Judas Priest - Disconnected - Le Zénith de Paris - 27/01/2019 - Compte-rendu de concert

LE PRÊTRE SERA DE RETOUR
Le groupe Judas Priest défend son nouvel album au Zénith de Paris et confirme qu'il reste une influence majeure du heavy metal.


Près d'un demi-siècle après ses débuts, Judas Priest est toujours en activité, alignant les albums et sillonnant les routes. Le groupe doit affronter une difficulté. Le guitariste Glenn Tipton a annoncé l'année dernière ne plus pouvoir assurer les dates de tournée en raison de la maladie de Parkinson. Rob Halford reste le seul représentant sur scène du formidable trio créatif de Judas Priest, à savoir K.K. Downing, Glenn Tipton et Rob Halford. Pour mémoire le guitariste et fondateur K.K. Downing a quitté le groupe en 2011. Ian Hill, bassiste et fondateur, répond toujours présent. Judas Priest réussit ce soir à surmonter les obstacles et délivre une très belle prestation digne de son rang.
 

Les français de Disconnected ouvrent la soirée. Le groupe a une année d'existence et un album sous le bras. Le style de métal joué par Disconnected n'est pas ce que votre serviteur se met d'ordinaire entre les oreilles. Disconnected joue un métal moderne et technique. Le son est touffu, accrocheur, tout en privilégiant les mélodies. Les musiciens se donnent à fond et n'ont aucun mal à investir la grande scène du Zénith. La salle accueille avec bienveillance le groupe qui remercie le public pour son ouverture d'esprit. Rien d'étonnant à notre avis dans ce bon accueil puisque nous sommes venus voir Judas Priest, un groupe qui a mis un point d'honneur à explorer et innover. Les musiciens sont conscients de la chance incroyable qu'ils ont d'être sur la scène du Zénith un an après la formation de leur groupe. Ils remercient tout le monde. Il est agréable de voir dans la même soirée à la fois les pionniers du métal et une nouvelle garde qui réinvente le genre. Nous apprendrons après le concert que les membres de Disconnected ont reçu la visite surprise de Rob Halford dans leur loge juste avant leur montée sur scène. Rob Halford les a encouragés et leur a souhaité le meilleur pour la suite.
 
Setlist :
  1. Living Incomplete
  2. Blind Faith
  3. Losing Yourself Again
  4. For All Our Sakes
  5. White Colossus
Disconnected
 
Un grand rideau installé devant la scène masque les préparatifs en vue du concert de Judas Priest. Le morceau « War pigs » de Black Sabbath résonne dans les enceintes. C'est le signal que le concert de Judas Priest va commencer. L'immense voile disparaît en une seconde. Le groupe attaque avec « Firepower », titre de leur dernier album éponyme. Dans la fosse le son est bien en place et nous profitons de chaque musicien. Si le look cuir clouté reste à l'honneur, Judas Priest a fait le choix de réduire le nombre d'artifices sur scène. C'en est fini sur cette tournée des escaliers et autre monte-charge. Ce soir Rob Halford arpente le seul niveau des planches. Le décor privilégie l'utilisation du signe du trident, signe distinctif du groupe. Aucune pyrotechnie n'est prévue. Finie également la garde-robe aux innombrables tenues excentriques. Rob Halford se contente de changer quelque fois de veste. Quelques vidéos en fond de scène illustrent les chansons. Moins de théâtre, moins de discours, place à la musique. « Running Wild » et « Grinder » nous régalent de leurs riffs imparables. Le chant de Rob Halford résiste fort bien au poids des années. L'inévitable perte de souplesse de la voix est compensée par la passion et la technique. 
 
