Satan Jokers - Showcase - Mini-concert - Rencontre Renaud Hantson et Laurent Karila - FNAC Montparnasse - Paris - 28/01/2012 - Compte-rendu - Concert review
Satan Jokers joue un mini concert de 4 titres à l'occasion d'une rencontre avec Renaud Hantson (chanteur du groupe) et Laurent Karila (psychiatre addictologue). Les morceaux sont extraits du concept album AddictionS.
Satan Jokers joue les morceaux en unplugged avec Renaud au chant, Pascal Mulot à la basse (et aux synthés grâce à un impressionnant système capteur + pédalier + boîte Roland) et Michaël Zurita à la guitare acoustique.
Le concept de l'album est basé sur l'addiction et plus particulièrement sur l'addiction de Renaud à la cocaïne durant 17 ans. Cet album fait partie de la thérapie qu'il a entreprise, suite à sa rencontre avec le docteur Karila, pour sortir de cette addiction et se veut également une oeuvre préventive pour les personnes qui risqueraient de tomber dans le piège d'une addiction ou qui en sont actuellement victimes. Le titre est AddictionS avec un "S" car d'autres addictions que la cocaïne sont ici visées (sexe, alcool, tabac,...).
Chaque morceau joué est suivi d'une discussion avec le public sous la forme de questions ouvertes et de réponses du docteur Laurent Karila et de Renaud Hantson.
Je ne vais pas ici lister toutes les discussions fort intéressantes du débat. En résumé Renaud et Laurent ont expliqué que l'addiction à la cocaïne (ou à d'autres substances) c'est juste de la merde, que ça tue et que ça n'a rien de glamour ou de tendance. Ils ont su expliquer ça avec humanité, émotion et humour (et oui), sans être ni moraliste, ni répressif, ni chiant. Pour en savoir plus vous pouvez télécharger l'e-book écrit à l'occasion de cet album. Ce fascicule préventif de 130 pages est disponible avec l'album ou téléchargeable pour quelques euros "on aurait pu le filer gratuitement mais il est normal de payer la personne en charge de la conception graphique". A noter que Renaud va également sortir son autobiographie en mars (chez Flammarion).
Quelques extraits toutefois du débat du jour : à une personne qui demande si la drogue n'aide pas à être créatif (vous savez, les légendes Lemmy et Ozzy), Renaud répond très clairement que non. La drogue rend absent. C'est l'arrêt qui fait revenir la créativité. Plus tard Renaud et Laurent soulignent que la cocaïne est une drogue d'autant plus dangereuse qu'elle est facile à trouver "tous les 100 mètres" et qu'elle apparaît festive au premier abord avant de se révéler sournoise et perfide. Comme dit Renaud, le choix est au final simple, c'est soit arrêter soit en mourir.
Le docteur et Renaud insiste sur la volonté personnelle pour se sortir d'une addiction. Comme le dit Renaud, il évolue dans un milieu musical où il a accès facilement à la drogue donc s'arrêter est une question de choix comportemental.
Interrogé par une personne sur sa motivation vis-à-vis de cet album, le bassiste Pascal Mulot évoque notamment le souvenir de son ami Laurent Bernat, premier bassiste de Satan Jokers, mort d'une overdose d'héroïne.
Le débat ne tourne pas que sur l'addiction et Renaud évoque son parcours (des années de variétés en plus du heavy metal) et l'histoire de Satan Jokers, le tout avec lucidité ("le hard rock n'est pas populaire en France, ce n'est pas notre culture") et avec humour ("notre hard rock n'est pas violent? C'est normal notre référence pour le metal c'est Rob Halford").
J'ai oublié de préciser que les paroles des chansons sont du docteur Laurent Karila (à gauche sur la photo). Renaud Hantson demande si on comprend bien toutes les paroles. Il dit que c'est important, surtout pour une fois que les textes ne sont pas des clichés du metal du style "tue ta mère" et "encule ton père". On aurait envie de dire que l'inverse est plus fun mais le docteur Karila interrompt promptement Renaud en lui rappelant que des enfants sont présents dans la salle. C'est vrai qu'un concert de Satan Jokers autour d'un concept album sur la drogue, le tout à l'heure du quatre heures à la FNAC Montparnasse, forcément, c'est un mélange subtil.
