René Magritte - La trahison des images – Centre Pompidou – Paris - du 21/09/2016 au 23/01/2017 – Compte-rendu de visite
L'ART DE LA CONVERSATION
L’exposition explore l'intérêt du peintre pour la philosophie
L’exposition «Magritte » au Centre Pompidou réunit une centaine de tableaux, de dessins et des documents d’archives. L’œuvre de René Magritte est présentée sous la perspective d’une création raisonnée. Le postulat est que Magritte questionne la représentation artistique de la réalité, analyse la critique de cette représentation qui est formulée par les philosophes et répond à la problématique au travers de sa peinture.
L’exposition «Magritte » au Centre Pompidou réunit une centaine de tableaux, de dessins et des documents d’archives. L’œuvre de René Magritte est présentée sous la perspective d’une création raisonnée. Le postulat est que Magritte questionne la représentation artistique de la réalité, analyse la critique de cette représentation qui est formulée par les philosophes et répond à la problématique au travers de sa peinture.
Le galet, 1948
Les
associations récurrentes des mêmes motifs dans l’œuvre de Magritte (des
rideaux, des ombres, des mots, des flammes, des corps morcelés, des
portes) sont mis en parallèle avec les thématiques philosophiques. Dans
l’Antiquité, Zeuxis et Parrhasios questionnent la possibilité d’imiter
la réalité au moyen de la peinture. L’épisode biblique du veau d’or
confronte la loi écrite et la représentation visuelle. L’allégorie de la
caverne de Platon questionne les conditions d'accession à la
connaissance de la réalité. L’origine de la peinture est expliquée par
Pline l’ancien par l’usage d’un jeu d’ombre. Des extraits des œuvres et
mythes cités sont présentés aux murs de l’exposition. On ne peut que
regretter que la typographie choisie rende l’ensemble très difficile à
lire. Dans la première salle, les mots en noir sur fond blanc crée même
une désagréable vibration rétinienne.
Revenons-en
aux œuvres exposées. Il faut souligner que l’installation est agréable,
suffisamment aérée pour gérer l’affluence et qu’elle bénéficie d’un
éclairage discret et efficace. De quoi pouvoir apprécier les œuvres.
L’échelle du feu, 1934
Les amants, 1928
En
parcourant l’exposition, deux figures féminines apparaissent de manière
récurrente. Le souvenir de la mère, qui se suicide par noyade en 1912
alors que René Magritte a treize ans, hante les tableaux « Les amants »
et « La mémoire ». La femme de Magritte, Georgette Berger, est le modèle
de nombreux nus. Comment peindre un nu ? Le texte mural cite Cicéron,
homme d’Etat et philosophe romain. Cicéron a narré comment le peintre
Zeuxis, cherchant à peindre la beauté parfaite d’Hélène à la demande des
gens de Crotone, ne pût découvrir un modèle unique réunissant tout son
idéal de la beauté. Zeuxis dû se résoudre à réunir cinq jeunes filles
pour assembler les éléments de sa vision de la perfection absolue. Le
morcellement du corps de sa femme par René Magritte est un habile pied
de nez au peintre grec et au philosophe romain. Magritte répond de fait à
ceux qui tentent depuis l’Antiquité de fixer les proportions de la
représentation du corps humain. L’application des normes de
rationalisation de la beauté par Magritte aboutit à des représentations
aberrantes, tournant en dérision l’antique ambition normative.
Une belle exposition.
Une belle exposition.
Tentative de l’impossible, 1928
Les marches de l’été, 1938
René Magritte - La trahison des images – Centre Pompidou – Paris - du 21/09/2016 au 23/01/2017 – Compte-rendu de visite
Reviewed by Concerts expos by Pat
on
octobre 16, 2016
Rating:
Aucun commentaire
Enregistrer un commentaire