[Concert] Cattle Decapitation - Signs of the Swarm - 200 Stab Wounds - Vomit Forth - Terrasite Over Europe 2024 - La Machine du Moulin Rouge - Paris - 01/03/2024

CIRCLE PIT MOTHERFUCKERS !

Cattle Decapitation est en tournée européenne pour déboîter les mâchoires. La claque passe par Paris.

Le groupe de death-grind américain Cattle Decapitation fait sa première tournée européenne. Nous avons envie de revoir Cattle Decapitation depuis la mandale que nous avions reçue au festival Fall of Summer en 2017. Nous fonçons.

 

La tournée propose une affiche de quatre groupes. Cattle Decapitation est accompagné en premières parties de Vomit Forth, 200 Stab Wounds et Signs Of The Swarm. Les ventes de billets ont été un succès. Face à la demande, ce concert initialement prévu au Petit Bain a été déplacé à la Machine du Moulin Rouge. La salle affiche complet.

Vomit Forth ouvre les hostilités. Le groupe vient de l'Etat du Connecticut aux Etats-Unis. La fosse est peu remplie en ce tout début de soirée. Une poignée de spectateurs s'étire avant le concert. Lorsque la musique démarre, ces spectateurs enchaînent les mouvements de capoeira. C'est un festival de tornado kicks, de axe kicks et de hook kicks, soit une excellente combinaison de lutte et de danse.
Sur scène le groupe bastonne pendant vingt minutes. Rien de bien transcendant à nos oreilles. Nous verrons si Vomit Forth parvient à faire son trou dans la scène death metal américaine, riche en nouveaux prétendants.

 

Le groupe 200 Stab Wounds vient de Cleveland. 200 coups de couteau ! Avec un tel nom, bonjour l'ambiance à Cleveland. 200 coups de couteau. Faut déjà une importante accumulation de colère et de frustration pour exploser ainsi à l'arme blanche. Le groupe livre un Death Metal bien gras avec des gros morceaux dedans qui collent bien aux dents. La fête dure une demi heure. Il faut dire que leur album dure vingt-six minutes. Nous apprécions le chant. Les soli sont malehureusement perdus dans le mix. La section rythmique a un son boueux qui va s'améliorer un peu vers la fin. C'est dommage car elle semblait bien en place. Ce qui n'empêche pas le groove et les changements de riffs de fracasser les nuques et de déclencher des mosh pits à tour de bras et de jambes.

 

Signs of the Swarm vient de Pittsburgh. Pour résumer c'est breakdown après breakdown après breakdown. Chaque mélodie est coupée par un son lourd et lent. Ou alors par une bonne accélération bien agressive. Forcément le résultat est immédiat. Tout est mis au service de la fosse qui enchaîne circle pit sur mosh pit. Au risque de laisser en plan ceux qui ne headbanguent pas dans la fosse. La foule assure donc le spectacle, mené par un chanteur bien à fond qui mouille le maillot. Comme le clame le chanteur, c'est du deathcore alors montez sur scène et dévastez là. Une vingtaine de spectateurs monte sur la scène. Nulle dévastation, il s'agit de s'amuser et de plonger dans la foule. Le groupe ne semble pas bénéficier de son propre ingénieur du son et les instruments restent un poil confus, le tout étant traversé de velléités industrielles. Le groupe joue prêt de quarante minutes.

 

Cattle Decapitation est un groupe de death-grind basé à San Diego en Californie. Le style a évolué du grindcore de ses débuts à un Progressive Death Metal avec quelques riffs black metal. De quoi rallier à leur cause des oreilles plus habituées aux genres heavy, doom ou black (comme les nôtres sur ce blog). Rassurez-vous le groupe continue à extraire les molaires sans anesthésie. Le son ce soir est puissant et précis. Nous identifions chaque instrument dans le mix. Nous allons pouvoir apprécier à sa juste valeur la haute qualité technique de musiciens et la richesse des morceaux.

 

 

Le duo Elmore/Dimuzio enchaîne les riffs puissants. La rythmique est impeccable avec Dave McGraw à la batterie et Olivier Pinard à la basse. Le chanteur Travis Ryan a une forte présence scénique. Il alterne les growls, les gruiks, les shrieks et même un petit peu de vocaux clean. Pour les non initiés ça veut dire des vocaux gutturaux, des cris perçants de cochon et des hurlements nasillards. Que du très bon. Les changements de rythme de tout ce beau monde sont ahurissants. Forcément la foule accroche et en redemande. Le chanteur invite le bassiste québécois à nous dire quelques mots. Olivier Pinard déclare alors, tout sourire : "On n'a pas la main ce soir. C'est le management de la foule."

 

Le denier album, « Terrasite », sorti en mai 2023, est mis à l'honneur avec pas moins de cinq titres joués ce soir. De quoi ancrer l'ambiance dans un registre plus épique. De quoi ça parle ? De fin du monde, de disparition de l'humanité, de discours pro-animaux. Le chanteur commente que le groupe a joué en 2007 dans la même salle, qui s'appelait alors la Loco. « Vous nous aviez haïs à l'époque ». Aujourd'hui Cattle Decapitation livre une prestation concentrée et impeccable, bien épaulé par une riche variété de morceaux piochés dans leur superbe discographie. Ils sont visiblement très heureux de l'accueil et nous heureux de leur prestation. En une heure de tir d'artillerie, Cattle Decapitation a mis le feu à la soirée.

 

 

Setlist Cattle Decapitation :

1. Terrasitic Adaptation
2. We Eat Our Young
3. Scourge of the Offspring
4. Dead Set on Suicide
5. The Storm Upstairs
6. Bring Back the Plague
7. Finish Them
8. A Photic Doom
9. Mammals in Babylon
10. Time's Cruel Curtain
11. Pacific Grim
12. Kingdom of Tyrants