquettes nous montrent comment les immeubles répondent à l'émergence de la classe bourgeoise, avec parties privées et salle de réception.

L'ascenseur et les canalisations révolutionnent la hiérarchie des étages. Dorénavant ce sont les étages les plus hauts qui sont valorisés.

Le clou de cet étage c'est indéniablement la possibilité de visiter une reconstitution à l'échelle 1 d'un appartement de la résidence de la Cité radieuse. Cette résidence a été édifiée à Marseille entre 1947 et 1952 par l'architecte Le Corbusier.

 

Devant l'appartement nous sommes accueillis par une effigie de Modulor, ce grand personnage inventé par le Corbusier. Il s'agit d'un système de mesures lié à la morphologie humaine basé sur le nombre d'or et la suite de Fibonacci. Nous vous en avions parlé lors de la rétrospective Le Corbusier au centre Pompidou (ici). Revenons dans le temps. Nous sommes en 1947, à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale. Il s'agit de trouver une solution pour bâtir rapidement des logements sociaux. Le Corbusier propose un immeuble d'habitation vertical. Le métal manque. Pas grave, tout sera conçu en béton. La Cité radieuse est intégrée dans le paysage. Elle bénéficie d'une vue sur mer imprenable. Les larges couloirs sont des espaces de rencontre. Une rue centrale propose des services. Le toit-terrasse est occupé par des équipements publics.

La résidence compte 337 appartements de 23 types différents séparés par des rues intérieures. L'appartement courant est un duplex. Deux cellules assemblées autour d'un couloir forment un étage organisé sur trois niveaux. Chaque appartement est composé de deux niveaux dont un de double hauteur. Entrons. La famille se retrouve dans la salle commune. La loggia offre une vue imprenable sur la mer (ici sur la galerie de la Cité de l'architecture). De nombreux rangements et placards sont inclus.

Nous passons à la galerie suivante. Aux deux derniers niveaux de la Cité de l'architecture et du patrimoine, nous visitons la galerie des peintures murales et des vitraux. Trente-six peintures murales à échelle 1 sont reproduites dans des volumes semblables à leur lieu d'origine. Nous revenons dans le passé, à l'époque romane puis nous suivons l'évolution des décors peints jusqu'à la Renaissance. 

Corbeil - Ancienne collégiale Notre-Dame (détruite) - Statue-colonne du portail occidental - Une reine

Voilà. Nous avons fini notre parcours. Nous nous sommes régalés. Si vous aussi vous venez en visite, un conseil, prévoyez du temps. La Cité offre beaucoup à lire et à voir.