Mouvement social contre la réforme des retraites et pour le progrès social - Rejoignez-nous le 6 juin dans la rue !
La réforme des retraites en France a déclenché un vaste mouvement social. Suivez-nous au coeur de la mobilisation intersyndicale.
(Publié le 22 mai 2023; mis à jour le 31 mai 2023)
L'auteur de ce blog, élu CFDT, a pris toutes les photos, essentiellement depuis le cortège de la CFDT.
Pour situer le début du mouvement social, nous vous proposons de prendre la date du 4 octobre 2022. C'est le premier communiqué intersyndical. L'intersyndicale nationale regroupe les huit principaux syndicats de salariés : CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et FSU. Sur ce blog nous vous indiquerons en violet les extraits des communiqués. Ce premier communiqué est un texte clé qui résume les attentes, les positions et les propositions de l'intersyndicale.
Les organisations syndicales attendent des concertations loyales et transparentes pour plus de justice sociale. Les concertations doivent porter sur les dispositifs de carrières longues, de pénibilité et d’usure au travail, de transition emploi retraite et de fins de carrière, d’emploi des seniors, de minimum retraite, de financement du régime et d’égalité femme/homme. Les organisations syndicales réaffirment qu’elles sont fermement opposées à tout recul de l’âge légal de départ en retraite et à une augmentation de la durée de cotisation. Toutes mesures d’âge ne feraient que précariser encore les actuels et futurs travailleurs et travailleuses. Cela ne générerait par ailleurs, aucune économie pour notre système car conduirait à un transfert financier vers l’assurance chômage et vers notre système de protection sociale. La jeunesse, déjà fortement touchée par la précarité, serait fortement impactée par ce projet. Pour l’intersyndicale, des alternatives, y compris financières, existent pour améliorer les fins de carrière et les montants des pensions tout en faisant reculer les inégalités touchant particulièrement les femmes.
Le 10 janvier 2023, après des mois de concertations, la Première Ministre annonce le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans avec une accélération de l’augmentation de la durée de cotisation. L'intersyndicale appelle à la mobilisation. C'est le début du mouvement social.
Le gouvernement choisit de faire passer la réforme des retraites par la voie d’un projet de loi de finances rectificatif de la Sécurité sociale. C'est une décision majeure. Voyons ça de plus près car c'est important pour comprendre la suite du mouvement social. La méthode du projet rectificatif ouvre la possibilité pour le gouvernement de réduire à quatorze jours l'examen en première lecture par l'Assemblée nationale. Le gouvernement peut utiliser le dispositif prévu au second alinéa de l’article 47-1 de la Constitution pour transmettre le texte au Sénat qui doit statuer sous quinze jours. Avec ce procédé de rectificatif budgétaire, le Gouvernement a la possibilité de faire adopter la réforme des retraites sans vote par l'Assemblée nationale. La Première ministre engage alors la responsabilité du Gouvernement en activant l'article 49.3 de la Constitution. Le Gouvernement osera-t-il employer cette méthode ? C'est ce que nous allons voir.
Voici venu le temps de la mobilisation.
1re journée de mobilisation le jeudi 19 janvier
L'intersyndicale dénonce une réforme qui va frapper de plein fouet l’ensemble des travailleurs et travailleuses. Le système de retraites par répartition n’est pas en danger, rien ne justifie une réforme aussi brutale.
Le parcours ce jour part de la place d'Italie. Le cortège principal passe par l’avenue des Gobelins, le boulevard du Port Royal et le boulevard du Montparnasse en direction du boulevard des Invalides pour se rendre jusqu’à la place Vauban. Nous tentons de saluer les amis dans d'autres cortèges mais la foule est trop dense sur la place d'Italie pour se déplacer. De fait nous attendons longtemps avant de pouvoir avancer. Devant l'ampleur de la manifestation un deuxième parcours est ouvert. Nous passons par le boulevard Auguste Blanqui en longeant le terre-plein central, surplombé sur la majeure partie de son parcours par le métro aérien.
La mobilisation comprend des salariés du public comme du privé. Les travailleurs viennent du bâtiment, du nettoyage, de la métallurgie, des transports, de l'agroalimentaire, de la restauration, des petites entreprises, la liste est longue. Certains amputent leur salaire par la grève, d'autres placent des journées de congés (c'est le cas pour l'auteur de ce blog). Les manifestations ont lieu sur l’ensemble du territoire. La mobilisation est puissante. La jeunesse est mobilisée. Il s'agit de la plus grande journée de mobilisation en France depuis les grèves de 1995.
