Fall of Summer Festival - Lac de Torcy - 02 et 03/09/2016 - Compte-rendu de concert - Concert Review

ET L’ENFER LE SUIVAIT
La troisième édition du festival Fall of Summer s’est déroulée du 2 au 3 septembre au bord du lac de Torcy


Le festival Fall of Summer a dévoilé peu à peu son affiche 2016 en jouant aux devinettes avec des citations du Nouveau Testament. La première annonce était accompagnée d’un extrait de l’Apocalypse de Jean : "Ils les rassemblèrent dans le lieu appelé en hébreu Harmaguédon." (Apocalypse 16:16). La deuxième annonce poursuivait dans la même veine biblique : "Et je regardai, et je vis un cheval fauve; et celui qui était monté dessus avait pour nom la Mort, et l'Enfer suivait après lui." (Apocalypse 6:8). Le Fall of Summer considéré comme lieu symbolique du combat final entre le Bien et le Mal ? En phase avec l’héritage judéo-chrétien revendiqué par cette annonce, j’enfile un tee-shirt à l’effigie du dernier (excellent) album d’Angellore. Le titre de l’album, « La Litanie des Cendres », utilise le champ lexical du christianisme. Le dos du tee-shirt est orné d’une immense croix chrétienne. Parfait, je suis raccord. C'est parti, direction le lac de Torcy.


J’arrive sur place dans l’après-midi après trois quarts d’heure d’autoroute. Le festival a prévu du personnel pour guider les automobilistes vers une place de parking adéquate. Les personnes du staff sont tout sourire. J’obtiens des informations précieuses sur le meilleur moyen de repartir le soir. Une excellente première impression. J’ai environ vingt minutes de marche jusqu’à l’entrée du festival. Un parcours fort plaisant le long du lac. La météo est au beau fixe et le restera sur les deux jours du festival. Quelle chance. En chemin je discute avec un couple de festivaliers. C’est leur première participation au Fall of Summer. Moi c’est la seconde après l’édition de l’année dernière.
Le passage de l’entrée du festival se fait sans souci avec un staff souriant et un service d’ordre affable.
Comme l’année dernière le site du festival est organisé autour de deux scènes. L’une des scènes est au bord du lac (la Blackwaters Stage). Elle est installée sur le sable de la plage. L'autre scène est sur la terre ferme. Les deux scènes sont séparées par une petite colline facile à gravir. On peut aussi se rendre d’une scène à l’autre par terrain plat. Le parcours prend quelques instants seulement. Tous les déplacements sur le site sont d’une remarquable fluidité.

A l’heure où j’arrive quatre groupes ont déjà joué. Je me dirige vers la scène au bord de l’eau. Les festivaliers et les usagers de la base de loisirs partagent la même plage avec juste des barrières pour délimiter le terrain de jeu de chacun. Derrière la scène on peut ainsi voir les personnes qui jouent au ballon ou qui se baignent. Ce sera ainsi jusqu’à dix-neuf heures, heure de fermeture de la base nautique. Cette apparente proximité est amusante.
Un point fort du Fall of Summer est de laisser un confortable temps de jeu à chacun des groupes. Pas question de voir des prestations de vingt minutes, sur ce festival chaque groupe joue quarante-cinq minutes au minimum. Tous les artistes présents ont donc le loisir de déployer leur univers musical. L'ordre de passage alterne les groupes entre les deux scènes. Lorsqu’un groupe vous laisse insensible, vous avez du temps devant vous pour vous reposer ou pour flâner. A noter que le terrain du Fall of Summer est vaste et qu’il est très facile de se poser quelque part pour se reposer sans être piétiné.

Le groupe japonais Abigail joue sur la Blackwaters Stage. Je n'accroche pas. Je me décide à visiter le site, à la recherche des amis et à la découverte des nouveautés de cette année. Les points noirs de l’année dernière ont été résolus. Les toilettes sont en nombre suffisant et fonctionneront globalement très bien (exit donc l’odeur d’urine de l’année dernière). Les points d’eau sont dorénavant bien visibles. Les stands de nourriture permettent de se restaurer sans faire de queue (l’année dernière je n’ai rien mangé car il fallait faire une heure de queue). Le stand bières spéciales est épatant. Le service est irréprochable, toujours avec le sourire, malgré la chaleur, la tension et la fatigue. Une excellente prestation, merci à tous. En commençant à découvrir ces améliorations du site, j’ai retrouvé les amis. Et je m’en fait des nouveaux.


