[Expo] Matisse, comme un roman - Centre Pompidou - Paris - du 21/10/20 au 22/02/21

BLEU BLANC ROUGE NOIR
Le Centre Pompidou rend hommage à Matisse. En Couleurs. Et en noir.


Visite effectuée en fin octobre, entre deux confinements.



L'exposition « Matisse, comme un roman » retrace la carrière d'un artiste qui fût peintre, sculpteur, dessinateur et graveur. Lors de notre visite, nous avons surtout apprécié les peintures, pleines de lumière. Suivez-nous.

Nos réservations obligatoires en main, nous nous rendons au Centre Pompidou. Nous retrouvons le parcours fléché propre à cette période d'épidémie. Le compteur à l'entrée de l'espace d'exposition indique que nous sommes 371 personnes. Nous devons jouer des jambes et des torsions de dos pour concilier la vision des oeuvres et la distanciation sociale. Les légendes des toiles sont écrites en tout petit. Un choix étonnant alors que nous devons éviter de nous approcher les un des autres. Le cheminement dans l'oeuvre de Matisse se fait dans l'ordre chronologique sur cinq décennies. L'exposition confronte l'oeuvre au regard des romanciers. Pourquoi pas. Sauf que nous ne nous attardons pas pour tenter de lire les nombreuses pages manuscrites rassemblées derrière les vitrines murales. Le parcours est composé de neuf parties, chacune étant accompagnée d'un texte explicatif écrit sur le mur. L'information fournie est sommaire.

Laissez-nous vous citer quelques unes des merveilles que vous verrez lors de votre visite.

Notre premier coup de coeur va à la toile « Les Tapis rouges ». Matisse a rapporté des ouvrages en textile d'un voyage en Algérie. Il pose une pastèque dessus et peint un joyeux aplat de couleurs.


Les Tapis rouges, 1906

Nos yeux sont attirés par deux portraits de Marguerite, d'abord en jeune fille qui pose en lisant un livre, un rien boudeuse, puis en adolescente qui caresse un chat noir, le regard franc.


Portrait de Marguerite (La Liseuse), 1906


Marguerite au chat noir, 1910

L'intérieur d'un appartement est inondé de bleu. Les lumières sont incroyables. Regardez le vert de l'eau dans le récipient au premier plan. La lumière vibre en traversant le bocal de poissons rouges.


Intérieur, bocal de poissons rouges, 1914

Nous sommes en 1914, la guerre est déclarée. Matisse peint un paysage à travers la porte-fenêtre. La toile est inachevée, jamais signée. A la place de l'extérieur de la pièce, il a peint un noir profond.


Porte-fenêtre à Collioure, 1914


Matisse est maître de la couleur. Ses toiles sont toujours belles. Voyez le rouge exquis de la culotte de l'odalisque. En s'approchant, nous voyons à quel point le trait est esquissé. Même longuement mûri, le rendu final est spontané.


Odalisque à la culotte rouge, 1921


Matisse défriche sans cesse, comme si sa créativité était inépuisable. Nulle répétition dans ses oeuvres. Le voici avec un crayon lithographique en main. Voyez comment il rend la texture du tissu, de la peau, comment il traite la lumière, y compris dans l'arrière plan faussement noyé dans l'obscurité.


Grande odalisque à la culotte bayadère, 1925

Nous sommes arrivés à la moitié de l'exposition. L'immense baie vitrée offre un panorama magnifique sur la ville de Paris, ce qui permet au regard de voir loin. Nous ressourçons nos yeux avant de plonger dans la deuxième partie des salles. 
 


La Blouse roumaine happe notre regard. Matisse a longuement travaillé cette toile. Six mois de recherches entre 1939 et 1940 alors que débute la Seconde Guerre Mondiale. Six mois avant de tracer des traits légers d'un simple geste. Il faut voir la toile de prêt pour le croire. Une énergie essentielle, une fraîcheur stupéfiante. Les grandes manches blanches de la blouse sont magnifiées par des couleurs saturées, un fond rouge uni, une jupe bleue.


La blouse roumaine, 1940

Matisse continue son travail sur la couleur et sur les aplats. Il en explique dorénavant les étapes, montrant la réflexion qui aboutit à ses toiles impeccables. Comme cette « Nature morte au magnolia » . Un coquillage, un pichet d’étain et un chaudron de cuivre y sont mis au même plan.


Nature morte au magnolia, 1941

Matisse illustre les Poésies de Mallarmé et utilise du papier découpé pour la revue artistique Verve. 
 



De 1943 à 1947, Matisse travaille sur un livre illustré avec l'éditeur Tériade. Ce sera le splendide « Jazz » . Henri Matisse dessine avec des ciseaux. Il taille dans la couleur comme un sculpteur taille dans la matière. La création des vingt planches s'échelonne de 1943 à 1944. Le texte est écrit en 1946. L'éditeur Tériade réalise une impression au pochoir d'une qualité irréprochable.

 
Le cheval, L'écuyère et le clown (Jazz), 1947
Le cauchemar de l'éléphant blanc (Jazz) 1947


Matisse a d'ores et déjà marqué l'art moderne. Il s'attaque dorénavant à une autre approche, déployant ses créations sur de grands formats. Comme la décoration de la chapelle de Vence dans les Alpes Maritimes. Il en dessine même les chasubles, avec des jolies formes abstraites. Cette seconde partie de l'exposition est plus aérée. Les grands formats autorisent plus de visibilité.


Jérusalem céleste,1948


Chasuble 1950 - 1952

Nous arrivons au terme de l'exposition avec une oeuvre de très grand format, « La Tristesse du Roi ».


Henri Matisse, La Tristesse du roi, 1952

Nous sortons avec des couleurs pleins les yeux. Cette exposition donne un aperçu de la variété des modes d'expression d'Henri Matisse, avec de très belles toiles.
[Expo] Matisse, comme un roman - Centre Pompidou - Paris - du 21/10/20 au 22/02/21 [Expo] Matisse, comme un roman - Centre Pompidou - Paris - du 21/10/20 au 22/02/21 Reviewed by Concerts expos by Pat on novembre 11, 2020 Rating: 5

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