Le lundi 6 février, l'Assemblée nationale commence à examiner en première lecture le projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023.
Face à un gouvernement toujours sourd, alors que l’examen du projet de loi a débuté hier à l’Assemblée nationale, les parlementaires doivent prendre leurs responsabilités en rejetant ce projet de loi.
3e journée de mobilisation le mardi 7 février
La quatrième journée est organisée un samedi, le 11 février, afin de permettre aux personnes ne pouvant venir en semaine de venir manifester.
Le 15 février la pétition en ligne « contre une réforme injuste et brutale » atteint un million de signatures.
5e journée de mobilisation le jeudi 16 février
Le Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine a personnifié la Justice avec une poupée géante de femme tout de blanc vêtue. La poupée combat contre des corbeaux noirs. La Justice est blessée, du sang coule sur son visage.
Le vendredi 17 février à minuit, en application de l’article 47-1 de la Constitution pour un projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023, les débats en première lecture à l'Assemblée nationale sont arrêtés. Le texte, non intégralement débattu, part au Sénat.
En opposition à ce projet de réforme des retraites, l’unité des organisations syndicales a construit un mouvement social solide, déterminé, ancré dans le paysage social de tout le pays. Il révèle également l’inquiétude face à la désertification des territoires, le manque de services publics, les incertitudes en matière d’emploi, de salaires et de pouvoir d’achat.
Cette opposition à la réforme touche désormais toutes les strates de la population.
Les organisations syndicales agissent avec les organisations de jeunesse qui militent sur leurs lieux d’études pour élargir encore le rejet de cette réforme des retraites particulièrement injuste. Elles soutiennent aussi leur mobilisation du 9 mars pour améliorer notamment le système des bourses d’études.
Nous sommes après les vacances scolaires. Les manifestations ont lieu dans 250 villes à travers la France. C'est le plus haut taux de mobilisation depuis plus de 50 ans.
Malgré les nombreuses lois, les salaires des femmes sont toujours inférieurs de 25% en moyenne à ceux des hommes en 2023. Ceci en raison de temps partiels subis, de la ségrégation professionnelle, du plafond de verre, des interruptions de carrière et de politiques indemnitaires inégalitaires et au détriment de réelles politiques d’augmentation des salaires.
Les discriminations et inégalités professionnelles subies par les femmes durant toute leur carrière ne sont pas seulement reproduites au moment de la retraite mais fortement amplifiées. Les femmes perçoivent des pensions de droit direct inférieures de 40% à celles des hommes, elles sont deux fois plus nombreuses à travailler jusqu'à 67 ans (fin de la décote), et 40% d’entre elles partent en retraite avec une pension incomplète.
Reporter l’âge de départ à la retraite à 64 ans, tout comme accélérer l’allongement de la durée de cotisation ne fera qu’aggraver la situation économique des femmes, comme le relève l’étude d’impact de la réforme.
Ce ne sont pas les mesurettes d’amortissement (carrière longues, minimum retraite, Index seniors) qui compenseront ces régressions importantes pour l’ensemble des femmes.
Par ailleurs, atteindre l'égalité salariale, et favoriser le taux d'emploi des femmes sont des solutions pour renforcer l’équilibre financier du système par répartition. Ces pistes sont également écartées par le gouvernement.
8e journée de mobilisation du Mercredi 15 mars
Ce 15 mars est un jour important du calendrier parlementaire. Les sept députés et sept sénateurs de la commission mixte paritaire (CMP) recherchent un compromis entre l'Assemblée nationale et le Sénat sur le projet de loi.
Ce mouvement social a fait la démonstration par les grèves dans tous les secteurs professionnels toujours mobilisés et les manifestations dans les grandes comme dans les petites localités du pays, que cette réforme des retraites était brutale, injuste et injustifiée pour l’ensemble du monde du travail.
Forte du soutien de la grande majorité de la population, mobilisée depuis des semaines, l’intersyndicale continue à exiger le retrait de cette réforme en toute indépendance dans des actions calmes et déterminées. Elle décide de poursuivre la mobilisation.
Le 20 mars, l'Assemblée nationale rejette la motion de censure transpartisane. Le projet de loi est alors considéré comme adopté. La Première ministre parle de « victoire ».
Les usines d'incinération d'Ivry-sur-Seine et d'Issy-les-Moulineaux sont toujours bloquées. Trois raffineries TotalEnergies sont en grève, tandis que les sites d'expédition de carburant des deux raffineries ExxonMobil et les dépôts pétroliers de Puget-sur-Argens du nord de Bordeaux et du port de Lorient sont bloqués.
