[Expo] Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

QUOI MA GAULE
Le musée d'Archéologie du Domaine nationale de Saint-Germain-en-Laye dépoussière l'image des Gaulois.

Nous avons eu envie de trouver des traces du passé. Nous sommes allés au musée d'Archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye. Le musée présente une riche collection d'objets découverts sur le territoire national et couvrant les périodes chronologiques suivantes : le Paléolithique, le Néolithique, l'âge du bronze, l'âge du fer, la Gaule romaine, le Premier Moyen Âge (la Gaule mérovingienne). Environ 30 000 objets sont exposés. Nous décidons de nous concentrer sur la période entre le Ve et le milieu du Ier siècle avant J.-C., soit de l'âge du fer à la chute d'Alésia. Suivez-nous.
 
Cavalier gaulois - Emmanuel Frémiet - 1864

Nous précisons que nous avons visité le musée en juillet 2018 et que nous rédigeons cette critique en mars 2021 alors que les musées sont fermés en raison de la crise sanitaire.

Parlons déjà du lieu. Le musée est logé dans le château édifié en 1539 par François Ier sur les fondations de l'ancienne résidence royale. Rien de poussiéreux dans ce cadre Renaissance. Les intérieurs sont très bien rénovés, avec les murs d'origine apparents. Par les fenêtres nous voyons d'un côté la cour du château, de l'autre le domaine à perte de vue. Quel bel écrin historique pour plonger encore plus loin dans le passé.
 

 

 
La question est de savoir qui étaient les Gaulois. Voyons ce que nous pouvons apprendre avec les 1350 objets présentés. Nous tenons à saluer le soin apporté aux explications et aux titres qui accompagnent le parcours. C'est clair et instructif. Pour situer ce que voyons des traces du passé, les Gaulois sont des Celtes de l’époque du Second âge du fer (de 450 av. J.-C. à la conquête romaine). Ils occupent le centre de la France actuelle, entre le Bassin parisien et le Massif central.
 

 
Les objets qui nous parviennent, après deux millénaires et demi, sont ceux qui étaient placés dans les tombes individuelles à partir du Ve siècle av. J.-C. Les guerriers de haut rang sont ensevelis en armes. Nous voyons des motifs sur l'armement des personnes privilégiées, tel ce profil d'un animal imaginaire, un dragon propre à la mythologie celtique. Nous trouvons des éléments de harnachement des chevaux qui tiraient les chars. Les défunts sont accompagnés de récipients. Ces objets sont ciselés et assemblés par des artisans chevronnés, capables de travailler le bronze et le fer avec précision, ainsi que la poterie et la verrerie. 
Les combattants gaulois utilisent un grand bouclier ovale, en bois léger. Ce sont des mercenaires craints et recherchés jusqu'en Grèce.
A la fin de la période gauloise il existe une catégorie d'exclus constituée par les esclaves. Nous voyons les entraves en fer qui enchainent ces prisonniers de guerre employés par les familles aristocratiques.
 
La collection d'objets est fascinante. Voici quelques pièces qui ont attiré plus particulièrement notre attention.


Manipule (poignée) de bouclier.

Élément de harnachement de cheval - IVe siècle avant J.-C.

Eléments de harnachements de cheval - Chaînette et boutons

Garniture "de Roissy" (usage inconnu) - IIIe siècle avant J.-C.
 

Couteaux et pierre à aiguiser
 
Entraves d'esclaves - IIe siècle av J.-C.

Une porte s'ouvre sur l'extérieur des collections. Nous sortons dans la cour pour aérer nos yeux avant de poursuivre notre plongée dans les millénaires.
 

 
La chapelle au fond de la cour est plus ancienne que le château. Louis IX, dit Saint Louis, l'a fait édifier entre 1235 et 1239. Cet édifice, chef-d'œuvre du gothique rayonnant, tout en  hauteur et nourri de lumière, servira de modèle à la Sainte-Chapelle de Paris. Après avoir goûté les rayons du soleil, nous poursuivons le parcours du musée.
 
 Cavalier romain - Emmanuel Frémiet - 1864

Nous arrivons à une salle qui nous émerveille. C'est la salle qui présente la Gaule de Vercingétorix. César a pris la tête de la conquête romaine de la Gaule. Vercingétorix incarne l'opposition. Les Gaulois se sont retranchés dans une forteresse en Bourgogne, à Alésia. Il y a là 80 000 fantassins et 12 000 cavaliers, auxquels s’ajoute la population civile. Vraisemblablement des centaines de milliers de personnes pour épauler, nourrir, vêtir autant de guerriers. Vercingétorix veut attirer les légions romaines au pied de la forteresse et les prendre à revers. Les Romains encercle la place avec un double système de fossés fortifiés. Les Gaulois de Vercingétorix sont pris au piège et les renforts extérieurs ne parviennent pas à percer les 40 kilomètres de fortifications. C'est la bataille ultime. La Gaule est vaincue. Devenue une province de l’Empire romain, elle va devenir la Gaule romaine. Mais n'anticipons pas. Revenons au siège d'Alésia. Voyons les objets retrouvés sur place.
 
Le lieu de la défaite gauloise s'était perdu au fil des siècles. Ce n'est qu'au XIXe siècle que des fouilles archéologiques, engagées à l'initiative de Napoléon III, parviennent à localiser le lieu en Bourgogne.

Les vitrines du musée présentent des armes, des pilums romains, des lances, des épées et des casques gaulois, des clous de chaussures des légionnaires. Ce qui a survécu aux siècles. Comme des pièces de monnaie romaine. Nous voyons également des monnaies gauloises diverses. Les tribus gauloises qui se rassemblent à Alésia ne se ressemblent pas.


 
Les éléments du siège sont hallucinants. La légion catapulte sur la forteresse gauloise des boulets de pierre et des objets destructeurs. Pour protéger ses propres fortificactions, l'armée romaine parsème le champ de bataille de deux armes redoutables : le tribulus ou chausse trappe, petite étoile de fer dotée de quatre pointes, dont une toujours orientée vers le haut, prête à pénétrer le pied d'un homme ou d'un cheval, et le stimulus, un pieu équipé de pointes de fer.

Pointes de flèche et balles de fronde en plomb
 
Boulets de catapulte
 
Des tribuli
 
Des stimuli

La Gaule est tombée. Le musée présente ensuite les objets de la Gaule romaine. Ce sera pour une autre visite.
 
Nous sortons du musée, repassons dans la cour inondée de soleil. Avant de quitter les lieux, nous faisons quelque pas sur le Grand Parterre, au nord du Château. C'est un vaste jardin composé de parterres de gazon, de buis, de plates-bandes plantées d’ifs, de buis. Une parcelle de l'immense domaine national de Saint-Germain-en-Laye.
 
C'est clair, nous reviendrons dans ce lieu remarquable.
 
[Expo] Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye  [Expo] Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye Reviewed by Concerts expos by Pat on mars 07, 2021 Rating: 5

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