[Expo] Jeanne Vicérial - Armors - Galerie Templon - Paris - du 07/01 au 11/03/2023
ANATOMIE / SCIENCE / VÊTEMENT
Dès l'entrée dans la galerie nous sommes frappés par la diversité de la taille des sculptures. Si certaines sont menues d'autres imposent de par leur grande stature. L'artiste réalise les pièces à la main, à partir de fils et de cordes. Entre 300 et 1200 heures de travail selon les pièces exposées. La forme est inspirée par les tissus musculaires qui composent le corps humain. Le vêtement est conçu tel une peau qui révèle le corps et s'ouvre parfois sur l’intérieur de l’organisme. Le tissage du fil laisse ainsi apparaître des roses et des pivoines vernies. Les impressionnantes présences de noir vêtues montrent alors leur vulnérabilité. Nous accédons à un autre niveau d'émotions. L'amour romantique, la force et la fragilité de l'être. L'oeuvre est d'une grande délicatesse.
Dans la troisième salle une gisante est entourée de présences noires. Au mur des pièces tissées sont accrochées tels des objets de culte. L'impression d'avoir pénétré dans une chapelle est saisissante. L'intimité créée est frappante. Nous sommes fascinés par l’inquiétante étrangeté de la beauté des sculptures.
Au sous-sol les deux salles sont peintes en noir et les oeuvres sont tissées d'un fil d'un blanc éclatant. L'ambiance est celle d'une crypte. Ici se trouvent une gisante immaculé et d'autres présences blanches. Dans la salle nous pouvons voir un film co-réalisé avec l’artiste Louise Ernandez, "Gisant.e.s une Re-Naissance". Les images nous entraînent au sein de la basilique Saint-Denis en 2022. Jeanne Vicérial y avait installé deux Gisantes et deux Présences parmi les gisants des rois et reine de France. Nous retrouvons les fleurs qui évoquent les viscères. Petite touche poétique supplémentaire, des papillons vivants parcourent les fleurs, évoquant la transformation des cadavres. Des extraits d'un poème de Giovanni Benini accompagnent les images du film.
Giovanni Benini - Les Parques - 2020
Entre passé et futur, entre sciences et savoir-faire artisanal, une exposition intime, sublime, dans laquelle nous mouvons nos propres corps en toute liberté. Emouvant.
La galerie Templon expose les sculptures de Jeanne Vicérial. Entre corps, recherche et mode. Superbe.
Jeanne Vicérial est chercheuse, designer et artiste artisan. Nous fonçons à l'exposition de ses sculptures à la Galerie Templon à Paris. Suivez-nous.
Dès l'entrée dans la galerie nous sommes frappés par la diversité de la taille des sculptures. Si certaines sont menues d'autres imposent de par leur grande stature. L'artiste réalise les pièces à la main, à partir de fils et de cordes. Entre 300 et 1200 heures de travail selon les pièces exposées. La forme est inspirée par les tissus musculaires qui composent le corps humain. Le vêtement est conçu tel une peau qui révèle le corps et s'ouvre parfois sur l’intérieur de l’organisme. Le tissage du fil laisse ainsi apparaître des roses et des pivoines vernies. Les impressionnantes présences de noir vêtues montrent alors leur vulnérabilité. Nous accédons à un autre niveau d'émotions. L'amour romantique, la force et la fragilité de l'être. L'oeuvre est d'une grande délicatesse.
Nous arrivons dans la seconde salle, qui ouvre sur un bel espace sous verrière avec un premier étage en balcon. Au rez-de-chaussée un bras robot tisse une pièce en 3D en mono filament. Ce procédé de fabrication est le fruit des réflexions et des recherches de Jeanne Vicérial. Le vêtement est passé historiquement du sur-mesure au prêt-à-porter. Le prêt-à-porter normalise le corps en taille. Small. Medium. Large. Jeanne Vicérial cherche comment réintégrer une part de sur-mesure dans l'industrie du vêtement. Ou comment concilier moindre coût et personnalisation.
Dans la troisième salle une gisante est entourée de présences noires. Au mur des pièces tissées sont accrochées tels des objets de culte. L'impression d'avoir pénétré dans une chapelle est saisissante. L'intimité créée est frappante. Nous sommes fascinés par l’inquiétante étrangeté de la beauté des sculptures.
Au sous-sol les deux salles sont peintes en noir et les oeuvres sont tissées d'un fil d'un blanc éclatant. L'ambiance est celle d'une crypte. Ici se trouvent une gisante immaculé et d'autres présences blanches. Dans la salle nous pouvons voir un film co-réalisé avec l’artiste Louise Ernandez, "Gisant.e.s une Re-Naissance". Les images nous entraînent au sein de la basilique Saint-Denis en 2022. Jeanne Vicérial y avait installé deux Gisantes et deux Présences parmi les gisants des rois et reine de France. Nous retrouvons les fleurs qui évoquent les viscères. Petite touche poétique supplémentaire, des papillons vivants parcourent les fleurs, évoquant la transformation des cadavres. Des extraits d'un poème de Giovanni Benini accompagnent les images du film.
Laisse-nous, Lachésis, nous rouler dans les sables,
Où se sont essaimés nos souvenirs instables,
Ne sommes-nous donc pas ces étoiles mortelles
Que perça la lance d’un désir éternel ?
Giovanni Benini - Les Parques - 2020
[Expo] Jeanne Vicérial - Armors - Galerie Templon - Paris - du 07/01 au 11/03/2023
Reviewed by Concerts expos by Pat
on
mars 12, 2023
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