9e journée de Mobilisation le 23 mars
L’intersyndicale réaffirme que contrairement aux propos du président de la République, de nombreuses alternatives aux mesures d’âge ont été formulées. Aucune n’a été sérieusement étudiée. La responsabilité de la situation explosive n’incombe donc pas aux organisations syndicales mais bien au gouvernement.
Alors que l’exécutif cherche à tourner la page, ce mouvement social et syndical pérenne et responsable, confirme la détermination du monde du travail et de la jeunesse à obtenir le retrait de la réforme.
A l’issue d’un parcours parlementaire chaotique, au cours duquel le gouvernement a utilisé tous les outils constitutionnels à sa disposition permettant de limiter l’exercice démocratique, le texte de loi est à présent soumis au Conseil Constitutionnel. Dans ce cadre, l’intersyndicale lui adressera prochainement des contributions explicitant les raisons pour lesquelles cette loi doit être entièrement censurée.
Les parlementaires se sont saisis de l’outil constitutionnel à leur disposition et ont transmis un projet de Référendum d’Initiative Partagée au Conseil constitutionnel. Les organisations syndicales et de jeunesses sont prêtes à y prendre toute leur part dans le périmètre de leur représentation du monde du travail et de la jeunesse.
Le puissant rejet social de ce projet est légitime et son expression doit se poursuivre.
Ailleurs en France : des manifestations ont lieu dans plus de 300 villes. Les ports de Marseille et de Brest sont bloqués.
Le Syndicat de la magistrature, la Ligue des droits de l'homme, la Défenseure des droits protestent contre les violences policières. Le Conseil de l'Europe appelle la France à respecter le droit de manifester. Reporters sans frontières, demande de « mettre fin de toute urgence aux violences contre les journalistes qui couvrent les manifestations ». Human Rights Watch critique « le contrôle abusif des foules ». Amnesty International s’alarme du « recours excessif à la force et aux arrestations abusives ».
En ne répondant pas à la demande de retrait, en usant du 49.3, l’exécutif a fait le choix d’accentuer la crise démocratique et sociale. Pourtant, dès le début, les organisations syndicales et de jeunesse avaient prévenu l’exécutif du risque d’explosion sociale que pouvait provoquer cette réforme injuste, injustifiée et brutale.
Le gouvernement a la responsabilité de garantir la sécurité et le respect du droit de grève et de manifester. Alors que le calme a toujours caractérisé le mouvement, l’intersyndicale déplore le nombre de blessés.
Depuis des semaines, nos organisations ont fait preuve d’une grande responsabilité. Aujourd’hui encore, nous demandons au gouvernement de prendre la sienne.
Pour l’intersyndicale, il s’agit là d’un déni et d’un mépris total du rejet massif porté par toutes nos organisations, par les travailleurs et travailleuses et par l’opinion publique.
11e journée de mobilisation le jeudi 6 avril
Le contexte est inédit. Dans ce climat de fortes tensions que l’on peut qualifier de grave crise démocratique et sociale, l’exécutif s’arc-boute et porte seul la responsabilité d’une situation explosive dans l’ensemble du pays.
Cette réforme est perçue, à juste titre, comme brutale et injuste par les travailleurs et travailleuses et la jeunesse qui ont tous et toutes bien compris qu’ils et elles devront travailler plus longtemps sans que jamais le patronat, ni les employeurs publics ne soient mis à contribution.
L’intersyndicale a soumis au Conseil constitutionnel, qui rendra sa décision le 14 avril, des argumentaires considérant que cette loi devrait être déclarée contraire à la Constitution.
Retraites : ce n’est pas fini !
Trois mois durant, à l’occasion de douze journées interprofessionnelles de grèves et de manifestations et d’une multitude d’actions locales et sectorielles, des millions de travailleurs et de travailleuses, de jeunes et de retraité‐es se sont mobilisés pour exprimer le rejet de la réforme des retraites portée par le gouvernement.
Aujourd’hui, le Conseil Constitutionnel a censuré 6 articles de la loi. Le peu d’ambitions qu’elle
contenait sur l’emploi des seniors, le droit à l’information, la pénibilité pour les contractuels de la fonction publique... ont disparu du texte final. Alors qu’il était déjà injuste, le texte de loi reportant l’âge légal de départ en retraite est dorénavant encore plus déséquilibré.