Je rejoins la scène Sanctuary où Massacra Tribute a commencé à jouer. Pour rendre hommage à Massacra, pionniers du death-metal français, un line-up de passionnés est réuni. La prestation est sympathique mais ne m’émeut pas outre mesure car je n’ai pas écouté Massacra en son temps.


Direction la scène près la lac. Après une intro au synthé, la musique de Oranssi Pazuzu prend toute son ampleur. Je suis devant la scène, la basse est mixée trop en avant. Mes amis reculent sur la colline pour mieux appréhender la globalité du son. Je reste au premier rang. Le mix va s’améliorer peu à peu. Quand le guitariste se met à hurler, il est clair que les finlandais ne sont pas venus à Torcy pour taper la causette sur un pédalo. Ils sont là pour nous pulvériser les neurones. Les guitares tranchent dans la matière molle, la rythmique hypnotique disperse les morceaux dans le vide cosmique. Dans l’espace on entend hurler. Le chanteur (et guitariste) éructe, grince, crie comme un dément. Le bassiste et le claviériste vocifèrent également. Pour simplifier je dirais que Oranssi Pazuzu mélange le space rock des années soixante-dix avec le black metal. Le groupe injecte une dose massive d’expérimentation musicale. L’ambiance est lugubre malgré la chaleur intense à cette heure de l’après-midi. Je trouve l’ensemble fort, inventif, improbable, intriguant, inconfortable, envoûtant. Mon voisin de concert, en mode danse tribale depuis le début de la prestation, me hurle dans l'oreille : « savoure ! Il n’y aura pas de meilleur concert aujourd’hui ». Peut-être, ça reste à vérifier (nous verrons que la journée nous réserve d’autres beautés). Pour l’heure Oranssi Pazuzu termine son set en puissance, saturant l’espace avec sa musique hallucinée. Un très beau moment.




Après le voyage cosmique proposé par Oranssi Pazuzu je me dirige vers la Sanctuary Stage pour écouter le heavy-metal épique de Manilla Road. Le chanteur arbore bandana et chemise colorée avec têtes de mort et palmiers. Le contraste est tel avec l'univers d’Oranssi Pazuzu que j’ai besoin d’un sas de décompression. Je quitte le concert quelques instants en allant visiter les stands de disques, celui de Season of Mist en premier. Les stands sont situés en face de la scène, ce qui permet de continuer à écouter le concert. Une fois revenu sur Terre je retourne voir le concert de Manilla Road. Le groupe a été formé au Kansas en 1977. Les gars ont quelques dix-sept albums au compteur. De quoi piocher de beaux morceaux comme « Crystal logic », « Necropolis » ou autre « Up from the Crypt », avec des riffs puissants et un groove impeccable. Le son de guitare est juste un poil saturé à mon goût. L’ambiance est chaleureuse, les musiciens enthousiastes. Un concert bien mené et énergique.



Je retourne mettre mes pieds dans le sable pour assister au concert de Vader. Du death polonais. Du cuir et des clous. Pleins. Le groupe joue avec application. C’est bien exécuté, professionnel. Sauf que je m’ennuie. Dans ces cas-là je n’insiste pas. Je profite de l’heure qui s’offre à moi pour aller me restaurer. Je téléphone pour prendre auprès de ma femme des nouvelles de la maison. Les dates du Fall of Summer coïncident avec la passagère mais vive agitation de la rentrée scolaire pour mes (grands) enfants. Les deux jours du Fall of Summer sont en conséquence très intenses pour toute la famille, même si je suis le seul à profiter du festival.


Retour devant la Sanctuary Stage pour voir Riot V. Le groupe a été formé en 1975. Il ne reste plus personne de la formation d’origine. Le « V » ajouté derrière le nom indique que le chanteur actuel est le cinquième à œuvrer au micro. Je ne misais pas grand-chose sur ce concert. Je suis passé à deux doigts de faire une erreur fatale. Dès l’entrée en scène des musiciens le niveau de jeu est excellent. Les instruments sont clairement identifiables dans le mix. Les riffs et la rythmique sont impeccables. La caisse claire est mixée un peu trop en avant à mon goût mais ça reste un détail. Le chanteur déboule sur scène. Aïe ! On ne l’entend pas. Le souci technique du micro est corrigé au deuxième couplet et nous pouvons apprécier sa voix extraordinaire. Les musiciens de Riot V sont heureux de jouer, ça se voit et ça s’entend. Les morceaux sont épatants. Le public est mis à contribution et participe activement. L’ambiance est grisante. Les musiciens rendent hommage au fondateur du groupe, Mark Reale, décédé à 56 ans, en déposant sur scène son étui à guitare. Le chanteur finit par tomber la chemise, exhibant une impressionnante musculature. Riot V conclut son show avec le vibrant « Thundersteel ». Un concert magnifique, passionnant et captivant.



