Le génocide des Arméniens de l'Empire ottoman - Exposition - Memorial de la Shoah - Paris - du 03/04 au 27/09/2015 - Compte-rendu de visite

STIGMATISER, DETRUIRE, EXCLURE
Le Mémorial de la Shoah dédie une exposition à l’occasion du Centième anniversaire du génocide des Arméniens

D'avril 1915 à juillet 1916, les deux tiers des Arméniens qui vivaient alors sur le territoire actuel de la Turquie ont péri au cours de massacres, de déportations et de famines de grande ampleur. La tuerie fût planifiée et exécutée par le parti dirigeant l'Empire ottoman. Elle coûta la vie à environ un million deux cent mille Arméniens. La reconnaissance politique de ce massacre comme étant un génocide fait l'objet de débats depuis un siècle. En mars 2015 le génocide a été reconnu par les parlements de vingt-et-un pays. La reconnaissance est encore hors de question en Turquie. Le pape François a prononcé pour la première fois ce dimanche le terme «génocide» pour parler du massacre des Arméniens. Le représentant du Vatican a immédiatement été convoqué au ministère des Affaires étrangères turc. Le sujet du massacre des Arméniens reste un siècle plus tard d'une actualité brûlante.

Je vous invite à vous rendre à l'exposition dédiée par le Mémorial de la Shoah au génocide des Arméniens.
L'exposition est très bien documentée et, surtout, elle est didactique. On y apprend (ou ré-apprend) comment, durant la Première Guerre mondiale, le comité Union et Progrès a mis en oeuvre la destruction systématique de ses sujets arméniens et syriaques. L'entrée en guerre de l'Empire ottoman en 1915 (au côté de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie) a constitué une condition propice à des violences massives contre la population visée. Les hommes sont massacrés, les femmes et des enfant déportés dans des camps de concentration établis dans le désert syrien et en Mésopotamie. Le désert effacera les traces des centaines de milliers de morts avec une froide efficacité.

L'exposition documente de quelle manière le souvenir même de l'histoire des Arméniens aété effacé de la mémoire turque et comment le génocide continue à faire l’objet d'un déni par les autorités turques.