David Lynch est mort - 1946 - 2025
Le 7 janvier, les incendies de Los Angeles ont contraint David Lynch à quitter son domicile sur Mulholland Drive. Il est mort le 15 janvier.
David Lynch a filmé les collines de Santa Monica et de Hollywood avec amour. Rappelez-vous, dans le film « Mulholland Drive » comment Camilla surgit des buissons et fait emprunter un raccourci à Diane à travers la végétation. Rappelez-vous la lumière de la Californie que Lynch a tant aimé filmer.
Pourquoi suis-je touché par la mort de David Lynch ? Parce que j'ai suivi son parcours et qu'il m'a nourri. Je suis allé voir son film « Elephant Man » au cinéma en 1981. L'affiche, déjà, était marquante. John Merrick était masqué sur fond de fumée. Le choix du noir et blanc ensuite. Et cette valse triste composée par John Morris. Sans oublier l'utilisation de l'Adagio pour cordes de Samuel Barber.
Son film suivant, « Dune » en 1984, je l'ai vu plus tard, à la télévision. Cette adaptation était un pari du producteur Dino De Laurentiis. Sauf que réduire un tel roman à un film de deux heures et quelques, ça ne marche pas. Ou pas assez. Le film est un échec commercial. Dino De Laurentiis offre carte blanche à David Lynch pour son film suivant, « Blue Velvet. Il a le contrôle sur tout le film. Ce film est un choc de sensations et de choix radicaux. La belle Isabella Rossellini, alors égérie de Lancôme, y apparaît nue en pleine rue, hagarde, le bras ballants, en femme détruite, frappée voire violée. Une vision audacieuse. Difficile en sortant d'avoir envie de revoir le film tant il est secouant. David Lynch entretient lors de ses interviews un personnage de calme cinglé aux goûts étranges. A cette époque j'entends parler depuis des années du premier long métrage du réalisateur, « Eraserhead », sorti en 1977 et également connu en France sous le titre « Labyrinth Man ». Je finis par voir ce film lors d'une séance de minuit dans une salle parisienne. C'est un autre choc.
En 1990, le film « Sailor et Lula » est récompensé de la Palme d'Or à Cannes. Là encore c'est un film de sang et de chair, précurseur en terme de violence graphique. Lorsque je vois le film en salle, la scène de la mise à mort de Harry Dean Stanton me fait ressentir un puissant malaise. C'est tout un univers de sensations sonores et visuelles, très fortes, viscérales.
En 1991 la série « Twin Peaks » ouvre un nouvel horizon télévisuel. La série connaît deux saisons. Je suis avec attention tous les épisodes. C'est du jamais vu. « Qui a tué Laura Palmer ? ». L'important n'est pas là. L''important c'est d'être happé dans un soap opera mélangé avec une enquête policière où tous les personnages sont étranges et les situations loufoques. La série désoriente et passionne. Lorsque nous entrons dans la loge noire, la chambre rouge, nous savons que cette série vient de pulvériser les limites de ce qui est montrable sur un petit écran.
Le film « Twin Peaks : Fire Walks with Me » vient apporter un prologue et une partie d'explication à la série. C'est un film très violent, lui aussi malaisant, comme lors de cette longue scène de dialogues rendus inaudibles par la musique. Je l'ai vu en salle et c'était un moment de grande tension. Je tendais tellement l'oreille que j'étais dans la pièce avec les personnages du film.
En 1994 Milan Records publie la bande originale du film Elephant Man en disque compact. J'achète et j'écoute cette magnifique musique que je n'ai pas oublié depuis 1981.
En 1997 je ne vois pas en salle le film « Lost Highway ». Il me reste toujours à voir ce film.
Je vois le film de 1999, « Une histoire vraie », bien après sa sortie. C'est un film magnifique avec un frère qui entreprend un voyage de 400 kilomètres en tondeuse à gazon pour rejoindre son frère.
J'ai vu récemment l'envoûtant « Mulholland Drive » de 2001. Un film fascinant. Au scénario incompréhensible à première vue. Comme David Lynch a déclaré que son intrigue est totalement cohérente, j'ai fait travailler mes neurones toute une nuit et le lendemain j'ai identifié une logique de récit vraisemblable. Des bouts de dialogue me reviennent et je réalise que David Lynch a mis des indices qui annoncent la structure du récit.
En 2006 j'ai loupé le film « Inland Empire » et il me reste à le voir.
Une anecdote. En octobre 2008, en sortant du concert de Patti Smith à l'église de Saint Germain des Prés à Paris, je suis passé devant David Lynch qui assistait à ce concert.
Sortie en 2017, « Twin Peaks: The Return » est la troisième saison de la série télévisée américaine Twin Peaks. Elle arrive vingt-six ans après la fin de la deuxième saison. C'est une première dans l'histoire des séries. Et ça marche. La saison 3 est une pépite télévisuelle, une merveille de trouvailles d'une éblouissante richesse.
Pour conclure cet hommage, je vous laisse avec Jimmy Scott chantant « Sycamore Trees » dans la chambre rouge dans la série Twin Peaks.
