Martin Parr à la plage - Photographies inédites - Le Bon Marché - Paris - du 02/07 au 19/08/2015 - Compte-rendu de visite
CORPS CHAUDS
Le Bon
Marché expose des oeuvres inédites du photographe Martin Parr
Ce samedi 1er Août est un jour traditionnel en France. Ce week end correspond à la fin du mois de juillet et au début du mois d'août et de fait au mythique chassé-croisé des juilletistes et des aoûtiens. Route, trains et avions sont bondés. Vous n'y échappez pas, même si vous n'êtes pas dans les encombrements. Vive les vacances.
Loin de la transhumance, je traîne ce samedi dans les allées du Bon Marché (grand magasin super chic de la rive gauche) et notamment dans sa cave à vins. Je sors avec une bouteille de "Mas Peyrolles Pic Saint Loup Esprit 2013" (11€) qui va faire le bonheur de notre soirée. Dans l'immédiat je contemple les clichés de Martin Parr.
Loin de la transhumance, je traîne ce samedi dans les allées du Bon Marché (grand magasin super chic de la rive gauche) et notamment dans sa cave à vins. Je sors avec une bouteille de "Mas Peyrolles Pic Saint Loup Esprit 2013" (11€) qui va faire le bonheur de notre soirée. Dans l'immédiat je contemple les clichés de Martin Parr.
Le Bon Marché expose des oeuvres du photographe anglais derrière ses vitrines de la rue du Bac, de la rue de Sèvres et de la rue de Babylone (ainsi qu'au premier étage). 37 clichés inédits sur le thème des vacances balnéaires. Des corps brûlants, captés sur les plages argentines (Mar del Plata), espagnoles (Benidorm), péruviennes et italiennes.
L'oeil du photographe est impitoyable. On est très loin des clichés de Claude Nori, captant sur les plages italiennes des flirts d'adolescents tout en tendresse et des jeunes adultes souriants de bonheur (ici). Ni bonheur visible ni sourire, les vacanciers de Martin Parr sont agglutinés, amorphes, entassés au pied de grises stations balnéaires (Benidorm, monstrueuse forêt de grattes-ciel). Un étalage de peaux bronzées. Une femme possède une peau à l'aspect de roche et les deux coquillages qu'elle a posés sur ses yeux pour se protéger du soleil ne font que renforcer cette impression d'immobilité minérale. La vie semble avoir quitté ces corps inertes. Plus loin, Martin Parr photographie une dizaine de corps qui gisent tels ceux de cadavres. Impitoyable.
La tendresse surgit cependant, mince mais présente, au travers d'un bras qui enserre le dos de la personne aimée (un couple en premier plan d'une photo).
Martin Parr privilégie l'ironie. Un bébé trottine seul au milieu d'une foule. Une femme tente de bronzer, allongée sur le dos, en string, au milieu d'une immense foule de personnes restées debout. L'arrière-train devient alors incroyablement visible dans la multitude. C'est mon cliché préféré du lot.
Malgré la rudesse du propos, Martin Parr signe des prises de vue exemplaires. Cadrages impeccables, gestion de l'abondance de lumière, utilisation habile des couleurs des vêtements et des accessoires.
Cette exposition constitue la troisième collaboration du photographe avec le Bon Marché, Martin Parr signant par ailleurs les campagnes publicitaires du grand magasin. Le choix d'une exposition en pleine rue est certes discutable compte-tenu des nombreux reflets dans les vitrines (immeubles, passants). Des clichés sont exposés à l'intérieur mais je n'ai pas pris le temps d'aller chercher où c'était exactement. Pour ma part les reflets ne m'ont pas gênés outre mesure et j'ai trouvé l'exposition plutôt amusante. Des clichés fun, un photographe espiègle, un lieu célèbre, en pleine rue, gratuit. Foncez !
L'oeil du photographe est impitoyable. On est très loin des clichés de Claude Nori, captant sur les plages italiennes des flirts d'adolescents tout en tendresse et des jeunes adultes souriants de bonheur (ici). Ni bonheur visible ni sourire, les vacanciers de Martin Parr sont agglutinés, amorphes, entassés au pied de grises stations balnéaires (Benidorm, monstrueuse forêt de grattes-ciel). Un étalage de peaux bronzées. Une femme possède une peau à l'aspect de roche et les deux coquillages qu'elle a posés sur ses yeux pour se protéger du soleil ne font que renforcer cette impression d'immobilité minérale. La vie semble avoir quitté ces corps inertes. Plus loin, Martin Parr photographie une dizaine de corps qui gisent tels ceux de cadavres. Impitoyable.
La tendresse surgit cependant, mince mais présente, au travers d'un bras qui enserre le dos de la personne aimée (un couple en premier plan d'une photo).
Martin Parr privilégie l'ironie. Un bébé trottine seul au milieu d'une foule. Une femme tente de bronzer, allongée sur le dos, en string, au milieu d'une immense foule de personnes restées debout. L'arrière-train devient alors incroyablement visible dans la multitude. C'est mon cliché préféré du lot.
Malgré la rudesse du propos, Martin Parr signe des prises de vue exemplaires. Cadrages impeccables, gestion de l'abondance de lumière, utilisation habile des couleurs des vêtements et des accessoires.
Cette exposition constitue la troisième collaboration du photographe avec le Bon Marché, Martin Parr signant par ailleurs les campagnes publicitaires du grand magasin. Le choix d'une exposition en pleine rue est certes discutable compte-tenu des nombreux reflets dans les vitrines (immeubles, passants). Des clichés sont exposés à l'intérieur mais je n'ai pas pris le temps d'aller chercher où c'était exactement. Pour ma part les reflets ne m'ont pas gênés outre mesure et j'ai trouvé l'exposition plutôt amusante. Des clichés fun, un photographe espiègle, un lieu célèbre, en pleine rue, gratuit. Foncez !
© Martin Parr / Magnum Photos – Kamel Mennour
Exposition d'un cliché en vitrine, rue du Bac
Exposition d'un cliché en vitrine, rue du Bac
Martin Parr à la plage - Photographies inédites - Le Bon Marché - Paris - du 02/07 au 19/08/2015 - Compte-rendu de visite
Reviewed by Concerts expos by Pat
on
août 02, 2015
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