Le Conseil Constitutionnel a également rejeté le premier projet d’initiative parlementaire visant à organiser un référendum d’initiative partagée (RIP). L’intersyndicale appelle à la validation du deuxième RIP, ce qui permettra de sortir de l’impasse par une consultation démocratique. Cet avis définitif sera rendu le 3 mai. C’est une situation inédite qui appelle d’autant plus à ne pas appliquer la loi.
L’intersyndicale prend acte de ces décisions. Il revient donc aujourd’hui au Président de la République de prendre ses responsabilités. Devant le rejet massif de cette réforme, l’intersyndicale lui demande solennellement de ne pas promulguer la loi, seul moyen de calmer la colère qui s’exprime dans le pays.
Elle demande au Parlement une nouvelle délibération comme le prévoit l’article 10 de la Constitution sur les bases d’une concertation centrée sur les questions du travail. Ce serait un choix de sagesse et d’apaisement.
Les organisations syndicales ont pris note que pendant 3 mois le Président de la République n’a pas jugé que l’état du pays nécessitait une rencontre pour trouver les voies de sortie de crise. Elles n’entreront donc pas dans un agenda politique qui nécessiterait un rendez‐vous en urgence et dont l’ordre du jour ne serait pas le retrait de la réforme. Attachées à un dialogue social de qualité, elles décident d’ici le 1er mai de ne pas accepter de réunions avec l’exécutif.
L’intersyndicale soutient les actions et grèves engagées et les initiatives intersyndicales de proximité qui seront décidées localement.
Le lendemain, le 15 avril, le texte de loi est promulgué et publié au Journal officiel de la République française.
Le 17 avril, le Président prend la parole à la télévision à 20h.
Les propos, ce soir, tenus par le président de la République démontrent qu’il n’a toujours pas compris la colère qui s’exprime dans le pays et s’obstine. Il doit respecter la démocratie sociale et le rejet très majoritaire de cette réforme par la population.
En s’entêtant, l’exécutif ne prend pas conscience de la responsabilité qu’il porte en s’enfermant dans le déni et il est le seul responsable d’une situation explosive sur l’ensemble du pays.
Depuis 3 mois, le rejet de la réforme des retraites est toujours aussi massif. Après avoir promulgué la loi dès vendredi, le Président de la République confirme dans son allocution, son mépris à la fois envers les organisations syndicales et envers les jeunes et l’ensemble de la population. L’intersyndicale confirme qu’elle ne participera pas aux réunions avec l’exécutif, ni à celle de demain avec le président de la République.
Durant 12 journées de manifestations puissantes, de grèves, d’actions et d’initiatives locales, dans les entreprises, dans les services publics et sur les lieux d’étude, l’intersyndicale a mobilisé des millions de travailleurs, travailleuses, de jeunes et retraité.es.
L’intersyndicale appelle à faire du 1er mai une journée de mobilisation massive, unitaire et populaire contre la réforme des retraites partout sur le territoire, dans le calme et la détermination. Elle invite tous les travailleurs et travailleuses, jeunes, retraité.es comme l’ensemble de la population à s’y rendre massivement, entre collègues de travail, amis, en famille pour obtenir l’abrogation de cette réforme injustifiée, brutale et injuste.
Les secrétaires généraux et présidents et co-délégué-ées des organisations syndicales et de jeunesse participeront à la manifestation à Paris en présence de représentants syndicaux internationaux en soutien à notre lutte.
L'intersyndicale communique ensuite le 26 avril 2023
A l’inverse de la logique du recul d’âge de la retraite portée par le gouvernement, l’augmentation des salaires et des mesures ambitieuses sur l’égalité salariale femmes hommes sont des leviers essentiels pour financer les retraites. Cette augmentation est d’autant plus urgente et indispensable dans le contexte actuel d’inflation galopante.
Uni-es, ensemble, déterminé-es pour la justice sociale
En cette journée internationale de lutte pour les droits des travailleurs, les travailleurs et travailleuses se mobilisent avec puissance et responsabilité pour manifester leur refus des 64 ans et continuer à s’exprimer sur leur travail face aux enjeux qui sont devant eux.
Le 30 mai :
L’intersyndicale appelle les travailleuses et les travailleurs, jeunes et retraité.es à faire du 6 juin une grande journée de grèves et de manifestations sur l’ensemble du territoire pour gagner le retrait de la réforme des retraites et des avancées sociales.
L’intersyndicale appelle les député.es à voter, le 8 juin prochain, la proposition de loi transpartisane abrogeant la réforme des retraites pour permettre enfin une sortie de crise. Dans le cas contraire, si encore une fois, le gouvernement s’obstinait à passer en force, en utilisant des artifices constitutionnels, la colère n’en serait que renforcée.
