[Expo] Libres comme l’art - Espace Niemeyer - Siège du Parti communiste français - Paris - du 29/11/2021 au 21/01/2022

UN CERTAIN IDEAL

Un siècle d'art, de culture et de lutte sociale à l'espace Niemeyer. Une superbe exposition.

L’espace Niemeyer présente l’exposition « Libres comme l’art », un accrochage d’œuvres qui a lieu au siège du Parti communiste français dans le cadre du centenaire du Parti. Culture, art et luttes sociales. Nous fonçons voir l'exposition. Suivez-nous.
 

Nous voici devant le bâtiment du siège du Parti Communiste Français (PCF). L'édifice est l'oeuvre de l'architecte brésilien Oscar Niemeyer. L'exposition est gratuite et libre d'accès. Nous appuyons sur la sonnette pour accéder au parvis. Une superbe coupole nous accueille de toute sa rondeur, en écho à la vague ondulante du magnifique rideau de verre de la façade.

 

Nous descendons l'escalier pour atteindre l'espace Niemeyer, c'est-à-dire le vaste hall souterrain du bâtiment. Ce sous-sol porte également le nom de « foyer de la classe ouvrière ». Les piliers et les parois sont en béton laissé brut. Le sol est recouvert de moquette verte. 

 

Nous voyons avec plaisir que la salle du Conseil est ouverte. Elle était fermée lors de notre visite de l'exposition Tardi (« Putain de guerre » : ici). L'occasion est trop belle. Nous nous dirigeons vers les lourdes portes coulissantes d'aspect rétrofuturiste. Nous pénétrons dans la salle du Conseil national du PCF, autrefois Comité central. Il s'agit d'une vaste coupole dont nous avons vu le dôme émerger sur le parvis. De longues tables blanches peuvent accueillir 250 personnes. Ce qui frappe d'emblée c'est la luminosité homogène du lieu. Les murs sont recouverts, du sol au dôme, de milliers de plaquettes métalliques blanches dont chacune est à la perpendiculaire avec l'autre. La lumière des lampes fluorescentes est réfléchie dans toute la salle. Nous nous posons un moment pour mieux ressentir le lieu.

 

Nous revenons dans le vaste hall du sous-sol. Nous ne nous lassons pas des courbes et des vagues des murs de béton. C'est un bel endroit pour accrocher des toiles et disposer des sculptures. 

 

L'exposition du centenaire souligne que le Parti communiste français, né en décembre 1920, a influencé les artistes depuis un siècle. Certains artistes ont donné des oeuvres au Parti. Les oeuvres exposées sont ainsi issues des collections du PCF et de la Fédération de Paris. La sélection est enrichie par des prêts des musées, des galeries, des collectionneurs privés ou des artistes.

La scénographie est divisée en grands mouvements artistiques, ce qui permet de proposer un parcours dans l'histoire de l'art depuis un siècle.

L'Art moderne est notamment représenté par Pablo Picasso, Fernand Léger, Marcel Duchamp, Giacometti.

 

Pablo Picasso, A la mémoire de Julius et Ethel Rosenberg exécutés le 19 juin 1953,

1954, lithographie signée et numérotée

Nous soulignons que l'adhésion des artistes de l'art moderne à l'idéal communiste ne se fait pas sans tension. Le canon communiste, décrété par l'URSS, c'est le réalisme socialiste. Il s'agit de peindre les classes populaires, les travailleurs, les militants. Pablo Picasso ne suit pas cet appel au figuratif et garde sa liberté artistique. Quand Fernand Léger peint les ouvriers reconstruisant le pays dans sa toile « Les Constructeurs », l'oeuvre est critiquée par la CGT. L'art, la culture, les luttes sociales, les organes politiques ou syndicaux, tout ça est vivant, nerveux, intense. Les idéaux de chacun s'affrontent, même sur une base d'accords sur des thèmes essentiels.

 

Dans le mouvement du réalisme social , arrêtons-nous un instant sur une toile de Boris Taslitsky. Ancien déporté à Buchenwald, Taslitzky peint « la Mort de Danielle Casanova  », résistante, comme une descente de croix.

Boris Taslitzky, La mort de Danielle Casanova, 1949-1950, huile sur toile 

 
Pour le mouvement de l’abstraction nous voyons entre autres une oeuvre de Vasarely. 

 

Victor Vasarely, Eridan BC, 1968

Pour le mouvement de la Nouvelle figuration voici quelques noms parmi les artistes exposés : Eduardo Arroyo, Erró, Rancillac, Pignon-Ernest, Villeglé.

 

Erró, America, 1977, glycérophtalique sur toile (détail)

 

Jacques Villeglé, affiche lacérée marouflée sur toile

 

Julio Le Parc - Nul ne sera soumis à la torture - salle noire de la torture, 1972, huile sur toile

 

Gérard Schosser, jusqu'à 6 heures, s. d., acrylique sur toile

L'exposition nous présente également des photos contemporaines.

Nous avons beaucoup apprécié cette magnifique exposition, présentée dans un superbe lieu. Nous avons fait le plein d'histoire, d'art, de culture et de lutte sociale.

 

Si vous voulez en savoir plus sur l'architecture du lieu, n'hésitez pas à lire le post que nous avions consacré au travail de Niemeyer pour le siège du PCF: ici