 
Judas Priest place très tôt dans le concert un premier morceau de bravoure. C'est « Sinner » avec sa rythmique implacable et un long solo de Richie Faulkner. La voix de Rob Halford est dorénavant bien chauffée et le mix sonore la met à présent en avant. Le groupe interprète haut la main « The Ripper », merveilleuse mécanique de précision au riff sournois et aux paroles cruelles. Retour au nouvel album avec « Lightning Strikes », un morceau tout en efficacité. Le rythme exalté de « Desert Plains » retentit. Sur ce titre de 1981, Rob Halford se met dans la peau d'une personne qui traverse en moto les plaines désertiques pour rejoindre son amour. Uu parcours nocturne tout en exaltation et en adrénaline, magnifiquement évoqué par un chant proche de l'extase. Un de ces titres qui mélange à la perfection la puissance et la sensibilité de Judas Priest. Le groupe n'hésite jamais à jouer à la frontière de la surcharge, tout en évitant avec talent de tomber dans ridicule. « No Surrender » est un autre titre du nouvel album, tout en énergie. Le public accueille avec ferveur la rythmique métronomique de « Turbo Lover » qui nous offre une belle occasion de chanter en choeur. Le choix des titres joués ce soir souligne la richesse et la variété de la musique de Judas Priest, entre efficacité immédiate et trouvailles sonores.
 
 
La formation sur scène fonctionne bien. Ian Hill et Scott Travis assurent une rythmique impeccable. Richie Faulkner est dorénavant très à l'aise et porte le son du groupe. Andy Sneap assure avec professionnalisme le remplacement de Glenn Tipton sur scène, tout en restant encore discret face à un Richie Faulkner déjà bien installé. Rob Halford nous emporte avec son phrasé et son énergie. Le groupe sort de sa malle un titre non joué sur scène depuis quarante ans, « Killing Machine ». Groove grisant et chant syncopé, c'est un plaisir à entendre. Judas Priest enchaîne sur le fougueux « The Green Manalishi (With the Two Prong Crown) ». « Night Comes Down » est une ballade elle aussi rarement jouée, qui permet au Priest de lever (un peu) le pied. Retour à l'actualité avec un quatrième extrait du nouvel album, le morceau « Guardians - Rising From Ruins ». Un superbe titre épique, sur lequel Scott Travis fait des merveilles à la batterie. Un morceau qui nous rappelle les recherches sonores du mal-aimé album « Nostradamus » (que nous apprécions pourtant tout particulièrement).


L'enchaînement des morceaux est impeccable, la montée en intensité du concert est indéniable, même la ballade « Night Comes Down » n'a pas réussi à baisser le niveau d'énergie. A ce stade du concert Judas Priest a d'ores et déjà convaincu, tout en prenant le risque de ne pas délivrer ses classiques les plus connus. La suite du concert se recentre dorénavant sur une série de titres qui sont tous des références du genre. « Freewheel Burning » est hargneuse à souhait. « You've Got Another Thing Comin' » nous invite à chanter. « Hell Bent for Leather » nous régale de la légendaire moto sur scène, képi et cravache en prime. « Painkiller » écrase tout, l'herbe n'étant pas prête de repousser. En rappel l'enchaînement final est certes sans surprise mais il est dantesque. Ce sont « The Hellion - Electric Eye », « Metal Gods », « Breaking the Law » et « Living After Midnight » qui sont délivrés. Le groupe nous salue au devant de la scène. Rob nous l'assure (et c'est écrit en grand en fond de scène), « Le Prêtre va revenir ». Nous en reprendrons volontiers. Encore.

Setlist :
  1. Firepower
  2. Running Wild
  3. Grinder
  4. Sinner
  5. The Ripper
  6. Lightning Strike
  7. Desert Plains
  8. No Surrender
  9. Turbo Lover
  10. Killing Machine
  11. The Green Manalishi (With the Two Prong Crown) (Fleetwood Mac cover)
  12. Night Comes Down
  13. Guardians - Rising From Ruins
  14. Freewheel Burning
  15. You've Got Another Thing Comin'
  16. Hell Bent for Leather
  17. Painkiller
Encore:
  1. The Hellion - Electric Eye
  2. Metal Gods
  3. Breaking the Law
  4. Living After Midnight 
 


 
Judas Priest - Disconnected - Le Zénith de Paris - 27/01/2019 - Compte-rendu de concert Judas Priest - Disconnected - Le Zénith de Paris - 27/01/2019 - Compte-rendu de concert Reviewed by Concerts expos by Pat on février 03, 2019 Rating: 5

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