Cette réforme est brutale et injuste pour les travailleurs et les travailleuses et la jeunesse qui ont tous et toutes bien compris qu’ils et elles devront travailler plus longtemps sans que jamais le patronat, ni les employeurs publics ne soient mis à contribution.
Le retrait de cette réforme est indispensable et permettrait d’avancer enfin sur les préoccupations des travailleurs et travailleuses.
L’intersyndicale rappelle que le salaire relève du partage des richesses : l’augmentation des salaires, des retraites et pensions, des minimas sociaux et des bourses d’études est une priorité. Le SMIC doit demeurer un salaire d’embauche et ne peut pas être une trappe à bas salaires maintenant les salariés au SMIC toute leur carrière professionnelle.
L’Etat doit aussi montrer l’exemple en augmentant le point d’indice dans la Fonction publique. Aucune branche professionnelle ne doit avoir des minima inférieurs au Smic. Aucune pension pour une carrière complète ne doit être en-dessous du Smic. L’égalité salariale Femme-Homme doit être une réalité concrète sans délai.
Pour les seniors il y a nécessité à mettre en place de réels dispositifs de reconversion, des retraites progressives. Pour la pénibilité et les risques professionnels, la totalité des critères de pénibilité supprimés en 2017 doivent être réintroduits pour permettre de vrais départs anticipés. Pour protéger la santé des salarié.es, les commissions de santé sécurité et conditions de travail doivent être obligatoires dans les entreprises de 50 salariés et plus, avec des droits et des moyens renforcés.
Pour permettre une négociation collective de qualité dans le cadre d’une démocratie sociale avérée et afin d’améliorer le droit d’expression syndicale, l’intersyndicale demande d’améliorer et renforcer les moyens pour les représentants du personnel en termes d’heures de mandats, de systématisation des représentants de proximité, d’augmentation du nombre d’administrateurs/administratrices ainsi que la fin de la limitation des trois mandats successifs.
Pour gagner l’égalité Femme-Homme il faut notamment revoir en profondeur l’index égalité salariale, revaloriser les métiers féminisés, majoritairement les moins bien rémunérés, proscrire les temps partiels subis et instaurer un indicateur pour suivre les déroulés de carrière. Ces propositions renforceraient d’ailleurs l’équilibre financier du système de retraite par répartition. Les dispositions de la convention 190 de l’OIT contre toutes les violences et le harcèlement au travail, y compris les violences sexistes et sexuelles, doivent enfin être mises en œuvre.
Pour l’environnement, des droits et prérogatives supplémentaires doivent être donnés aux représentants du personnel afin d’agir pragmatiquement et efficacement pour exercer leur mandat.
Ensemble les organisations syndicales professionnelles et de jeunesse rappellent leur opposition à toute atteinte au principe de solidarité nationale avec la réforme du RSA ainsi qu’à la dégressivité des allocations chômage qui conduisent à stigmatiser les précaires ou privé.e.s d’emplois.
Ces propositions renforceraient l’équilibre financier du système de retraite par répartition, préservant et renforçant notre système de protection sociale collective.
Nous ne tournerons pas la page : ensemble, uni.es et déterminé.es pour gagner le retrait de la réforme et pour le progrès social, construisons partout les grèves et les manifestations le 6 juin !
Préparons la mobilisation du 6 juin et interpellons nos député.es pour le vote du 8 juin en allant et partageant le site intersyndical : https://jusquauretrait.fr
Le 31 mai :
Pourtant, après avoir adopté en force, contre l’opinion publique et contre l’immense majorité des travailleurs et des travailleuses son projet de loi, le gouvernement et le groupe majoritaire à l’Assemblée font tout pour empêcher que le projet de loi visant l’abrogation de la réforme des retraites ne soit pas débattue et votée à l’Assemblée nationale le 8 juin.
La démocratie la plus élémentaire exige de laisser la représentation nationale voter sereinement sur une question politique qui a autant secoué la société et qui bouleverserait nos vies, dès le mois de septembre 2023. Le vote du 8 juin doit pouvoir se tenir !
Ainsi, pour poursuivre la mobilisation, l’intersyndicale appelle chacun et chacune à la manifestation et à la grève le mardi 6 juin. En préparation de cette journée, la plateforme https://jusquauretrait.fr vous permet d’interpeller le président de la République et la Présidente de l’Assemblée nationale pour qu’ils ne s’opposent pas au vote légitime des parlementaires le 8 juin, pour l’abrogation de la réforme des retraites.

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