Fall of Summer Festival - Lac de Torcy - Jour #01 - 04/09/2015 - Compte-rendu de concert - Concert Review

SMOKE ON THE WATER
Première journée de l'édition 2015 du festival Fall of Summer


C'est la seconde édition du festival Fall of Summer. Celui-ci se déroule sur deux jours, ce vendredi 4 septembre et demain samedi. ça se passe au bord du lac de Torcy, à 30 kilomètres à l'Est de Paris.

Les hostilités démarrent à midi trente. J'arrive plus tard, vers 16h. A mon arrivée sur les lieux le parking visiteur est déjà plein. Du coup je me gare le long de la route et je reviens à pied. Les distances à parcourir sont très courtes. A la fouille à l'entrée je me fais confisquer mes barres de céréales et autres petits encas. Aucune nourriture ne doit être introduite sur le site. Je n'ai pas compris le pourquoi du comment. Est-ce lié aux risques d'allergie ? Après avoir mis dans des caisses le produit de mes fouilles, j'entre sur le site. Ou presque. Au bout du couloir de barrières, on me fait signe que je n'ai pas le bracelet adéquat au poignet. Il fallait d'abord aller au stand à droite pour échanger mon billet contre le bracelet et seulement ensuite aller à droite faire la queue pour la fouille. Demi-tour. Une fois le bracelet obtenu, il me faut présenter à nouveau mon corps au contrôle. Je rentre enfin sur le site.

A cette heure avancée de l'après-midi, cinq groupes ont déjà foulé les planches. J'arrive à temps pour voir le groupe Grave, qui joue sur la Sanctuary Stage. Ma première impression est qu'il est très facile de voir les musiciens de prêt. ça change des festivals de taille démesurée. Ici, sur la base de loisirs de Torcy, on peut bouger aisément d'un point à l'autre du site. Ma deuxième impression est que les festivaliers ne jouent pas la surenchère de déguisements. Le maître mot est simplicité. Côté couleurs, c'est le règne des vestes à patches.

Grave
Je démarre ma journée avec du death suédois. Le groupe souffre d'un problème technique en fin du deuxième morceau. Le souci est vite réglé et bien vite oublié. Grave nous joue avec motivation un morceau de leur prochain album. Le son est bon. Ce n'est pas le type de musique que j'écoute mais le groupe joue avec conviction et je suis la prestation avec attention.



Après le concert je tombe nez à nez avec Walran, jeune homme immensément sympathique et chant/claviers des doomeux d'Angellore. Nous tapons la discut' en nous rendant à la Blackwaters Stage, l'autre scène du festival, posée sur la plage, avec sa vue imprenable sur le lac. Les distances sont à nouveau très courtes, très très courtes. Les deux scènes sont séparées par une petite colline. Vous pouvez passer d'un côté à l'autre soit en restant au niveau du plancher des vaches, soit en montant et en passant par une passerelle. Dans les deux cas il suffit de moins d'une minute pour passer d'une scène à l'autre. C'est un confort de circulation fort appréciable pour le festivalier. Chaque scène se retrouve devant deux amphithéâtres naturels créés par les deux buttes. Un bel environnement.

Deströyer 666
Je dois l'avouer, si je n'avais pas rencontré Walran, j'aurais évité le concert de Deströyer 666. Et j'aurais eu tort. Le groupe australo-néerlandais nous sert le grand jeu. Cuirs, cartouchières, clous et rangers. C'est parti pour une série d'hymnes guerriers. ça sent le sang et la poudre. Le son est un poil trop saturé à mon goût mais c'est sans doute voulu. Peu importe, la musique découpe le cochon de lait avec efficacité. C'est puissant sans être violent. Les accélérations sont bien à propos. Les choeurs sont distillés juste ce qu'il faut. L'ambiance est très bonne. Et puis c'est marrant de regarder un concert les pieds dans le sable.
  
  
    
J'apprécie l'ordre de passage des groupes. C'est simple, il s'agit d'une simple alternance entre les deux scènes. Un concert finit et le suivant attaque sur l'autre scène, le tout avec le temps qu'il faut pour passer d'une scène à l'autre sans anticiper et sans se presser. Reposant.

Angel Witch
En 1980 Angel Witch sortait un album éponyme qui fût l’une des plus belles pièces de la nouvelle vague du heavy metal britannique. A l’époque, adolescent, j’avais acheté ce disque remarquable. Trente-deux ans après, le groupe nous a offert en 2012 un deuxième album tout aussi épatant (« As Above, So Below »). Angel Witch joue un heavy metal aux mélodies entêtantes et aux refrains imparables. Le guitariste et chanteur Kevin Heybourne, gardien du temple, est le seul représentant de la formation originelle. Aujourd'hui il mène Angel Witch, secondé par des musiciens acquis à la cause du heavy-metal racé. Le bassiste Will Palmer m’impressionne tout particulièrement avec son jeu de basse volubile. L’homme me rappelle les plus belles heures du hard-blues psychédélique, des bassistes comme Jack Bruce (Cream), Geezer Butler (Black Sabbath) ou Felix Pappalardi (le groupe Mountain, dont le nom est inscrit sur le tee-shirt porté par Will Palmer). La rythmique basse/batterie est d'ailleurs impeccable. Le heavy metal joué est fort mélodique, avec des passages doom et des soli fulgurants. Kevin Heybourne ne sort pas de sa réserve, semblant éviter le contact verbale avec le public. Pas grave, j'ai adoré la prestation.
  

