The Who - The Last Internationale - Zenith - Paris - 30/06/2015 - Compte-rendu de concert - Concert Review

LE SOLEIL AU ZENITH
The Who joue au Zenith. Une belle salle pour un superbe spectacle


Habitué de Bercy lors de ses derniers passages à Paris, The Who joue ce soir dans la salle du Zenith. Une belle occasion de voir le groupe dans des conditions optimales tant au niveau du son que de la proximité. Je fonce les voir.



The Last Internationale : battons le fer quand il est chaud !
Déclarant haut et fort leur plaisir d'ouvrir pour The Who, le trio new-yorkais The Last Internationale enthousiasme le public avec une prestation rondement menée. La chanteuse Delila a une belle voix puissante et un charisme indéniable. Elle impose une rythmique explosive en liaison étroite avec le batteur Brad. Edgey à la guitare électrique est garant du son garage rock. L'aspect folk du groupe est marqué par une reprise du "Hey Hey, My My (Into the Black)" de Neil Young. Une initiative sympathique quand bien même le trio s'attaque là à plus fort que lui et peine à restituer la puissance brute de l'original. Le trio montre assez de nerf et de vitalité pour embarquer la foule du Zenith. Bien joué.

Ce 30 juin est le premier jour d'un épisode de canicule en France. De fait il fait chaud à l'intérieur du Zenith. Les spectateurs dans les gradins transforment les flyers promotionnels remis à l'entrée en éventails de fortune. Le roadcrew balancent des bouteilles d'eau dans la fosse, dans laquelle je suis situé environ à dix rangées de la scène. Un moment de convivialité s'instaure alors que chacun propose de l'eau à son voisin.

Sur l'écran géant en fond de scène, un texte défile pour nous narrer les différentes dates des concerts de The Who en France depuis 1965. 50 ans de carrière comme l'indique le titre de la tournée, "The Who Hits 50 !". Des photos nous montrent à quel point la mode vestimentaire a été importante dans l'histoire du groupe. Un clin d'oeil est fait aux multiples voltiges aériennes dont était coutumier le guitariste Pete Townshend dans ses jeunes années. Le public applaudit l'hommage rendu aux deux membres décédés, le batteur Keith Moon et le bassiste John Entwistle.


The Who : les qui ?

"Who are You", "Qui êtes vous ?", c'est avec ce titre que The Who arrive sur scène. Le son est très bon, tous les instruments distincts, c'est un régal d'écouter le groupe dans ces conditions. C'est la première fois que je vois The Who en concert, quand bien même je l'écoute depuis fort longtemps. C'est peut être aussi la dernière fois car cette tournée, qui s'étale de novembre 2014 à décembre 2015, a été décrite par le chanteur Roger Daltrey comme étant les "longs adieux" du groupe. Il faut dire que Pete Townshend et Roger Daltrey, seuls rescapés du quatuor d'origine, viennent de fêter leurs 70 ans et qu'ils ont fait part l'un et l'autre de leur sérieux problèmes de perte d'audition. Roger Daltrey joue d'ailleurs avec un sonotone. Ces soucis n'altèrent cependant pas le rendu de la voix de Roger, qui reste époustouflante, ni le jeu et le chant de Pete. Le groupe est accompagné de Zak Starkey à la batterie (le fils de Ringo Starr), de Pino Palladino à la basse, de Simon ("frère de") Townshend à la guitare et de trois claviéristes (Loren Gold, Franck Simes et John Corey). Du beau monde dans une formule somme toute simple (pas de cordes, pas de cuivres) qui sied très bien au groupe.





Les musiciens ont plaisir à jouer. ça se voit et ça s'entend. Les titres mythiques s'enchaînent comme ce magnifique "The Kids Are Alright". Les morceaux des années 60 prennent un bon coup de jeune avec un son revitalisant les arrangements d'époque ("I Can See for Miles", "Pictures of Lily"). "My Generation" est toujours aussi puissante et on n'ose gloser en entendant Roger déclamer "J'espère mourir avant de devenir vieux". Le son est excellent et on profite pleinement des pépites jouées ("Behind Blue Eyes" et "Bargain"). Le groupe fait un excellent usage des vidéos projetées en fond de scène. Celles-ci sont toujours très belles et complètent agréablement les morceaux. "Join Together" et "You Better You Bet" enthousiasment la fosse qui chante à tue-tête. Beaucoup de jeunes gens prennent visiblement un grand plaisir à voir The Who. Le climat instauré est très agréable et le groupe peut dès lors se lancer dans une série de morceaux moins immédiats. "I'm One" nous rappelle que Pete Townshend chante très bien, sans atteindre la puissance de Roger. "Love, Reign O'er Me" cloue l'assistance tant Roger Daltrey fait preuve d'une grâce intouchable dans son chant. "Eminence Front", "Amazing Journey" et "Sparks" nous transportent avant qu'un "Pinball Wizard" ne nous achève. Les gradins se sont mis debout, emporté par la fougue des vétérans. Petite récréation avec le flamboyant "See Me, Feel Me". Pete lance quelques bouteilles à la foule bouillante avant de clore le spectacle avec les surpuissants "Baba O'Riley" et "Won't Get Fooled Again". Roger et Pete nous remercient chaleureusement, plaisantent sur les 50 ans de carrière du groupe ("qui l'eut crû ?") et quittent la salle. La prestation a été épatante, le choix des morceaux judicieux. Il manque des titres ? Bien sûr qu'il en manque ! Sauf que The Who a joué droit au but, sans chichi, sans démonstration technique, sans pause et avec plaisir. Pas de rappel ? Nul besoin ! Quand c'est bon c'est bon, pas la peine d'en rajouter. J'ai adoré.
 


La Setlist :
  1. Who Are You
  2. The Seeker
  3. The Kids Are Alright
  4. I Can See for Miles
  5. Pictures of Lily
  6. My Generation
  7. Behind Blue Eyes
  8. Bargain
  9. Join Together
  10. You Better You Bet
  11. I'm One
  12. Love, Reign O'er Me
  13. Eminence Front
  14. Amazing Journey
  15. Sparks
  16. Pinball Wizard
  17. See Me, Feel Me
  18. Baba O'Riley
  19. Won't Get Fooled Again


The Who - The Last Internationale - Zenith - Paris - 30/06/2015 - Compte-rendu de concert - Concert Review The Who - The Last Internationale - Zenith - Paris - 30/06/2015 - Compte-rendu de concert - Concert Review Reviewed by Concerts expos by Pat on juillet 05, 2015 Rating: 5

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