Je me dirige vers la Blackwaters Stage. La nuit est tombée sur le lac. Une puissante musique électronique industrielle annonce l’arrivée des suisses de Samael. La scène est magnifique avec le logo du groupe inscrit en fond de scène avec une belle typographie. Un tube néon blanc est placé devant chaque musicien (deux tubes pour le batteur). Samael arrive sur scène et pioche dans ses premiers albums. Vorph (chanteur et guitariste) communique très volontiers avec le public, replaçant chaque morceau dans le temps. Xy aux claviers et boîte à rythmes utilise également mais avec parcimonie les percussions situées à son côté. Makro (à la seconde guitare) a le visage peint, un côté en noir et l’autre en blanc. L’homme est entièrement recouvert de vêtements noirs (gants y compris). Si l’on ajoute à ce superbe effet visuel le choix d’une gestuelle rigide et saccadée, le résultat est épatant. Côté musique les riffs sont hachés, le groove est extraordinaire. Pour présenter « Crown », Vorph nous dit : « Mieux vaut régner en Enfer que servir sur Terre ». “Celebration of the Fourth”, comme son nom l’indique, célèbre les quatre éléments fondamentaux constituant le monde : « De ton sang de feu naîtra le chaos. Par l’eau, l’air, le feu et la terre ». Vorph nous emmène « Plus loin dans le passé » avec « After the sepulture » (un EP de 1993), suivi du morceau « Into the Pentagram » de 1991, présenté comme « Le morceau le plus heavy et le plus sombre de tous les temps ». Samael conclut son superbe show avec un morceau récent, « The Truth Is Marching », extrait de l’album Lux Mundi de 2011. J’ai adoré le concert. J’étais à fond dedans tout du long.




Après l’époustouflant passage de Samael, je peine à apprécier le chaos sonore brut de coffre proposé par Revenge. J’essaie quelques morceaux avant de décrocher. Je me ballade sur le site. Le stand de merchandising officiel du Fall of Summer est tenu par des bénévoles souriants et aux petits soins.

Paradise Lost propose un concert old school basé sur ses premiers albums. Le décor en fond de scène est cependant le visuel du dernier album, « The Plague Within ». Je suis frappé d’emblée par la faible puissance du son au démarrage du concert. J’ai retrouvé les amis et on évoque notre surprise sans même à avoir à élever notre voix. Le son va monter en puissance peu à peu. Autre bizarrerie : le son de guitare de Gregor Mackintosh est très léger. Etonnant car le jeu de guitare du musicien est puissant. Or là on peine à l‘identifier dans le mix. Sur scène le groupe est content et tout sourire. Sauf le guitariste, qui doit sentir que quelque chose ne colle pas. Au bout de quarante minutes des techniciens règlent enfin le problème. Nous entendons alors la guitare de Gregor. Le chanteur Nick Holmes ne peut cacher son amertume. « Que vaut une chanson sans son solo de guitare quand ce solo en constitue l’apothéose ? » ou autre « J’espère que vous avez filmé ça pour Youtube, ça va être hilarant » avant de lâcher un cinglant « Je suis très énervé ». Et de conclure sur un constat à double sens : « Ce soir c’est notre dernier concert en festivals pour cette année, je suis content d’être ici mais je suis content de finir les festivals » (le groupe va entrer en studio pour enregistrer un nouvel album). Paradise Lost s’autorise un petit écart bienvenu dans un concert estampillé « old school », jouant le morceau « Beneath Broken Earth » extrait du dernier album en date. Nick Holmes introduit ainsi le morceau : « Cette chanson parle d’être mort ». Paradise Lost retrouve tous ses repères durant la poignante interprétation de ce titre. C’est à nouveau avec humour que Nick Holmes présente les derniers morceaux du concert, retournant puiser dans les albums fondateurs du groupe, lorsque Paradise Lost inventait le Métal Gothique. Nick Holmes toujours : « Voici ce qui arrive quand vous mélanger Sisters of Mercy avec le Death metal ».
Malgré une partie du show amoindrie par un volume sonore par trop réservé et malgré une sortie son défaillante pour la guitare de Gregor, Paradise Lost a livré un très bon concert. J’ai connu de meilleurs moments avec Paradise Lost mais j’en ai aussi vécu des pires. Ce soir le groupe avait envie d’en découdre et a réussi à surmonter les difficultés techniques.