  

Candlemass
J'ai déjà essayé d'écouter plusieurs fois Candlemass sans accrocher. J'aime le doom death, le doom atmosphérique mais je peine à accrocher au doom dit épique. C'est l'occasion de voir le groupe en live et de peut être réviser mes goûts. Raté, je n'accroche toujours pas. Le chanteur Mats Leven est certes charismatique, entre animalité et emphase, mais il peine à égaler le souvenir marquant de sa prestation mémorable avec Therion (à la Loco, déjà plus de 10 ans). Je me décide à aller faire un tour au merchandising. Au stand de Season of Mist, je salue Ronnie, le très sympathique batteur d'Angellore.



A cette heure le ciel commence à rosir. Une forte odeur d'urine envahit le site du côté de la Sanctuary Stage. Il faut dire que le nombre de toilettes peinent à contenter les festivaliers. Un classique en festival. Je mets un peu de temps à trouver les pissotières pour homme. Une signalétique appropriée serait nécessaire à l'avenir. Les pissotières sont déjà en rade. Un autre classique.

Asphyx
Le jeune guitariste Paul Baayens propulse Asphyx, par ailleurs vétérans du death metal européen. Martin van Drunen est toujours épatant au chant. Son contact avec la foule est un modèle du genre (avec quelques mots de français en prime). Le son est puissant quoique la basse soit un peu trop en avant au début du show. Entre riffs death et doom, la séance de headbanging s'avère imparable. Il est impossible de résister, c'est le démontage de cervicales en règle. L'ambiance est pêchue et joyeuse. Le moshpit est empli de festivaliers souriants. Asphyx ajoute au bonheur en variant les rythmes avec un malin plaisir. Mon meilleur concert de la journée.
 
 

Destruction
La nuit est tombée. Destruction envoie du son. C'est impressionnant ce que trois personnes peuvent générer comme ambiance. Un mur à la fois puissant, pur, dur et généreux. Le groupe ne lâche pas le public. Le contact est pris et maintenu tout au long du show. La foule adore. Moi aussi.

Mayhem
Avant le concert, le groupe Mayhem installe des têtes de cochons plantés sur des piques, avec des fils de fer barbelés et des torches. ça impressionne encore quelqu'un ? Je trouve ça démodé et de mauvais goût. L'ambiance dans les premiers rangs est tendue. Lorsque le groupe attaque le show, je trouve que la musique colle finalement au décor. Tout ça sent le moisi, le souvenir de ce qui fût un jour et n'est plus. Une fille a côté de moi me renverse dessus son gobelet d'hypocras, cette boisson à base de vin, aromatisée et, surtout, sucrée au miel. Le miel ça colle. Je m'extirpe des premiers rangs pour aller me laver. Je trouve un robinet à l'entrée du festival. Je découvrirai plus tard un robinet près de la Sanctuary Stage. Ces robinets d'eau c'est un peu comme les objets à trouver dans les jeux vidéos d'exploration. Les découvrir est une quête. Un peu plus d'information serait la bienvenue l'année prochaine. Je profite de mon passage près de l'entrée pour sortir du site afin d'aller bouffer deux barres de céréales, celles que j'avais laissées au vigile. Les fameuses barres qui n'ont pas le droit de rentrer sur le site, sauf si elles sont dans mon estomac. Il faut bien mâcher les barres et bien avaler la dernière bouchée avant de pouvoir entrer à nouveau sur le site. Je reviens voir Mayhem. La musique est toujours aussi chiante. Pas d'autre mot. J'essaye encore. Rien à faire, je m'ennuie. Je décide d'aller voir le soundcheck de Sabbat, qui s'avère dix mille fois plus passionnant pour moi que le piètre spectacle de Mayhem.

  


Sabbat
Je regarde le groupe japonais Sabbat faire sa balance. Une partie des explications entre les trois membres du groupe et les techniciens du son se fait en langage gestuel. Tout un spectacle de jeux de mains. Le groupe joue quelques extraits de morceaux. Un avant goût. Une fois démarré le spectacle, c'est la fête. Le groupe est heureux d'être là. ça s'entend et ça se voit. Le chanteur/bassiste Gezol fait des merveilles. Il électrise la foule, parlant avec le public entre chaque morceau. Mes voisins dans la foule l'apostrophe en japonais. L'homme sait y faire pour emporter un public. Poseur comme pas un, il descend mettre le feu dans la fosse aux photographes. Excellents riffs, son nickel. Un sans faute. Lors d'un final survolté, Gezol démolit sa basse, jetant au public le manche, la bandoulière puis le corps de l'instrument. Fin du concert. Epatant.
  
 
  
C'est déjà la fin de ma première journée au Fall of Summer.
Mes premières impressions sont enthousiastes. Le temps est clément (on ne risque pas de cramer sous le cagnard), la programmation est cohérente et de qualité, le site est très agréable. On voit tout et on entend tout. Le son, élément primordial, est à la hauteur. Bravo aux techniciens qui nous ont offert un son oscillant entre le bon et le carrément excellent.

La sortie du festival se fait très facilement, tant à pieds que pour évacuer le véhicule des lieux. La taille compte. Vivement demain pour la deuxième journée du festival.


Suite du compte-rendu : Deuxième jour
 
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