Cy Twombly - Centre Pompidou - Paris - du 30/11/2016 au 24/04/2017 - Compte-rendu de visite

LE FEU QUI CONSUME TOUT SUR SON PASSAGE
Le Centre Pompidou consacre une ample rétrospective à Cy Twombly

Le feu qui consume tout sur son passage
(Fifty Days at Iliam: The Fire that Consumes All before It), 1978

A la fin des années 50, Cy Twombly fait apparaître sur de grandes toiles des griffonages, des ratures, des lettres, des chiffres. Je trouve le résultat sans aucune émotion. Les dessins des années 60 éclatent de couleur, toujours avec des petits dessins par ci par là. L'apparition de la couleur me permet de ressentir enfin un trouble face à certaines séries. Comme ce cycle de peintures en 1963, "Neuf discours sur Commode", évoquant la cruauté de l'empereur romain Aurélien Commode ainsi que son assassinat. Le conflit interne, la violence engendrée, la tension font alors vibrer les toiles.

Neuf discours sur Commode

(Nine discourses on Commodus), Partie IV, 1963

Cy Twombly introduit dans l'art américain des références à la culture européenne. La mythologie gréco-latine imprègne ses oeuvres (Achille, Patrocle, Hector, Apollon et Venus sont à la fête).

L'artiste s'essaie aux collages, insère des textes d'auteurs dans ses toiles, peint d'immenses toiles grises agrémentées de quelques coups de crayon. Je commence à m'ennuyer ferme. Tout ceci me semble vain. Le Centre Pompidou a certes réuni une quantité impressionnante d'oeuvres de l'artiste. Leur présentation extatique me laisse perplexe.

Cy Twombly produit également des sculptures et des photographies. Là encore aucun souffle ne vient caresser mon âme. Je ne ressens rien. Je lis, j'essaye de comprendre, de ne pas rester exclus de tant d'adoration et de compréhension. J'avance en m'éloignant toujours plus du sujet. La cérébralité extrême de la démarche entreprise me semble déboucher pas loin de presque nulle part.

Ni extase, ni pâmoison, c'est attristé que je quitte l'exposition.

 

Venus, 1975