Ghost Bath - Thraenenkind - La Mécanique Ondulatoire - Paris - 27/08/2016 - Compte-rendu de concert - Concert review
Ghost Bath joue à Paris à la Mécanique Ondulatoire
Le concert a lieu dans la cave parisienne du bar La Mécanique Ondulatoire. Comme il fait 36°C à l'ombre ce samedi soir à Paris, j'étanche ma soif avant de me rendre au sous-sol.
Thränenkind
Le nom du groupe veut dire "L'enfant des larmes". Le groupe a choisi ce nom pour évoquer le lien entre la nature sauvage de l'enfance et la déprimante artificialité de la vie dans nos sociétés modernes. J'arrive après le début du concert. Comme la scène est petite, seul le batteur peut tenir dessus. Les autres membres du groupe jouent dans la fosse. D'où je suis je ne vois émerger du public que la tête du batteur et un des guitaristes qui a eu la bonne idée de se placer devant le batteur, offrant ainsi un repère visuel agréable pour les spectateurs. Le groupe n'est éclairé que par deux rangées de lampes leds rouges et les témoins des pédales d'effets. Ce n'est pas le plus aisé pour faire des photographies. Je compose avec le peu de lumière. Ce manque de visibilité ne m'empêche pas d'apprécier le jeu du groupe, qui défend son nouvel album, "King Apathy", sorti cette année. Le son est clair, les riffs sont bien identifiables, les vocaux sont puissants et émotionnels. Quelques samples parlés viennent enrichir l'atmosphère sans ralentir le show. Thränenkind joue un post black metal dynamique et fluide. Le dernier morceau est extrait de l'album de 2013 ("The Elk"). Une première partie fort agréable.
Setlist :
Setlist :
- What We Believe in
- The Blood on Our Hands
- King Apathy
- Ghosts
- Monument
Durant le changement de matériel entre les deux groupes, le public quitte massivement la salle pour aller boire/respirer à l'étage. J'en profite pour me rapprocher de la scène. Comme indiqué précédemment les musiciens jouent dans la fosse. Nous attendons, assis ou debout, devant le pied de micro et les pédales d'effets des guitaristes. Nous nous écartons pour laisser les musiciens apporter un imposant clavier qu'ils placent en biais devant la scène.
Ghost Bath
En 2014 Ghost
Bath a sorti un premier album, "Funeral", sur le label chinois
Pest Productions. En 2015 un deuxième album, "Moonlover", est sorti sur le
label Northern Silence Productions. Le groupe se présentait comme étant originaire de la ville de Chongquing en Chine. Dans le digipack de l'album, un seul membre est crédité, un certain Nameless (sans nom). De nombreux médias spécialisés (et certains parmi les tous meilleurs) annoncent alors Ghost Bath comme étant un groupe chinois. A
l'écoute de l'album quelque chose cloche cependant. ça ne sonne pas comme un groupe chinois (rien à voir avec le son très oriental de Zuriaake ou de Deep Mountains). ça sonne même franchement américain. A l'intérieur du digipack un personnage encapuchonné sème le doute : la végétation et le cimetière qu'on devine derrière sa silhouette ont bien peu à voir avec la
Chine. La confusion s'installe et Ghost Bath sort du bois, annonçant être en fait originaire
du Dakota du Nord. Le groupe se défend en expliquant que la musique doit primer sur l'origine des musiciens. Cette
explication me va bien. Cette année le groupe revient avec une nouvelle édition de leur deuxième album sur le label Nuclear Blast (édition agrémentée d'une bonus track). Ghost Bath décide de finalement dévoiler le visage de ses membres. Derrière Nameless (sans nom) apparaissent en fait cinq musiciens. Ghost Bath étant en tournée en Europe, il est temps d'aller voir ces fantômes en chair et en os. J'oubliais - et c'est le plus important - l'album "Moonlover" est très bon.
Une courte introduction instrumentale ("Silver Flower part 1") fait vite place à un déluge de décibels ("Silver Flower part 2").
Ghost Bath joue avec trois guitares et une basse. ça s'entend. A un
mètre de mon visage, le chanteur pousse de longs
hurlements de douleur. Nous plongeons dans les profondeurs denses du
black metal suicidaire et dépressif. Le nom du groupe, littéralement
"bain fantôme", fait référence au suicide par la noyade. On se laisse
glisser dans la froide pénombre. Les
riffs se font tour à tour poignants puis épiques, voire déments lors de
phénoménales accélérations. Les mélodies des guitares sont bien
distinctes. Plus
rares que sur l'album, les interludes avec des notes au piano et des
arpèges de guitare nous plongent dans de brefs états de sérénité ("Happyhouse"). Ces élévations ne nous sortent cependant pas la tête hors de l'eau. Le
groupe privilégie ce soir la puissance sur la contemplation. La force
de frappe du batteur est insensée. Suivre une telle débauche d'émotions
et de rage froide depuis les premiers rangs, au contact même des joueurs s'avère être une expérience intense. C'est sans doute la plus belle manière de voir le
groupe en concert pour la première fois. Ghost Bath déchaîne une telle
fureur que je me demande combien de temps le concert peut durer ainsi. Je
vois mal comment aller plus loin dans la tension sans rompre la ligne
mélodique et mélancolique qui soutient le tout. L'énergie est telle que
les guitares commencent à saturer ("Ascension", morceau en bonus track de la réédition du second album). Pour les deux derniers
morceaux je décide de me replier au fond de la salle pour mieux
apprécier le son, en retrait de l'étouffante oppression des premiers
rangs. Le rythme reste épique ("Death and the Maiden"). Le concert se termine avec "Golden Number" et son final au piano. Ghost
Bath a joué peu de temps (moins de trois quart d'heure) en donnant
tout, tout du long. Pas de bonjour, pas de bonsoir, pas
de remplissage. Violent. Sensible. Efficace. Seul et ensemble.
Setlist :
- Silver Flower part 1
- Silver Flower part 2
- Happyhouse
- Ascension
- Death and the Maiden
- Golden Number
La
pochette de l'album "Moonlover" de Ghost Bath (ci-dessus) est ornée d'une
photographie du guatémaltèque Luis González Palma, intitulée "La Luna,
1989" (ci-dessous).
Ghost Bath - Thraenenkind - La Mécanique Ondulatoire - Paris - 27/08/2016 - Compte-rendu de concert - Concert review
Reviewed by Concerts expos by Pat
on
août 29, 2016
Rating:
Aucun commentaire
Enregistrer un commentaire