Après Paradise Lost, le groupe Whiplash conclut la première journée. Je plie bagage avant leur concert car j’ai vingt minutes de marche jusqu’à la voiture et ensuite trois bons quart d’heure de route avant d’être chez moi. A demain.


Deuxième journée du Fall of Summer. Ce samedi je suis occupé par la rentrée scolaire de mes (grands) enfants et j’arrive sur le site en fin d’après-midi. Sept groupes ont déjà joué. J’ai très envie de voir les grecs de Dead Congregation et leur Death metal oppressant. Le son est sympathique et carré mais pas assez pour me faire tenir en place. Je me ballade sur le site une partie du concert.


Je vais voir Exciter au bord du lac. Exciter est un groupe pionnier de la scène speed/thrash du début des années 80. Le groupe est de retour en France après plus de trente ans d’absence (le dernier concert sur nos terres remonte à 1985). Particularité du groupe, c’est le batteur qui assure le chant. Les musiciens ont très envie de jouer. Ils saluent chaleureusement le public. Le soleil descend doucement sur le lac durant la prestation. Exciter joue des morceaux des albums de 83, 84 et 85. “Violence and Force”, “Long Live the Loud”, que du bonheur. Du heavy-metal garantie 80’s.


Unleashed nous propose son death suédois. Le groupe demande : « Where is your God Now ? » (« Où est ton Dieu maintenant ? »). C'est vrai ça, où est-il ? Unleashed enchaîne avec « Don’t want to be born », le chanteur introduisant le morceau en saluant ses films fétiches : « Eaten Alive » (en français « La secte des cannibales ») et «Cannibal Holocaust». ça me donne faim. Je quitte le concert pour aller me restaurer. De loin j’apprécie les soli de guitare forts agréables.




Pas question pour moi de rater Claudio Simonetti's Goblin. Je vais me placer à l’avance au premier rang. J’assiste aux derniers préparatifs avant le concert. L’attention fébrile des techniciens. Le réglage in extremis de la fréquence adéquate. L’échange de sourire, furtif, lorsque tout est enfin arrangé, préparé, n’attendant plus que l’entrée en scène des musiciens. Puis les premières minutes de tension en coulisses, le temps de vérifier que tout se déroule bien.
Le groupe Goblin est célèbre pour ses bandes originales pour les films de Dario Argento ainsi que pour le film « Zombie » de Romero. Le groupe, fondé en 1975, s’est en fait séparé dès 1978. A l’exception d’une courte reformation en 2000, les membres d’origine du groupe jouent depuis séparément, dans d’innombrables incarnations successives de Goblin. Rien que ces dernières années nous avons eu Back to the Goblin, The Goblin Keys, New Goblin et Goblin Rebirth. Ce soir nous voyons Claudio Simonetti's Goblin, le groupe mené par Claudio Simonetti, claviériste et membre-fondateur de Goblin. C’est le premier concert de toute incarnation de Goblin sur le sol français.


