Le Pavillon de l'Aurore - Parc de Sceaux - Hauts-de-Seine
Plongeons-nous dans le passé. Nous sommes en 1670, au temps de Louis XIV, le Roi Soleil. Un de ses principaux ministres, Jean-Baptiste Colbert, acquiert le domaine de Sceaux. Deux ans plus tard, Colbert fait édifier le Pavillon de L'Aurore par Claude Perrault, dans le potager.
Colbert utilise l'endroit comme cabinet de travail. C'est également un lieu pour recevoir. Et pour affirmer son allégeance au Roi.
Le Pavillon de l'Aurore est construit sur un soubassement à demi enterré. La façade ouest présente une fontaine en forme de coquille Saint-Jacques adossée au mur. On accède au perron du niveau par deux degrés d'escalier opposés.
Petit retour dans le temps d'un siècle par rapport au présent. Nous sommes en 1925, Eugène Atget photographie le Parc de Sceaux. Le domaine est alors à l’abandon. Atget s’intéresse aux constructions abîmées. Il prend un cliché de l'escalier du Pavillon. Le bâtiment est en déréliction. L'ensemble de l'édifice a été restauré au cours des deux dernières décennies du XXe siècle. Revenons au présent et montons les marches.
Le bâtiment comporte douze ouvertures en comptant celle qui sert d'entrée. La Rotonde est flanquée de deux pièces rectangulaires. La pièce centrale est de forme circulaire. La voûte de la coupole est ornée d'une peinture composée par Charles Le Brun en 1672-1973. Cette peinture montre la déesse Aurore qui oeuvre au lever du Jour et chasse les puissances obscures de la Nuit. L'allégorie est simple. L'Aurore, symbolisant Colbert, oeuvre pour que le Soleil, l'emblème du roi Louis XIV, apparaisse dans toute sa splendeur.
Au dessus de l'Aurore on peut voir Lucifer dont le nom latin veut dire celui qui porte la lumière. Lucifer, c'est l'étoile du matin, c'est-à-dire Vénus, qui annonce la venue de la lumière de l'aurore. Les chrétiens assimileront ensuite Lucifer à Satan. Dans cette peinture nous revenons à la source romaine, Lucifer apporte la lumière, la vérité.
Les saisons sont toutes personnifiées. Les divinités romaines et grecques incarnent la renaissance de la Nature. Amusez-vous à compter les douze signes du Zodiaque, ils sont tous représentés sur la toile. Observez comment la Balance, symbole de la Justice, est placée au centre de l'allégorie, à côté de Lucifer (le porteur de lumière).
Regardez les oiseaux de nuit qui rejoignent le voile de la Nuit. Sous le grand manteau de la Nuit, vous pouvez voir les démons et cauchemars qui s'y cachent.
À proximité du pavillon de l'Aurore, une colonne de pierre présente une plaque de marbre portant l'inscription : « A/Jean-Joseph Mouret/1682-1738/Musicien provençal/surintendant des fêtes/de la Cour de Sceaux ».
Voici le rondeau composé par Jean-Joseph Mouret :
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