Stephen Shore - Rétrospective - Les Rencontres de la Photographie - Espace Van Gogh - Arles - du 06/07 au 20/09/2015 - Compte-rendu de visite

DE TRES BEAUX LIEUX COMMUNS
Les Rencontres de la Photographie consacre une rétrospective à Stephen Shore
 

De passage à Arles, je me rends aux Rencontres de la Photographie en famille et avec des amis. Nous avons quelques heures devant nous, le temps de nous balader dans la ville et de voir deux expositions. A l'aide du plan fourni par les Rencontres, nous croisons le contenu et le lieu de chacune des 35 expositions par rapport à nos envies du jour et nous nous décidons. Notre premier choix se porte sur la première rétrospective européenne consacrée à Stephen Shore, l'un des pionniers de la photographie couleur américaine.

La rétrospective se tient à l'Espace Van Gogh, un ancien hôpital construit entre le XVIe et le XVIIe siècle. Le peintre Vincent Van Gogh y fit de courts séjours en 1888 et 1889 et donne son nom à l'établissement, qui fût transformé en espace culturel en 1986. L'exposition a lieu sur deux étages (l'hôpital a été surélevé en 1835 pour faire face à une épidémie de choléra). C'est l'occasion de parcourir les salles, couloirs et escaliers de l'établissement.

La rétrospective couvre l'oeuvre de Stephen Shore de ses premières photographies à ce jour. On suit ainsi le parcours du photographe. Aucun livret n'est fourni à l'entrée de l'exposition. On se contente des textes explicatifs à l'entrée de chaque salle, au contenu informatif correct mais peu pédagogique. Initié à 10 ans par la découverte du livre "American Photographs" de Walker Evans, marqué à 17 ans par sa fréquentation de la Factory d’Andy Warhol, Stephen Shore photographie dans ses jeunes années la banalité du quotidien. Les nombreuses oeuvres exposées concernant cette période sont malheureusement très mal mises en valeur. L'éclairage des premières salles est trop faible tout en générant des reflets. C'est très préjudiciable au confort de vision des photographies. Heureusement l'éclairage s'améliore grandement à partir des oeuvres correspondant au moment où le photographe décide d'utiliser la couleur (au lieu du noir et blanc à la mode en ce début des années soixante dix). Les prises de vue réalisées à l'époque sont splendides. Si Stephen Shore choisit encore des sujets ordinaires (magasins, parkings, coins de rue ou autres stations services), il apporte un soin méticuleux à la couleur et à la construction. Il parvient même à insuffler de l'émotion dans la banalité du quotidien observé.
Les salles suivantes présentent les recherches de Stephen Shore sur le traitement artistique de sujets communs. Il s'approprie les prises de vue de paysages, de tronc d'arbres, de rochers, d'objets issus de fouilles archéologiques. Il revient au noir et blanc. Je trouve moins intéressante cette partie de l'oeuvre. L'artiste pousse si loin sa recherche de composition à partir d'objet communs qu'il perd mon attention. L'émotion n'y est plus. Je retrouve cette émotion lorsque Stephen Shore photographie le quotidien de survivants de la Shoah en Ukraine. Dommage que la lumière dans cette dernière salle soit d'un piètre niveau pour une exposition de photographies. Une partie des oeuvres est présentée dans l'ombre (il manque à l'évidence un spot d'éclairage) quand d'autres sont placées trop en hauteur et sont noyées dans le reflet des spots.

Faible éclairage et reflets

Au final une rétrospective intéressante de l'oeuvre de Stephen Shore, mais un plaisir gâché par de sérieux problèmes d'éclairage dans plusieurs salles.

Voici quelques unes des photographies de Stephen Shore. 

Twenty-First Street and Spruce Street, Philadelphia, Pennsylvania, 21 Juin 1974

Ginger Shore, Causeway Inn, Tampa, Florida, 17 Novembre 1977 

Merced River, Yosemite National Park, California, 13 Août 1979

Chust, Ukraine, 12 octobre 2013

Deuxième choix de visite, Alice Wielinga : ici

Quelques vues de la ville : ici