[Expo] Christo et Jeanne-Claude. Paris ! - Centre Pompidou - Paris - du 01/07 au 19/10/2020

PLUSIEURS CORDES A SON ARC
En attendant l'empaquetage de l'Arc de Triomphe en 2021, le Centre Pompidou présente une exposition consacré à Christo.

L'exposition consacrée à Christo au Centre Pompidou se présente comme une avant-première au projet « L’Arc de Triomphe, Wrapped » qui sera visible à Paris du 18 septembre au 3 octobre 2021. Le projet vise à empaqueter l'Arc de Triomphe, projet que Christo avait en tête dès 1962-63 et qui va enfin voir le jour après la mort de l'artiste, décédé le 31 mai dernier.

Édifice public empaqueté (Projet pour l’Arc de triomphe, Paris) - 1962-1963

Photomontage de deux photographies de Shunk-Kender
Collection de l’artiste © Christo 1962

Le titre de l'exposition, « Christo et Jeanne-Claude. Paris ! », résume l'enjeu. Il ne s'agit pas d'une rétrospective de l'oeuvre commune de Christo et Jeanne-Claude mais bien de retracer leur période parisienne entre 1958 et 1964, ainsi que l’histoire du projet « The Pont-Neuf Wrapped [Le Pont-Neuf empaqueté] » à Paris de 1975 à 1985.

Nous visitons l'exposition le 3 juillet soit deux jours après la réouverture du Centre Pompidou au public qui a eu lieu le mercredi 1er juillet.
Pandémie oblige, il s'agit de respecter des règles sanitaires. D'abord il faut réserver à l'avance sur internet, à une plage horaire donnée. Sur place, masque sur le visage, nous suivons la signalétique au sol. Le parcours de visite du lieu est établi de manière à éviter les croisements. Nous n'avons jamais vu le Centre Pompidou aussi vide. Les touristes ne sont pas là. La pandémie est visible par le vide qu'elle créée. Pour nous rendre à l'exposition au dernier étage, nous devons éviter la chenille extérieure et prendre l'ascenseur à l'opposé de l'accès habituel. Nous sommes six personnes maximum par cabine avec encore des marquages au sol à respecter. Dans l'espace d'exposition, la jauge maximale est limitée à un visiteur pour 4 m2. Dans cet espace nous sommes libre de nos mouvements. Il faut juste conserver son masque sur le nez et ses distances. Tout bien considéré ces mesures sont acceptables et rassurantes dans le contexte de la crise sanitaire actuelle. Nous remettons enfin les pieds dans une exposition. De quoi aérer et enrichir notre esprit en cette période de confinement, d'inquiétude et de perte.

Surface d’empaquetage - 1958
Collection particulière © Christo 1958

La première partie de l'exposition est consacrée aux sept premières années passées par Christo dans la capitale, de 1958 à 1964. Il est étonnant de voir comment Christo trouve très tôt comme moyens d'expression l'empaquetage et les oeuvres temporaires dans l’espace public.

Petit cheval empaqueté - 1963
The Private Collection of the late Jan Van der Marck, États-Unis
© Christo 1963

Nous voyons de nombreuse oeuvres de l'« Inventaire » et des « Empaquetages ». Des boîtes en métal, des bouteilles, des caisses et des barils, empaquetés dans du tissu et ficelés. Le tissu est froissé et laqué ou laissé à l’état brut. Christo masque en totalité le contenu ou le dévoile en partie, voire le montre en transparence. Les textures, les formes, les couleurs sont variées.
Nous aimerions en savoir plus. Les légendes sont claires et explicatives. Nous ne parvenons cependant pas à appréhender le pourquoi de l'approche. Ce sera à étudier en marge de l'exposition.

 

 
Nous retrouvons le plaisir d'être au milieu des autres. Dans un concert l'effet du collectif est évident. Dans une exposition l'effet est certes plus subtil, il n'en est pas moins réel. En tout cas à nos yeux. Chaque exposition a ses visiteurs. C'est un éternel renouvellement de visage, d'âge, d'allure, de milieu social, de raison d'être venu.

La deuxième partie de l'exposition est consacrée à une présentation très complète des étapes du projet menant à la réalisation de l’oeuvre monumentale « The Pont-Neuf Wrapped [Le Pont-Neuf empaqueté] ».
Le nombre de pièces est conséquent. Quelques trois cents dessins, des collages originaux, deux cents photographies de Wolfgang Volz, des documents d’archives, des études et des éléments d’ingénierie. Ainsi que la maquette du projet. Tous ces éléments ont été accumulés par Christo pour conserver la mémoire de l'oeuvre éphémère. Deux petites semaines d'empaquetage en 1985 pour dix ans de projet. Il n'est pas simple de recouvrir le Pont-Neuf avec de la toile polyamide de couleur grès doré. Nous ressentons au travers des lettres et des photographies la complexité du projet, l'immense dispositif à mettre en oeuvre, tant humain que technique (tous ces alpinistes et ces plongeurs). 

The Pont-Neuf Wrapped (Project for Paris) - 1985
Collection de l’artiste © Christo 1985

Prochaine étape ? En 2021. Pour voir l’Arc de Triomphe empaqueté. Près de 60 ans après le photomontage de 1962-63. Nous y serons.