[Expo] Bande dessinée, 1964 - 2024 - Centre Pompidou - Paris - Du 29/05 au 04/11/2024

BULLES DE BONHEUR

Le Centre Pompidou propose une traversée de l’histoire moderne et contemporaine de la bande dessinée. Superbe.

C'est une rétrospective de la bande dessinée sur les soixante dernières années qui est présentée au Centre Pompidou. La diversité des courants est à l'honneur avec la création européenne, les mangas asiatiques et les comics américains. Nous pouvons apprécier la variété des thèmes, la diversité des styles, de la bd classique à la peinture. Nous nous y rendons. Suivez-nous.

 

Hugo Pratt - Corto Maltese

 

La rétrospective fait le choix de commencer par le tournant des années 1960. Alors que la bande dessinée est perçue comme un divertissement pour la jeunesse, des initiatives éditoriales ciblent un public adulte. En France c'est le magazine Hara-Kiri et l'éditeur Eric Losfeld (Barbarella de Jean-Claude Forest, Lone Sloane de Philippe Druillet, Valentina de Guido Crepax, Lolly-Strip de Georges Pichard, ). Au Japon c'est Garo. Aux États-Unis Robert Crumb est à la tête du mouvement underground. La première salle présente des planches d’auteurs et des publications de cette période.

 

Ouvrages des Éd. Éric Losfeld 

 

 Georges Pichard, Lolly-Strip, 1972

A partir du foisonnement initial de la première salle, l'exposition montre comment la bande dessinée se déploie de décennies en décennies, multipliant les univers, les émotions et les techniques artistiques.

Nous vous proposons quelques unes des planches qui nous ont le plus marqués. Vous êtes libres de faire un autre choix tant l'exposition est riche.

 
Nous pouvons apprécier la maîtrise du noir et blanc de nombreux dessinateurs.

 

André Franquin, Gaston Lagaffe, gag n° 472, 1967 

 

Luz, Vernon Subutex, tome 1, D'après le roman de Virginie Despentes, 2020

L'effroi est un genre important, voire un genre majeur au Japon (Shigeru Mizuki, Kazuo Umezu, Hideshi Hino, Suehiro Maruo ou Junji Ito).

 

 Shigeru Mizuki, Kitaro le repoussant, 1967

 

Gô Tanabe, Le cauchemar d'Innsmouth, tome 2

 

Les grands maîtres de la couleur directe nous régalent les yeux.
 

Lorenzo Mattotti, Bob Dylan Revisited, A Hard Rain’s A-Gonna Fall, 2008

 

Joann Sfar, Klezmer, 2005

 

 

La bande dessinée est un puissant support de témoignage mémoriel.

Jacques Tardi, C'était la guerre des tranchées

Illustration de couverture du mensuel (À Suivre), n° 185, 1993

Keiji Nakazawa, Gen d'Hiroshima, 1973-1974

 

Art Spiegelman, Maus, 1980-1991

 

Chantal Montellier, Tchernobyl mon amour, 2006

 

La bande dessinée permet de visualiser des univers imaginaires. La science-fiction s'en donne à coeur joie. Le champ est vaste, entre l’anticipation sur les progrès de la science et l’exploration de mondes inconnus. Les histoires de robotique, d'humain augmenté, de pouvoirs psychiques, de super héros se développent. Les craintes sont visualisées (épuisement des ressources, armes dévastatrices).

Philippe Druillet, Lone Sloane, tome 4 : Gail, 1978

Enki Bilal, Le Cycle du monstre, vol. 3 : Rendez-vous à Paris

Dave Gibbons, Watchmen, Scénario d'Alan Moore, 1986

 

La bande dessinée adore la ville et n'hésite pas à inventer ses propres métropoles. Nous voyons ici, entre autres, la New York-sur-Loire de Nicolas de Crécy, les Cités obscures de Schuiten et Peeters, la Gotham City de Batman, la Neo-Tokyo post-apocalyptique de Katsuhiro Otomo dessinée dans Akira. Un extrait du film Akira est projeté au mur. Il est agréable de s'asseoir sur les banquettes et d'admirer cette oeuvre.

La production contemporaine met en avant l'introspection, l'autobiographie. Moins d'exotisme, plus de profondeur. Une forme qui va avec la féminisation du neuvième art.

Nous nous sommes régalés en parcourant cette exposition. Ce fût l'occasion de faire quelques rattrapages comme par exemple de nous précipiter pour lire l'immense bande dessinée autobiographique L'Ascension du Haut Mal de David B ou les oeuvres en couleurs d'Alfredo Breccia.

 

En plus de cette exposition, le Centre Pompidou célèbre le 9e art en présentant la BD à tous ses étages dans tous ses espaces, dans la collection permanente, dans la Bibliothèque publique d’information avec l'exposition « Corto Maltese, une vie romanesque », à l'espace enfants et au sous sol.