[Concert] Chappell Roan - Sunday (1994) - Suki Waterhouse - SOFIA ISELLA - Rock en Seine - Domaine de Saint-Cloud - 20/08/2025

RADIEUSE
Chappell Roan est la tête d’affiche de la première journée de Rock en Seine. Un spectacle flamboyant.


Le festival Rock en Seine, au Domaine de Saint-Cloud, accueille Chappell Roan. Immanquable. Nous fonçons. Suivez-nous.

 


Nous commençons avec la prestation de SOFIA ISELLA sur la scène Horizons. La jeune femme, 20 ans, est née à Los Angeles. Elle arrive sur scène le torse couvert de cendres, yeux cernés au charbon, regard halluciné. Seule sur scène la multi-instrumentiste et compositrice chante sur un fond sonore pré-enregistré. Elle s'empare plusieurs fois d'une guitare électrique puis d'un violon pour livrer des solis intenses. Sofia Isella déclame des textes où le rôle des femmes dans la société semble être un sujet central, soulignant le soutien superficiel qu'elles reçoivent. Comme les paroles de « Doll People » : « Nous sommes épouse, prostituée, maîtresse, servante, mère ». Dans une ambiance de film d'horreur gothique, Sofia Isella semble évoquer des créatures hostiles qui sont bien réelles. Nous suivons la prestation avec attention. Le ciel est nuageux. Heureusement la pluie ne va tomber que quelques minutes. Une légère averse et le tour est joué. Tant mieux. Nous pouvons profiter de la journée qui reste chaude et agréable en ce mois d'août. A la fin du concert la jeune femme présente sa mère, qui a suivi le concert du fond de la scène. La jeune fille sombre n'est pas seule. Nous guettons la sortie de l'album.
 

 

 

* Setlist SOFIA ISELLA : 

  1. Hot Gum
  2. Cacao and Cocaine
  3. Josephine
  4. Man Made
  5. Muse
  6. The Doll People
  7. Sex Concept
  8. Orchestrated, Wet, Verboten
  9. I Looked the Future in the Eyes, It's Mine

 


Sur la grande scène nous allons voir la prestation de Suki Waterhouse. Cette anglaise, qui vit entre Londres et Los Angeles, nous semble très à l'aise sur scène. Nous sentons l'aisance acquise avec une carrière de mannequin dès l’adolescence puis une carrière d'actrice. Suki Waterhouse est aussi musicienne. Elle chante et est accompagnée d'un groupe. Le style oscille entre folk et indie-rock. La mise en son est superbe et permet d'entendre clairement chaque musicien. L'exécution est irréprochable. Au bout d'une demi douzaine de morceaux nous trouvons que tout ceci manque d'émotion. A nos oreilles c'est une musique appliquée, trop propre pour notre goût. Il faut dire qu'une reprise d'Oasis a fait monter la pression d'un cran et que les morceaux suivants, « Moves » et « To Love », font retomber le soufflé. N'est pas Lana Del Rey qui veut pour réussir à captiver avec une ambiance dream pop. Nous quittons le concert un peu avant la fin et allons rejoindre le groupe californien qui joue sur l'autre scène. 
 

 

 

* Setlist Suki Waterhouse :

  1. Gateway Drug
  2. Supersad
  3. OMG
  4. Johanna
  5. Blackout Drunk
  6. My Fun
  7. Dream Woman
  8. Don't Look Back in Anger (Oasis cover)
  9. Moves
  10. To Love
  11. Melrose Meltdown
  12. Good Looking


Sunday (1994) est basé à Los Angeles. Le groupe est composé du couple Paige Turner, chanteuse californienne, et Lee Newell, guitariste anglais, ainsi que du batteur Puma, venu du Pérou. Le trio est accompagnée à la basse par Lola Colette de Laurel Canyon (un quartier de Los Angeles). Sunday (1994) a sorti deux EP depuis 2024. Les morceaux ont un tempo lent, illuminés par le timbre de voix limpide de la chanteuse. En concert la dream pop du groupe prend du muscle. « Vous voulez du heavy » nous demande le groupe. Du lourd nous allons en avoir. Le son est puissant et massif (l'intense « Still Blue »). La guitare joue sur de subtiles réverbérations. Sunday (1994) aligne de bonnes chansons bien écrites, avec une ambiance chaleureuse, énergique et délicate. Le contact avec le public est avenant. Avec ça les morceaux ont des refrains agréables à chanter. Un public de connaisseurs reprend avec joie les paroles de « Tired Boy » : « Garçon fatigué; Tu chantes dans un groupe et ta voix est comme des clous sur un tableau noir; J'aurais aimé être plus comme toi; Mais ça perd son charme quand tu ne peux pas bander ». La très bonne découverte du jour.
 

 

 

* Setlist Sunday (1994) :

  1. Intro
  2. Blonde
  3. Stained Glass Window
  4. TV Car Chase
  5. Our Troubles
  6. Softly
  7. Still Blue
  8. Rain
  9. Blossom
  10. Tired Boy 

Nous mangeons un peu de poulet avec du riz et nous nous rendons à la fin du concert de London Grammar sur la grand scène. Nous avons uniquement entendus les morceaux « Strong » et « Lose Your Head ». Pas de quoi émettre une critique sur ce blog.