Je ne vais pas ici lister toutes les discussions fort intéressantes du débat. En résumé Renaud et Laurent ont expliqué que l'addiction à la cocaïne (ou à d'autres substances) c'est juste de la merde, que ça tue et que ça n'a rien de glamour ou de tendance. Ils ont su expliquer ça avec humanité, émotion et humour (et oui), sans être ni moraliste, ni répressif, ni chiant. Pour en savoir plus vous pouvez télécharger l'e-book écrit à l'occasion de cet album. Ce fascicule préventif de 130 pages est disponible avec l'album ou téléchargeable pour quelques euros "on aurait pu le filer gratuitement mais il est normal de payer la personne en charge de la conception graphique". A noter que Renaud va également sortir son autobiographie en mars (chez Flammarion).
Quelques extraits toutefois du débat du jour : à une personne qui demande si la drogue n'aide pas à être créatif (vous savez, les légendes Lemmy et Ozzy), Renaud répond très clairement que non. La drogue rend absent. C'est l'arrêt qui fait revenir la créativité. Plus tard Renaud et Laurent soulignent que la cocaïne est une drogue d'autant plus dangereuse qu'elle est facile à trouver "tous les 100 mètres" et qu'elle apparaît festive au premier abord avant de se révéler sournoise et perfide. Comme dit Renaud, le choix est au final simple, c'est soit arrêter soit en mourir.
Le docteur et Renaud insiste sur la volonté personnelle pour se sortir d'une addiction. Comme le dit Renaud, il évolue dans un milieu musical où il a accès facilement à la drogue donc s'arrêter est une question de choix comportemental.
Interrogé par une personne sur sa motivation vis-à-vis de cet album, le bassiste Pascal Mulot évoque notamment le souvenir de son ami Laurent Bernat, premier bassiste de Satan Jokers, mort d'une overdose d'héroïne.
Le débat ne tourne pas que sur l'addiction et Renaud évoque son parcours (des années de variétés en plus du heavy metal) et l'histoire de Satan Jokers, le tout avec lucidité ("le hard rock n'est pas populaire en France, ce n'est pas notre culture") et avec humour ("notre hard rock n'est pas violent? C'est normal notre référence pour le metal c'est Rob Halford").
J'ai oublié de préciser que les paroles des chansons sont du docteur Laurent Karila (à gauche sur la photo). Renaud Hantson demande si on comprend bien toutes les paroles. Il dit que c'est important, surtout pour une fois que les textes ne sont pas des clichés du metal du style "tue ta mère" et "encule ton père". On aurait envie de dire que l'inverse est plus fun mais le docteur Karila interrompt promptement Renaud en lui rappelant que des enfants sont présents dans la salle. C'est vrai qu'un concert de Satan Jokers autour d'un concept album sur la drogue, le tout à l'heure du quatre heures à la FNAC Montparnasse, forcément, c'est un mélange subtil.
J'ai passé un moment très sympathique, très instructif et les morceaux joués étaient très agréables. Merci pour cette rencontre.
Petite bio avant de conclure : le docteur Laurent Karila est praticien hospitalier, responsable du Centre référence cocaïne, au Centre d’enseignement, de recherche et de traitement des addictions (CERTA) à l’hôpital universitaire Paul-Brousse (AP-HP, université-Paris XI) à Villejuif. Il est l'auteur du livre "Une histoire de Poudre".
Petite bio avant de conclure : le docteur Laurent Karila est praticien hospitalier, responsable du Centre référence cocaïne, au Centre d’enseignement, de recherche et de traitement des addictions (CERTA) à l’hôpital universitaire Paul-Brousse (AP-HP, université-Paris XI) à Villejuif. Il est l'auteur du livre "Une histoire de Poudre".
* Setlist :
- Substance Récompense
- Une semaine en Enfer
- Euphorie
- Lune de miel
En bonus, voici un extrait de l'album AddictionS :
Satan Jokers - Showcase - Mini-concert - Rencontre Renaud Hantson et Laurent Karila - FNAC Montparnasse - Paris - 28/01/2012 - Compte-rendu - Concert review
Reviewed by Concerts expos by Pat
on
janvier 28, 2012
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