Pourquoi suis-je touché par la mort de David Lynch ? Parce que j'ai suivi son parcours et qu'il m'a nourri. Je suis allé voir son film « Elephant Man » au cinéma en 1981. L'affiche, déjà, était marquante. John Merrick était masqué sur fond de fumée. Le choix du noir et blanc ensuite. Et cette valse triste composée par John Morris. Sans oublier l'utilisation de l'Adagio pour cordes de Samuel Barber.
Son film suivant, « Dune » en 1984, je l'ai vu plus tard, à la télévision. Cette adaptation était un pari du producteur Dino De Laurentiis. Sauf que réduire un tel roman à un film de deux heures et quelques, ça ne marche pas. Ou pas assez. Le film est un échec commercial. Dino De Laurentiis offre carte blanche à David Lynch pour son film suivant, « Blue Velvet. Il a le contrôle sur tout le film. Ce film est un choc de sensations et de choix radicaux. La belle Isabella Rossellini, alors égérie de Lancôme, y apparaît nue en pleine rue, hagarde, le bras ballants, en femme détruite, frappée voire violée. Une vision audacieuse. Difficile en sortant d'avoir envie de revoir le film tant il est secouant. David Lynch entretient lors de ses interviews un personnage de calme cinglé aux goûts étranges. A cette époque j'entends parler depuis des années du premier long métrage du réalisateur, « Eraserhead », sorti en 1977 et également connu en France sous le titre « Labyrinth Man ». Je finis par voir ce film lors d'une séance de minuit dans une salle parisienne. C'est un autre choc.
En 1990, le film « Sailor et Lula » est récompensé de la Palme d'Or à Cannes. Là encore c'est un film de sang et de chair, précurseur en terme de violence graphique. Lorsque je vois le film en salle, la scène de la mise à mort de Harry Dean Stanton me fait ressentir un puissant malaise. C'est tout un univers de sensations sonores et visuelles, très fortes, viscérales.
En 1991 la série « Twin Peaks » ouvre un nouvel horizon télévisuel. La série connaît deux saisons. Je suis avec attention tous les épisodes. C'est du jamais vu. « Qui a tué Laura Palmer ? ». L'important n'est pas là. L''important c'est d'être happé dans un soap opera mélangé avec une enquête policière où tous les personnages sont étranges et les situations loufoques. La série désoriente et passionne. Lorsque nous entrons dans la loge noire, la chambre rouge, nous savons que cette série vient de pulvériser les limites de ce qui est montrable sur un petit écran.
Le film « Twin Peaks : Fire Walks with Me » vient apporter un prologue et une partie d'explication à la série. C'est un film très violent, lui aussi malaisant, comme lors de cette longue scène de dialogues rendus inaudibles par la musique. Je l'ai vu en salle et c'était un moment de grande tension. Je tendais tellement l'oreille que j'étais dans la pièce avec les personnages du film.
En 1994 Milan Records publie la bande originale du film Elephant Man en disque compact. J'achète et j'écoute cette magnifique musique que je n'ai pas oublié depuis 1981.
En 1997 je ne vois pas en salle le film « Lost Highway ». Il me reste toujours à voir ce film.
Je vois le film de 1999, « Une histoire vraie », bien après sa sortie. C'est un film magnifique avec un frère qui entreprend un voyage de 400 kilomètres en tondeuse à gazon pour rejoindre son frère.
J'ai vu récemment l'envoûtant « Mulholland Drive » de 2001. Un film fascinant. Au scénario incompréhensible à première vue. Comme David Lynch a déclaré que son intrigue est totalement cohérente, j'ai fait travailler mes neurones toute une nuit et le lendemain j'ai identifié une logique de récit vraisemblable. Des bouts de dialogue me reviennent et je réalise que David Lynch a mis des indices qui annoncent la structure du récit.
En 2006 j'ai loupé le film « Inland Empire » et il me reste à le voir.
Une anecdote. En octobre 2008, en sortant du concert de Patti Smith à l'église de Saint Germain des Prés à Paris, je suis passé devant David Lynch qui assistait à ce concert.
Sortie en 2017, « Twin Peaks: The Return » est la troisième saison de la série télévisée américaine Twin Peaks. Elle arrive vingt-six ans après la fin de la deuxième saison. C'est une première dans l'histoire des séries. Et ça marche. La saison 3 est une pépite télévisuelle, une merveille de trouvailles d'une éblouissante richesse.
Pour conclure cet hommage, je vous laisse avec Jimmy Scott chantant « Sycamore Trees » dans la chambre rouge dans la série Twin Peaks.
J'ai une idée mec
Emmène-moi faire une promenade
Sous les sycomores
Les arbres sombres qui soufflent
Et je te verrai
Et tu me verras
Et je te verrai dans les branches qui soufflent
Dans la brise
Je te verrai dans les arbres
Sous les sycomores
David Lynch est mort - 1946 - 2025
Reviewed by Concerts expos by Pat
on
février 18, 2025
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