 

 

 

Nous nous installons à une distance raisonnable de la grande scène pour attendre la prestation de Chappell Roan. Nous zappons du coup le concert de THÉA sur la scène Horizons de l'autre côté du Domaine de Saint-Cloud.

Une partie du public est venu habillé et maquillé aux couleurs de Chappell Roan. Tenue de cheerleader, santiags Midwest, veste à franges, maquillage de drag-queen, strass et paillettes, chapeau de cow-boy rose.

Aujourd'hui c'est l'unique concert de Chappell Roan en France en 2025. L'auteure-compositrice-interprète américaine, basée à Los Angeles, était venue en France en 2023, dans la foulée de la sortie de son premier album, « The Rise and Fall of a Midwest Princess ». Elle avait joué aux Étoiles devant quelques centaines de personnes. En 2024, Chappell Roan devait jouer au Bataclan mais a annulé sa tournée, chamboulée par son ascension fulgurante. Ce soir c'est devant 35 000 personnes que Chappell Roan se présente. L'artiste a digéré sa success story qu'elle assume dès l'ouverture du concert, avec une discrétion toute américaine. Le décor sur scène est gigantesque. Pour vous donner une idée, vous prenez le château de la Belle au bois dormant de Disney et vous ajouter en ornements les formes complexes et sinueuses du gothique flamboyant. L'écran géant en fond de scène projette des yeux de dragons. L'introduction est une musique pompeuse à souhait, calibrée pour les concerts en très grands espaces. Chappell Roan arrive vêtue d'une robe verte et d'une couronne, le visage recouvert de maquillage blanc. L'esthétique drag-queen mélangée avec un défilé chatoyant de la maison Gucci, le tout imprégné des tenues de princesses des contes de fée. Le concert démarre avec les morceaux « Super Graphic Ultra Modern Girl » et « Femininomenon ». Des morceaux puissants qui permettent au public de chanter d'entrée de jeu. 

 

 

 
Chappell Roan court de bout en bout de la scène, grimpe les escaliers, lance ses jambes comme une cheerleadeuse. Les guitaristes sont elles aussi très mobiles. Le groupe est entièrement féminin. Nous retrouvons Andrea et Allee à la guitare et à la basse. Madden Klass à la batterie remplace Lucy Ritter (notre batteuse préférée a décliné la tournée 2025). Le groupe s'enrichit de Emily Rosenfield à la seconde guitare (de quoi étoffer le son) et de Bryn Bliska aux claviers. Bryn Bliska accompagne avec élégance Chappell Roan sur les morceaux intimes comme « Picture You » ou « Coffee ». 
 

 


Les tenues de scènes se succèdent, toutes inspirées par le burlesque et le côté flamboyant des drag-queens. Le spectacle est étincelant, brillant, avec des couleurs irisées, des décors floraux, des vêtements scintillants de broderies, de dorures et de perles, des motifs de bestioles insolites projetées sur les écrans géants. C'est fun et tout le public est invité à lacher prise et à être heureux.

 


La musique de Chappell Roan est taillée pour la scène. La chorégraphie de « Hot to Go » est bien suivie par la foule. De fait nous connaissons et apprécions tous les morceaux. Chappell Roan sait composer d'excellents bijoux pop. Le nouveau morceau « The Subway » est déjà bien connu d'une partie de l'audience qui le crie très fort. Quant aux titres « Red Wine Supernova » et « Good Luck, Babe ! », leurs paroles sont chantées à tue-tête par le public. Chappell Roan aborde de manière frontale le sujet de la sexualité féminine. Avec des textes sensibles et à double sens, elle exprime son expérience de la culture lesbienne, évoquant toute un gamme de sentiments, sa joie, sa passion, sa tristesse, son désarroi, sa liberté.
Dans ce spectacle fignolé à la seconde prêt, Chappell Roan glisse quelques phrases au public, s'essayant même à quelques mots en français pour demander au public de bien vouloir l'excuser pour l'annulation du concert de 2024 et pour exprimer sa joie d'être ici ce soir. Les épatants « My Kink is Karma » et « Pink Pony Club » clôturent, tout en puissance électrique, un spectacle pétillant, joyeux et festif. Nous avons adoré.


* Setlist Chappell Roan :

  1. Visions of Damsels & Other Dangerous Things (Intro)
  2. Super Graphic Ultra Modern Girl
  3. Femininomenon
  4. After Midnight
  5. Naked In Manhattan
  6. Guilty Pleasure
  7. Band (presentation of the musicians)
  8. Casual
  9. The Subway
  10. Hot To Go !
  11. Barracuda (Heart Cover)
  12. Picture You
  13. Kaleidoscope
  14. The Giver
  15. Red Wine Supernova
  16. Coffee
  17. Good Luck, Babe !
  18. My Kink Is Karma
  19. Pink Pony Club


[Concert] Chappell Roan - Sunday (1994) - Suki Waterhouse - SOFIA ISELLA - Rock en Seine - Domaine de Saint-Cloud - 20/08/2025 [Concert] Chappell Roan - Sunday (1994) - Suki Waterhouse - SOFIA ISELLA -  Rock en Seine - Domaine de Saint-Cloud - 20/08/2025 Reviewed by Concerts expos by Pat on août 22, 2025 Rating: 5

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