[Expo] David Hockney 25 - Fondation Louis Vuitton - Paris - du 09/04 au 31/08/2025
La Fondation Louis Vuitton invite David Hockney, l’un des artistes les plus influents des XXème et XXIème siècles, à investir l’ensemble de ses espaces d’exposition. Superbe.
(N'oubliez pas, ils ne peuvent pas supprimer le printemps)
David Hockney - 2020
En avant-propos nous nous rappelons avoir visité l'exposition consacrée à David Hockney au Centre Pompidou en 2017. Nous n'avions pas apprécié son art à l'époque (notre critique ici). Huit ans plus tard nous apprécions l'oeuvre de David Hockney. Que s'est-il passé dans notre tête pour changer d'avis ? Nul doute qu'apprécier un artiste peut être une question de temps et d'apprentissage. Parfois il suffit d'attendre.
Nous approchons de la Fondation Louis Vuitton, masse sculpturale aux formes complexes, concrétisée par l'architecte californien Frank Gehry avec un logiciel aéronautique. David Hockney, friand des nouvelles technologies, a trouvé ici un écrin qui sied à son oeuvre. Le peintre nous accueille en vidéo dans le hall de la Fondation.
Au rez-de-bassin nous voyons des œuvres des années 1950 jusqu'aux années 1970. Les débuts à Bradford puis dans le Swinging London des années 1960. Hockney exprime sans détour une homosexualité officiellement illégale en Angleterre à l'époque.
Si la salle californienne est blindée de monde, les innombrables autres salles de la Fondation proposent un parcours très agréable pour le visiteur et un bel accrochage des œuvres. Nous vous sélectionnons quelques coups de coeur subjectifs parmi les 400 oeuvres exposées.
David Hockney revient en Europe au début des années 2000. Le cœur de l’exposition ce sont les 25 dernières années dans le Yorkshire, où l'artiste explore les paysages de son enfance en diversifiant les techniques de représentation, ainsi qu'en Normandie.
Nous apprécions les magnifiques aquarelles et fusains réalisée en 2004 et 2005. David Hockney s’attache à représenter le passage des saisons et l’éclosion du printemps, entre flaques d'eau et buissons d'aubépine. L'artiste restitue les subtiles variations de lumière.
En parcourant ces salles nous ressentons le plaisir ordinaire de contempler la beauté des herbes folles le long d'une route, de la neige qui fond, de l'éclosion des jonquilles, du tracé d'un chemin sous la frondaison des arbres.
Tout le 1er étage de la Fondation – des galeries 5 à 7 – est consacré à la Normandie et à ses paysages. David Hockney peint les arbres fruitiers, pommiers, poiriers, cerisiers, pruniers.
En galerie 5, dans la série 220 for 2020, contraint au confinement par le Covid-19, il peint sur iPad la ferme où il demeure et son environnement immédiat. Grâce à la luminosité de l’écran, David Hockney peut peindre la nuit.
Plus loin, la première partie de la galerie 9 témoigne des réinterprétations de Fra Angelico, Lorrain, Cézanne, Picasso, Van Gogh.
Au dernier étage, dans la galerie 10, la plus monumentale du bâtiment, David Hockney déploie une splendide création polyphonique et visuelle qui met en lumière et en mouvement ses décors et costumes créés pour l’Opéra. Admiratifs devant ces tableaux mouvants, nous écoutons avec plaisir l’Enfant et les sortilèges de Maurice Ravel, Parade d’Erik Satie, et Les Mamelles de Tirésias de Francis Poulenc.
L’exposition se clôt par une salle intimiste où sont révélées les œuvres les plus récentes peintes à Londres, dont un autoportrait. Une manière élégante pour David Hockney de dire au revoir au visiteur, comme il nous a accueilli dans le hall au début de l'exposition.
Nous avons adoré cette exposition. L’œuvre de David Hockney nous régale par l’universalité des sujets, comme un partage de beautés simples et intemporelles. Le talent du peintre et dessinateur est manifeste dans l’éclat des couleurs, dans la clarté de la composition. L'approche « David Hockney 25 », centrée sur les 25 dernières années, permet d'apprécier l'usage fait par l'artiste des nouveaux médias et des nouvelles technologies.
Une exposition éblouissante.
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