Parc Zoologique de Paris - Zoo de Vincennes - 30/12/2014 - Compte-rendu de visite

L'AVIS DES ANIMAUX
Le Parc Zoologique de Paris a ouvert ses portes après 6 ans de travaux


Le Parc Zoologique de Paris a 80 ans. A l'époque, en 1934, ce zoo d'un style nouveau fait disparaître les grilles et les remplace par des fossés qui permettent d'observer les animaux dans des décors de rochers artificiels. Ces rochers imitent le milieu naturel tout en cachant les locaux techniques. Le Grand Rocher, haut de 65 mètres, se dresse en symbole de cette architecture. Dans les années quatre-vingt, les faux rochers en treillis métalliques enduits de béton ont commencé à se dégrader du fait de leur grand âge. Seul le Grand Rocher a alors fait l'objet d'une rénovation à la fin des années 90. J'allais régulièrement me promener dans ce Parc, couramment appelé Zoo de Vincennes. Des bâtiments étaient régulièrement fermés au public en raison de leur vétusté. Le vieillissement du zoo et la diminution du nombre d'espèces présentées s'accompagnaient d'une chute du nombre de visiteurs. Une rénovation massive fût décidée et le Parc a fermé en 2008. Après six années de travaux, le Parc a ouvert le 12 avril dernier.


Le prix des entrées du nouveau Parc a fait grincer des dents. Le Parc Zoologique de Paris arrive en troisième position des tarifs les plus chers, juste derrière les Parcs d'Amnéville et de Beauval (qui ont une surface plus élevée). Avant sa fermeture le zoo de Vincennes était une de mes sorties préférées. Sans doute le prix était-il tombé très bas dans les dernières années (5 ou 6 euros de mémoire) à l'époque où de nombreux bâtiments étaient fermés, où les faux rochers présentaient des trous béants, où une partie des animaux avaient été déplacés dans d'autres parcs. Au tarif actuel la sortie sera vraisemblablement moins régulière. Le zoo propose certes un pass annuel mais je n'ai pas vu de pass famille. Ces considérations financières étant posées, reste à voir si les prestations sont à la hauteur du prix de l'entrée. Il était temps de me faire mon propre avis. Une visite s'imposait.

Je me suis rendu au Parc en famille la veille du jour de l'An. C'est très accessible en transports en commun (pour ma part bus et tramway mais l'option métro existe aussi). ça évite de chercher où se garer dans les avenues du Bois de Vincennes. Quelques minutes de marche supplémentaires et nous sommes devant l'entrée du Parc. Nous passons l'entrée sans attente avec des billets achetés à l'avance.

Nous prenons un plan du site. Un bon point pour l'accueil des visiteurs étrangers, ce plan est en français mais aussi en anglais et en espagnol. Pas de quoi compenser cependant le fait que les explications devant chaque enclos soient uniquement disponibles en français. Comment peut-on dépenser autant de millions d'euros, annoncer une ambition internationale et ne pas proposer de texte en anglais? ça n'a aucun sens pour moi.


L'en
trée du Parc a été entièrement revue. On passe les guichets, les bornes, les portiques et on découvre une vaste zone d'accueil, avec boutique d'un côté et toilettes de l'autre. J'ai trouvé que cette zone d'accueil était grise et austère. Le parc est récent et j'espère qu'avec le temps les lierres et les clématites viendront égayer les structures de cette zone.
Le parcours balisé nous amène à la première des cinq grandes régions du Monde qui sont évoquées dans ce Parc. Nous sommes en Patagonie. Place à un paysage de pampa, de côtes rocheuses et de forêt andine. Les fossés d'autrefois ont disparu. Derrière une vitre en plexiglas, ceci permet de voir les pumas dans des conditions de proximité extrême. Les larges parois des aquariums géants nous laissent admirer des otaries et des manchots très en forme, à nouveau de très prês. Le soin apporté aux animaux est évident quand on observe les guanacos, apparentés au lama, qui gambadent dans leur enclos. Je n'ai pas souvenir d'avoir vu un animal courir dans un autre des zoos que j'ai visités. Regardez bien derrière les végétaux pour apercevoir le timide pudu. Après la zone de la Patagonie, le Parc propose une vaste aire de pique-nique. En attendant que la végétation pousse, cette zone est pour l'instant tristement désertique. En été ça doit être difficile de trouver un peu d'ombre. Nous nous dirigeons vers la zone de la plaine Sahel-Soudan avec sa savane et son delta.
 

 
 
Un mot sur la conception architecturale des nouveaux bâtiments. Celle-ci a été confiée à Bernard Tschumi urbanistes Architectes. J'attendais beaucoup de cette rencontre. Les aménagements se veulent discrets, privilégiant l'observation des animaux dans des paysages reconstitués. Le problème à mes yeux est que les bâtiments sont loin de disparaître dans l’espace des enclos, loin de se fondre avec l’environnement des animaux. Bien au contraire les rangées horizontales d'épaisses planches m'ont paru à la fois très visibles et bien peu agréables à l'oeil. Un espoir, les végétaux, récemment plantés, devraient pousser et égayer à l'avenir les palissades de madriers et de résilles.




