Ciao Italia ! Un siècle d’immigration et de culture italiennes en France (1860-1960) - Musée national de l'histoire de l'Immigration - Palais de la Porte Dorée - Paris - du 28/03 au 10/09/2017

APRIMI LA PORTA

L’exposition « Ciao Italia ! » rend compte de l’histoire de l’immigration italienne en France durant un siècle.

« Ouvre-moi, ouvre-moi la porte

Io non ne posso proprio più (Je n'en peux vraiment plus)

Se ci sei aprimi la porta (Si tu es là, ouvre-moi la porte)

Non sai come è state laggiù (Tu ne sais pas comment c'était là-bas) »

Serge Reggiani – L’Italien

De la seconde moitié du XIXe siècle et jusque dans les années 1960, les Italiens sont venus en nombre occuper les emplois créés par la croissance économique. Le Musée national de l’histoire de l’Immigration présente près de quatre cent pièces pour parcourir cette chronique. Lorsque vous montez à l’exposition en prenant l’escalier, n’hésitez pas à lire la chronologie de l’histoire de l’immigration qui est inscrite aux murs. Au fur et à mesure des étages vous retrouvez des thèmes qui résonnent avec l’actualité (croissance et crise économique, démographie, conflits, intégration).

 

L’exposition ouvre sur une ronde de scooters Vespa entourés d’extraits de films et de peintures. Un mélange entre objet et art qui se retrouve tout au long du parcours. Des cartes et des textes nous apportent quelques données plus instructives. L’intégration des italiens a connu son lot de misère, de difficultés, de préjugés, de rejet, de violence, de passions. Les sujets sont parfois traités avec trop peu d’information. Le Fascisme italien est ainsi réduit à un buste en bronze de Mussolini, abîmé à coups de pioche. Plus loin nous découvrons des outils et des documents administratifs qui évoquent le labeur des émigrés italiens. Emigrés qui sont ouvriers, mineurs, maçons, agriculteurs, artisans commerçants ou encore entrepreneurs. Des espaces tentent de recréer la vie quotidienne des italiens en France, entre religion, presse, gastronomie, jeux et sport. 

L’exposition se termine par une tentative de résumé de l’apport des italiens à la société et à la culture françaises. Après un début de parcours un peu brouillon, l’exposition vire alors au fourre-tout. Sont évoqués pêle-mêle les familles Fratellini, Bugatti et Ponticelli, Yves Montand, Serge Reggiani, Lino Ventura, la firme Simca, les magazines Nous Deux et Intimité. L’exposition a fait le choix de limiter son évocation dans le temps. Le parcours s’arrête ainsi en 1960, dans l’eau de la fontaine de Trevi à Rome, avec la célèbre scène extraite du film La Dolce Vita de Federico Fellini (encore que Aldo Maccione est présent via un extrait de « L’aventure c’est l’Aventure » qui date de 1972). Cette fin d’exposition, plutôt abrupte, nous laisse un goût de trop peu. Nous aurions aimé faire le lien avec la parole actuelle de ces immigrés italiens et de leurs descendants.