[Expo] Marie-Laure de Decker - L'image comme engagement - MEP - Maison Européenne de la Photographie - Paris - du 04/06 au 28/09/2025

L'ÂME ET L'AURA

La MEP présente la première grande rétrospective consacrée à Marie-Laure de Decker. La liberté, rien que la liberté !

La MEP, la Maison Européenne de la Photographie, rend hommage à l'œuvre de Marie-Laure de Decker en exposant 290 tirages.

Photographe et photoreporter française, Marie-Laure de Decker a documenté de nombreux conflits armés ainsi que des bouleversements sociaux et politiques majeurs du XXe siècle. L'exposition permet d'apprécier le regard intime avec lequel Marie-Laure de Decker témoigne de ses rencontres avec des personnes en lutte. Nous y allons. Suivez-nous.

En 1968, Marie-Laure de Decker, fille de bonne famille élevée dans des pensionnats religieux, fait le serment de vivre « la liberté, rien que la liberté ! ». Elle veut découvrir et comprendre les bouleversements sociaux, rencontrer les personnes, raconter et témoigner. Avec son appareil photo en bandoulière, elle rejoint les manifestations de mai 68 boulevard Saint-Michel.

Pour son premier reportage, Marie-Laure de Decker couvre la guerre du Vietnam. Elle est une des rares femmes photojournalistes. Elle choisit de ne pas photographier le sang, les larmes, le chaos. Elle préfère saisir les gestes du quotidien, les sourires.

Saïgon, Vietnam, 1971-1972

Dépôt de carrosserie région Da Nang, Vietnam, 1971-1972

 

Autoportrait, Saïgon, Vietnam, 1971

 

Marie-Laure de Decker photographie le vécu des individus dans les luttes sociales et politiques de son époque, dans les cortèges féministes à Paris et à Rome, dans les manifestations de la gauche en France.

Manifestation du Mouvement de libération des femmes (MLF) en faveur du droit à l'avortement, Paris, 25 novembre 1972

 

Trois axes majeurs traversent les reportages de Marie-Laure de Decker, les conflits armés, les luttes politiques et des portraits puissants des individus. L'exposition est construite autour de ces trois axes à partir du vaste fond photographique.

L'éthique et le regard de Marie-Laure de Decker la mène à intégrer l’agence Gamma en 1973, une agence jusqu’alors exclusivement masculine.

En 1973, la photographe part au Yémen aux côtés de Raymond Depardon afin de documenter la réunification des deux États. Le Yémen du Nord, marqué par les structures tribales, tente d’unifier le pays par la force sous une bannière panarabe. Le Yémen du Sud, dirigé par un gouvernement marxiste-léniniste, s'oppose à la tentative du Yémen du Nord, avec l'aide des Soviétiques. 

Marie-Laure de Decker montre un peuple yéménite debout et digne.

 

Raymond Depardon, Marie-Laure de Decker et des enfants yéménites, Yémen du Nord, 1973

 

Sur la route de Hodeidah, Yémen du Nord, 1973

 

Région De Lahij, Yémen Du Sud, 1973

 

De retour en France elle photographie l'usine Renault.

 

Usines Renault de Boulogne-Billancourt, Paris, 1974

 

Marie-Laure de Decker fait plusieurs reportages au Tchad où elle témoigne de la rébellion. Les photographies sont de toute beauté. Une partie est présentée en projection de diapositives dans une salle. Nous nous posons pour admirer la grâce des regards, la splendeur des couleurs.

 

Combattants du Frolinat, Tibesti, Tchad, 1976

 

Tibesti, Tchad, 1976-1977

 

Vue de l'exposition

Marie-Laure de Decker documente les combats des opposants chiliens contre Pinochet, la révolution des Œillets au Portugal, les manifestations contre la peine de mort en Irlande.

Manifestation d'opposition au régime, Santiago, Chili, 1983

 

Elle rejoint l'Afrique du Sud, où elle documente les révoltes dans les townships contre le régime d’apartheid, la violence du quotidien.

Marie-Laure de Decker, Afrique du Sud, 1985

 

Vue de l'exposition

Le parcours de Marie-Laure de Decker est un choix de vie, porté par la passion. Avec détermination et courage elle décide de ses choix personnels et professionnels, intimement mêlés. 

Cette grande et sensible exposition à la MEP montre avec puissance et finesse comment Marie-Laure de Decker a centré son regard sur la dignité et le courage de celles et ceux qu’elle photographie, dans le fracas des guerres et des luttes. 

Une magnifique exposition. 

 

Autoportrait, Paris, 1968