Place aux animaux. C'est avec grand plaisir que je contemple deux magnifiques rhinocéros blancs. Les colossaux herbivores se défient dans une lutte à la fois très lente et très puissante. Superbe. Un très beau zèbre accompagne les deux bêtes. Plus loin on peut admirer des lions. Le mâle et la femelle jouent ensemble, c'est assez rare à observer pour être souligné. Je visite le Parc dans de bonnes conditions. La température est basse (l'eau des flaques n'a pas fini de dégeler depuis la précédente nuit glaciale) mais le soleil est présent. Si les visiteurs sont nombreux malgré le froid, il reste aisé d'observer les animaux derrière les larges vitres. Aux beaux jours il faut sans doute s'armer de patience avant de trouver une place d'observation, d'autant que la chaleur peut inciter les animaux à se reposer à l'abri du soleil. La zone Sahel-Soudan contient de nombreuses espèces. Nous observons également des autruches, des oryx, des koudous. Nous admirons les girafes dans leur enclos intérieur (dehors il fait trop froid ce jour pour ces animaux). La surprise vient du fait que la visite se fait au-dessus de ces grands herbivores. Les têtes des girafes adultes sont à la hauteur de nos yeux, à un mètre derrière les vitres. Original et agréable. A l'intérieur du bâtiment on peut également voir la clinique vétérinaire du zoo.



 

En sortant nous avons le plaisir de regarder les babouins de Guinée, espiègles et remuants. Ces babouins font l'objet d'un programme de conservation d’espèces en voie de disparition. L’incitation à la reproduction semble bien fonctionner compte-tenu du nombre de jeunes singes dans l'enclos.


Pour la Grande Volière, on retrouve la patte de Bernard Tschumi urbanistes Architectes. A nouveau le résultat visuel ne m'a pas convaincu, la communication autour du concept d'"enveloppe volumétrique" ne débouchant que sur des pales filets aériens placés au-dessus de murs en béton brut.


La zone Europe respecte les codes de l'ancien Zoo. On retrouve le Grand Rocher historique (symbole repris sur le logo du nouveau Parc) et le bassin aux loutres (loutres qui n'étaient pas visibles lorsque je suis passé). Le portique de couleur rose est toujours là. C'est l'ancienne entrée transformée depuis en sortie de secours. On revoit la volière d'origine, dans laquelle je vois planer un vautour. C'est si rare de voir voler un rapace en captivité. A nouveau les conditions d'accueil des animaux semblent optimales.

Le vivarium sous le Grand Rocher ne déroge pas aux caractéristiques habituelles d'un tel endroit. Les visiteurs se massent devant de petites vitrines et cherchent avec difficulté de minuscules bestioles. Une astuce pour ne pas perdre patience si vous n'avez pas l'oeil : écoutez vos voisins, vous en avez toujours un qui est parvenu à débusquer la bête. Mon voisin a ainsi trouvé où se cachait la mygale. En hiver, profitez du vivarium pour vous réchauffer un peu. De retour à l'extérieur, toujours dans la zone Europe, nous admirons les loups qui courent en semblant traquer une proie. Effectivement ils ont repéré le seau de nourriture qu'apporte un soigneur. Impressionnants prédateurs. Dans l'enclos voisin se trouvent des gloutons, un prédateur discret et très féroce. Les impatients le loupent. Un mot au sujet de la visibilité des animaux. Le Parc a fait le pari de présenter ses pensionnaires dans une reconstitution de leur environnement naturel. Ceci implique que les animaux peuvent parfois être cachés. Le lion dort par exemple vingt heures par jour. Si vous voulez être assuré de voir les bêtes il faudrait les mettre dans des cages. Rien de tel ici. En conséquence il faut avoir un peu de chance et pour avoir cela il suffit d'être patient. Ainsi en restant cinq minutes devant la vitre de l'enclos du glouton nous avons pu voir l'animal gambader juste devant nos yeux. L'attente fût amplement récompensée car l'animal est de toute beauté. Si l'animal tarde un peu à se montrer, n'hésitez pas à poursuivre votre visite et à revenir un peu plus tard quand il aura bougé. Nous avons visité le zoo en deux heures et demi et je suis persuadé que nous aurions pu y passer au moins trois ou quatre heures (mais il faisait froid et de toute manière le zoo fermait ses portes). Dit autrement, si vous visitez ce Parc en une heure vous êtes certain de louper un paquet d'animaux.



A l'entrée de la zone Guyane on admire des jaguars (qui salivent en observant les tapirs dans l'enclos voisin). La Grande Serre, à cheval sur les zones Guyane et Madagascar, est superbe avec sa reconstitution d'une forêt tropicale humide. C'est un immense et bel édifice rempli d'une dense végétation. La serre contient des vivariums (avec notamment des caïmans), des oiseaux en vol libre, des tamanoirs et un magnifique lamantin. Ce mammifère herbivore est très impressionnant, tant par sa taille que par sa nage très paisible.
Le Parc fermant ses portes, nous avons dû abréger la visite. De fait nous n'avons pas vu la zone Madagascar.

En résumé nous avons apprécié la visite. Certes l'architecture nous a déçu par rapport à notre attente initiale. La pousse de la végétation devrait cependant embellir le Parc au fil des années. La présentation des animaux est elle irréprochable. Nous avons rarement vu des bêtes être aussi spontanées dans un Parc zoologique. Nous avons pris le temps de parcourir les sentiers, d'attendre les animaux, de les observer calmement. Un voyage fort agréable.

Parc Zoologique de Paris - Zoo de Vincennes - 30/12/2014 - Compte-rendu de visite Parc Zoologique de Paris - Zoo de Vincennes - 30/12/2014 - Compte-rendu de visite Reviewed by Concerts expos by Pat on janvier 02, 2015 Rating: 5

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