[Concert] Blue Öyster Cult - Le Trianon - Paris - 31/10/2022
Blue Öyster Cult fête le 50ème anniversaire de son premier album. La soirée, à guichet fermé, est une réussite.
Le premier album éponyme du groupe américain Blue Öyster Cult est sorti le 16 janvier 1972. Une étape essentielle de l'histoire du hard rock et du heavy metal. Blue Öyster Cult fait une tournée pour fêter le 50ème anniversaire de cet album ainsi que leur longue carrière. 55 ans au compteur avec même un nouvel album sorti en 2020, le bien nommé « The Symbol Remains ». La date de ce 31 octobre à Paris est complète depuis près de trois ans. La soirée devait avoir lieu à l'origine le 2 juin 2020 mais elle a dû être reportée de dates en dates en raison de l’épidémie de COVID-19. Une date supplémentaire a été ajoutée le 30 octobre, la veille du concert de ce soir. Il faut dire que le Culte de l’Huître Bleue revient à Paris après 13 ans d'absence. Alors, Blue Öyster Cult en 2022, ça vaut toujours le coup ? Oh que oui ! Suivez-nous.
Nous voici au Trianon, un théâtre parisien centenaire, situé au pied de la Butte Montmartre. Depuis la grande entrée qui donne sur le boulevard, deux escaliers symétriques desservent le premier étage. Nous empruntons l'escalier de droite. Nous voici dans la salle de bal, équipée d'un bar en zinc et d'un stand de merchandising. Le stand propose de très beaux tee-shirts du BÖC. Les amateurs font la queue pour en acheter un et vont vider le stock en vente. A 35 euros la bête nous nous abstenons. Nous entrons dans la salle de concert par la droite, en passant par le jardin d’hiver, une pièce avec une hauteur sous plafond de huit mètres, un sol art nouveau, une structure et des escaliers Eiffel ainsi qu'un bar en métal. Nous voici arrivés dans la salle de concert avec ses deux niveaux de balcons. Nous sommes situés dans la fosse.
En première partie, Le duo « LUX the band » savoure sa présence sur la scène du Trianon, nous expliquant être ici suite à un parachutage. LUX c'est Sylvain Laforge à la guitare et Angela Randall à la voix. Ils déclarent jouer du Velvet Rock. Pourquoi pas. Leur musique en duo est calme, plutôt folk, gentiment rock. Je note au passage une attention toute particulière portée aux paroles et aux refrains (« Horse »). Pour un saut en parachute en première partie du légendaire BÖC, le duo s'en sort sans casse à l'arrivée.
Le groupe propose ensuite de revenir cinquante ans plus tôt, avec deux morceaux du premier album de 1972. La chanson « Screams » semble avoir été écrite après une semaine d'absorption de méthamphétamine. C'est un morceau psychédélique traversé par un riff rampant. Comme une musique de transition qui accompagnerait la fin des rêves hippies des années soixante et ouvrirait sur la dureté urbaine des années soixante dix : « Chaleur, verre brisé, rejeton de Satan. Folie de la grande ville, réconforte mon âme ». « She's as Beautiful as a Foot », au rythme lancinant, bénéficie également de textes de Meltzer. « Elle est belle comme un pied », tout un poème. Eric Bloom faisait des merveilles en tant que chanteur principal pour mettre en valeur de telles paroles. Au lieu de hurler dans les aigus comme Robert Plant, Ian Gillian ou Ozzy Osbourne, Eric bloom chante de manière froide, insinuante, menaçante. Cinquante ans plus tard les cordes vocales d'Eric Bloom ont vieilli et peinent à retranscrire la subtilité sarcastique du premier album. Eric s'en sort beaucoup mieux au chant sur « Black Blade », extrait de l'album « Cultösaurus Erectus ». L'écrivain Michael Moorcock a écrit les paroles de ce morceau épique, narrant comment l'épée noire d'Elric gémit de plaisir en absorbant la substance des êtres qu'elle tue, tout en soumettant Elric à sa sombre volonté. Le public reprend avec joie le refrain. « Then Came the Last Days of May » est une superbe ballade fort joliment chantée par Buck. La voix de Buck résiste bien au temps, avec ce timbre caractéristique, légèrement en lévitation. Le morceau est agrémenté de deux soli intenses, un premier par Richie, le second délivré par le merveilleux guitariste qu'est Buck Dharma. C'est un des grands moments de la soirée, ovationné comme il se doit. C'est le moment d'enchaîner avec le classique « Godzilla ». Trois guitares alignées, une basse grondante, tous les musiciens au chant, c'est le morceau pour hurler tous en choeur : « Go ! Go ! Godzilla ». Puis pour scander le refrain final : « L'histoire montre encore et encore comment la nature met l'accent sur la folie des hommes ». Les musiciens partent en coulisse, sauf Buck Dharma qui nous joue un solo de guitare. Tout le groupe revient jouer le classique des classiques, « (Don't Fear) The Reaper ». Ovation et salut. Le BÖC quitte la scène.
Vous l'aurez compris, nous avons adoré. La liste des chansons restitue toute la diversité des ambiances et des influences qui ont fait la qualité du Blue Öyster Cult depuis plus de 50 ans. BÖC est une entité complexe composée d'une multitude de talents. Pour vous donner une idée, rien que pour les morceaux joués ce soir, voici la liste des compositeurs. Buck Dharma et Eric Bloom, ainsi que Richie Castellano, mais aussi Richard Meltzer, Patti Smith et Michael Moorcock, déjà cités plus haut, bien entendu les anciens membres du BÖC, Joe et Albert Bouchard ainsi que Allen Lanier, auxquels il faut ajouter Sandy Pearlman (producteur, manager, poète et auteur), Helen Wheels, Bruce Abbott, Sandra Roeser, John Trivers et John Shirley. En écrivant ces lignes nous réalisons que la liste des morceaux établie par BÖC ce soir rend hommage à tous ces compositeurs. Une célébration de plus de cinquante ans du culte à l'Huître Bleue. Merci à eux.
Setlist Blue Öyster Cult :
- Ouverture : Blade Runner (End Titles) (morceau de Vangelis)
- Tattoo Vampire
- That Was Me
- Golden Age of Leather
- Burnin' for You
- Shooting Shark
- The Vigil
- Cagey Cretins
- Box in My Head
- Screams
- She's as Beautiful as a Foot
- Black Blade
- Then Came the Last Days of May
- Godzilla
- Guitar solo
- (Don't Fear) The Reaper
- Teen Archer
- I Love the Night
- Dominance and Submission
Aucun commentaire
Enregistrer un commentaire