Le groupe commence avec le morceau « Demons », issu de la bande originale du film du même nom. En fond de scène des extraits du film accompagnent la musique. Claudio présente les musiciens : Bruno Previtali à la guitare et Titta Tani à la batterie. Le bassiste Federico Amorosi est absent ce soir. Claudio Simonetti propose un court texte d’introduction pour chaque morceau. A côté de ses bandes originales de films, Goblin a également enregistré des albums. « E Suono Rock » est ainsi extrait de l’album de 1978 («Il Fantastico Viaggio Del "Bagarozzo" Mark»). Ambiance rock progressif garantie. Tout le concert reste purement instrumental. Suit « Roller », extrait de l’album « éponyme » de 1976, sorti juste après que le groupe ait composé la bande originale de « Profondo Rosso » de Dario Argento. Le groupe joue divinement. Les musiciens sont excellents et l’atmosphère est épatante. Retour aux bandes originales avec le thème « Zombie (Dawn Of The Dead)”, du fabuleux chef-d’œuvre horrifique éponyme, avec à nouveau des extraits du film projetés en fond de scène. Le morceau « Aquaman », un autre extrait de l’album « Roller », évolue entre grâce et tension. Un équilibre présent en permanence dans la musique de Goblin. Sur ce morceau une danseuse vient animer le spectacle. « Non Ho Sonno (Le sang des innocents) », thème du film de Dario Argento du même nom, avait vu les membres de Goblin se réunir temporairement en 2000. Le morceau est excellent. Le visuel en fond de scène projette la terrifiante poursuite dans un train de nuit entre une proie et un tueur. Les images sont parfaitement en phase avec le jeu des musiciens. Un superbe moment. « Suspiria » est sans doute le morceau phare de Goblin, avec sa comptine sinistre (« La la la ») reprise en chœur par le public. Un classique sur lequel la danseuse vient à nouveau se produire sur la scène. Pourquoi pas après tout, le film se déroule bien dans une académie de danse à Fribourg. Le thème de « Phenomena » est énorme avec le chœur féminin scandé par le public puis la folle accélération de rythme. L’interprétation de « Profondo Rosso », autre classique, est stupéfiante. C’est une merveille de rythmes et de sons enivrants. Pour le pur fun, le groupe conclue avec «Zaratozom», déluge de riffs extrait de Zombie/Dawn of the Dead. Je suis tellement transcendé par le concert que je lâche en conclusion, à voix haute, «Absolument magique !». Mon voisin de concert me rétorque : « Je suis d’accord ». Nous évoquons des groupes progressifs qui tournent encore, comme King Crimson, Camel et Pavlov’s Dog.





Niklas Kvarforth, leader de Shining, est fidèle à sa réputation sulfureuse. Il enchaîne les doigts d’honneur, déambule sur scène, descend une bouteille d’alcool, marmonne dans sa barbe. L’homme rappelle sa part de ténèbres avec « Submit to Self-Destruction (soumis à l’auto-destruction)». Les musiciens jouent bien. Je sens une grande liberté d’inspiration dans les morceaux. La musique frôle régulièrement le hors-piste jusqu’à ce qu’une trouvaille sonore vienne recentrer le tout. Shining joue le titre « For the God Below (Pour le Dieu en dessous) ». Un morceau puissant, en mode confessionnel, dans lequel Niklas évoque l’éternelle dualité entre le bien et le mal, déclamant son attirance pour les ténèbres : « Chrétienté partout dans le monde, Le Diable partout dans le monde ».


Pour conclure ces deux jours de concert je vais voir Satyricon. C’est la première fois que j'assiste à un concert de ce groupe. Les norvégiens célèbre le vingtième anniversaire de leur troisième album "Nemesis Divina" (Vengeance Divine). Le groupe a installé une superbe toile de fond de scène. C’est la reproduction de l’œuvre « Christ in Limbo” (Le Christ en Enfer), une toile réalisée en 1575 par un disciple de Hieronymus Bosch. Les paroles du premier morceau, « The Dawn of a New Age », permet de comprendre pourquoi le Fall of Summer a utilisé des citations du Nouveau Testament lors des annonces de l’affiche du Fall of Summer. Le chanteur lance « This is Armageddon » puis déclame le texte de l’Apocalypse 6:8 de Jean : «Je regardai, et voici, parut un cheval d'une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre». Deux mille ans après avoir été écrites par Jean, en exil sur une île grecque selon la tradition, ces visions conservent toute leur puissance. Le texte sait suggérer des images fortes d’un monde parallèle décidant du destin de l’Homme. La musique de Satyricon, par sa puissance et sa grandiloquence, installe une atmosphère sombre et évocatrice, propre à laisser aller l'imagination de l'auditeur. Le rythme soutenu et les riffs pénétrants installent une atmosphère transcendante. Je ressens le concert à cent pour cent, entrant pendant une heure dans un état proche de l'hypnose. Je ressors lessivé émotionnellement. Heureux.



Je zappe Tankard, préférant conclure cette excellente soirée en discutant avec les amis.

En résumé l'édition 2016 du Fall of Summer s'est déroulé sons un soleil radieux, avec des bénévoles très sympathiques, une organisation considérablement améliorée par rapport à l'édition précédente et son lot de belles surprises et de moments forts.
Petit c'est mieux.





Fall of Summer Festival - Lac de Torcy - 02 et 03/09/2016 - Compte-rendu de concert - Concert Review Fall of Summer Festival - Lac de Torcy - 02 et 03/09/2016 - Compte-rendu de concert - Concert Review Reviewed by Concerts expos by Pat on septembre 15, 2016 Rating: 5

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