[Expo] Médecines d’Asie, l’art de l’équilibre - Musée Guimet - Paris - du 17/05 au 18/09/2023

VOUS AVEZ UNE AMULETTE ?

Le musée Guimet met à l'honneur les trois grandes traditions médicales asiatiques. Superbe.

Médecines d’Asie est la première exposition majeure consacrée en France aux trois grandes traditions médicales asiatiques : indienne, chinoise et tibétaine. Le parcours scénographique présente des pratiques médicales millénaires et 300 œuvres exceptionnelles. Nous fonçons. Suivez-nous.

 

 

Aiguilles d'acupuncture

L'exposition a lieu au sous-sol du musée Guimet. Les salles sont éclairées avec délicatesse. Les cartels fixés à proximité des objets sont parfois un peu dans la pénombre mais ça passe. Les explications à l'entrée de chaque salle sont claires et instructives. Une réussite. Le jeune public dispose de brefs textes très accessibles pour l'aider à découvrir de façon ludique les médecines d’Asie.

La première partie présente les aspects fondamentaux des trois grandes traditions de médecine au travers d'œuvres d’une grande qualité esthétique et d'une grande force spirituelle. La médecine asiatique se conjugue avec la mythologie et avec l’histoire. Nous découvrons tout un panthéon de divinités liées à la médecine. Le dieu Za-byed purifie les boulettes de nourriture introduites dans sa bouche qui peuvent ensuite être consommées par les malades. La déesse Palden Lhamo répand les pires épidémies et protègent ceux qui la vénèrent.

 

Za-byed / Daka - le dévoreur, Népal, 16e-17e siècle

Palden Lhamo, Mongolie (?), 19e siècle

Nous pénétrons dans un espace dédié au diagnostic et au soin. Cette apothicairerie présente la pharmacopée, l’acupuncture et la moxibustion (qui consiste à réchauffer un point d'acupuncture). Une magnifique officine de pharmacie côtoie des mannequins d’acupuncture, des plantes médicinales. Une alcôve propose au visiteur de se livrer à un exercice de méditation.

Mannequins d'acupuncture

Armoire à pharmacie, Chine, 19e siècle

Iwasaki Tsunemasa (Kan'en, 1786-1842) Lotus, Recueil illustré de plantes herbacées,

Japon, 19e siècle

La salle suivante présente la médecine de l’âme. Nous parlons ici d'astrologie, de charmes et de rituels, d'amulettes et de vêtements talismaniques. Deux zones sont délimitées par un rideau de fils qu'il faut traverser pour atteindre les objets chamaniques et d'exorcisme. C'est une excellente idée. Nous y trouvons par exemple une plaque figurant une peau humaine, représentant les démons soumis et pacifiés lors des cérémonies d'exorcisme.

  

 Calendrier astrologique, Indonésie, Bali, 19e siècle

 

Plaque figurant une peau humaine, 19e siècle.

La fin du parcours évoque le dialogue médical entre l’Orient et l’Occident depuis le 16e siècle. La scénographie évoque l’ambiance des bibliothèques anciennes.

En résumé une superbe exposition, enrichissante et très dépaysante. En sortant de l'exposition, nous décidons de monter les étages par les escaliers, ce qui nous permet d'admirer l'architecture intérieure.

Nous nous rendons sur la grande terrasse pour y prendre un café en profitant de la vue sur les toits de Paris.

 

Nous visitons la rotonde du quatrième étage qui expose un artiste contemporain. Aujourd'hui les fenêtres de cet espace circulaire sont fermées pour mieux mettre en valeur une spectaculaire installation de l’artiste coréen Park Dong-Soo. L’installation "Cette place-là" se compose de deux ensembles : sur les murs de grandes toiles noires et blanches et au centre de la rotonde des sculptures cubiques disposées tel un volcan en éruption. En s'approchant nous voyons tout un monde à la surface de la matière. Des formes qui évoquent des cellules ou du plancton.

Nous descendons les escaliers vers la sortie. Une fois encore le musée Guimet nous a remplis de lumière.