George A. Romero est mort vivant - 1940 - 2017
George A. Romero n'est plus. Son oeuvre est immense.
En 1968 George A. Romero
cherche un scénario pour son premier film. Il choisit le thème de
l'horreur. Il a la vision foudroyante d'une masse de cadavres revenus
d'entre les morts, une masse obnubilée par un seul besoin : se nourrir
de chair humaine fraîche. En mélangeant deux peurs viscérales de l'être
humain, la peur de la mort et la peur d'être dévoré par ses semblables,
George A. Romero lance une bombe sur les écrans : "La Nuit des
morts-vivants". Quatre films plus tard, George A. Romero revient à ses
morts-vivants en 1978 avec l'éblouissant "Zombie (Zombi / Dawn of the
Dead)". Le film est brillant, les personnages inoubliables. L'ambiance
est oppressante, chaque coin de couloir cache un danger, chaque porte
est ouverte avec risques et périls. Tom Savini truffe le film d'effets
spéciaux estomaquants. Derrière le spectacle George A. Romero laisse
poindre la critique sociale. L'ennemi est à l'extérieur, ces hordes de
morts vivants qui attaquent tout refuge, et aussi à l'intérieur, la peur
et tension faisant ressurgir des instincts violents voire
auto-destructifs. Les morts-vivants sont lents, incapables de réflexion,
ne réagissant qu'à un seul stimuli : l'espoir de dévorer de la viande
humaine. George A. Romero confirme son idée clef : ces créatures ne
cessent d'avancer que si le cerveau est détruit. On mesure ce que les
industries cinématographique, télévisuelle, littéraire et graphique
doivent à George A. Romero. En 1982 le film "Creepshow", écrit par
Stephen King, redynamise le film à sketches. En 1985 c'est "Le Jour des
morts-vivants (Day of the Dead)", troisième volet de la série, au ton
toujours plus sombre et apocalyptique. Tom Savini fait encore des
étincelles aux effets sanglants. George A. Romero flingue tout à bout
portant, militaires, scientifiques, idéalistes. Une nouvelle idée
apparaît : il reste un peu d'intelligence aux morts-vivants et il doit
être possible d'interférer avec eux. En 1988 "Incidents de parcours
(Monkey Shines)" est un scénario original avec un singe capucin qui aide
un tétraplégique. Bien sûr ça va déraper. En 1992 "La Part des ténèbres
(The Dark Half)", d'après la nouvelle de Stephen King, est une réussite
mais ne trouve pas son public. George A. Romero revient à sa saga phare
en 2005 avec "Le Territoire des morts (Land of the Dead)" et ses
morts-vivants qui réfléchissent pour de bon cette fois, en 2008 avec
"Chronique des morts-vivants (Diary of the Dead)" et son utilisation
visuelle des différents écrans qui pullulent autour de nous puis
finalement en 2009 avec "Le Vestige des morts-vivants (Survival of the
Dead)" et son ambiance western. Bref George A. Romero innove dans le
cadre de sa saga phare. Des touches d'innovation qu'il a également
insufflé au genre en écrivant le scénario de "Empire of the Dead", un
comics décrivant des morts-vivants devenus intelligents dans une ville
de New York dirigées par... des vampires.
George A. Romero est mort vivant - 1940 - 2017
Reviewed by Concerts expos by Pat
on
juillet 17, 2017
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