[Concert] Amanda Palmer and The Grand Theft Orchestra - Bitter Ruin - La Cigale - Paris - 09/07/2013

THEATRE IS EVIL
Amanda Palmer est de retour à Paris, quelques mois après une remarquable prestation aphone.

La Cigale ayant chanté tout l’été
La bise n’est pas prête d’arriver. En ce début du mois de juillet, la chaleur s’est installée à l’intérieur de la salle de la Cigale. Il est important de bien s’hydrater. La salle est à moitié pleine (le balcon supérieur est fermé). J’en profite pour admirer la décoration des lieux avec ma compagne.

Jherek Bischoff : boucle dort
Amanda Palmer a joué le morceau « Creep », au milieu du public, s’accompagnant au ukulele, avant de laisser la place aux premières parties. Je suis arrivé trop tard pour la voir. Je rentre dans la salle en pleine prestation de Jherek Bischoff, l’un des musiciens du groupe d’Amanda Palmer, The Grand Theft Orchestra. Jherek produit des boucles sonores avec ses guitares, jusqu’à obtenir un semblant de chanson. Perso ce genre d’entreprise musicale me laisse de marbre.

The Simple Pleasure : gym tonique
Les autres membres du groupe The Grand Theft Orchestra viennent faire leur show, cette fois dans un style disco/funk. Bien rythmé donc. Le chanteur guitariste assure le spectacle, occupant la scène à la manière d’un pois sauteur. Sur un morceau, Amanda Palmer vient prêter main(s) forte(s) au clavier. L’ensemble est tonique mais manque d’originalité à notre goût tant et si bien que nous décrochons pour aller boire un coup au bar.

Bitter Ruin : Highway stars
Un son de guitare bien connu de nos oreilles nous ramène vite fait dans la salle. Bitter Ruin est venu, comme ils l’avaient promis le matin même. Les deux musiciens ont fait l’aller-retour juste pour pouvoir être présents à cette soirée (ce qui fait 26 heures de trajet, avec 2 heures de sommeil pour Ben qui a conduit tout du long). C’est avec grand plaisir que je revois Georgia et Ben à Paris. Le superbe duo de Brighton interprète le morceau « Trust ». Devant nos yeux ébahis, les deux musiciens déploient leur univers si particulier, avec juste une guitare acoustique et deux voix. En quelques courtes minutes Bitter Ruin fait monter la tension. Théâtrale, lyrique, passionnés, passionnant. C’est court mais c’est bon. Il ne reste plus qu’à espérer un rapide retour du duo à Paname pour un concert complet. J’ai bon espoir pour l’automne (en support de la sortie de leur nouvel album, prévu pour septembre).

Amanda Palmer and The Grand Theft Orchestra : retour de femmes
De prime abord il me faut préciser que je n’ai guère goûté le dernier CD d’Amanda Fucking Palmer, « Theatre is evil ». Certes Amanda Palmer expérimente de nouvelles sonorités, passant du punk cabaret à une brit-pop enjouée et musclée. Certes j’aime certains morceaux ("The Killing Type", "The Bed Song"). Ce nouvel album ne produit cependant pas sur moi l’effet euphorisant de l’album “Who killed Amanda Palmer?”. J’ai déjà vu quatre fois Amanda Palmer auparavant et je n’ai jamais été déçu. Le dernier concert à la Maroquinerie avait été un peu étrange puisque nous avions chanté à la place d’Amanda, étant donné qu’elle souffrait d’une infection de la gorge. Ce n’était pas les meilleures conditions pour savoir ce que vaut le dernier album en concert mais c’était une belle occasion pour confirmer que la dame a de la ressource quand il s’agit de transformer un désastre annoncé en une réussite. Ce soir toutes les conditions sont réunies pour découvrir au mieux le dernier album.
Sur scène Amanda Fucking Palmer se donne à fond, sautant dans le public dès le premier morceau, chantant en surfant sur la foule (à deux reprises) et occupe la scène avec frénésie et générosité. La dame a retrouvé ses cordes vocales et c’est bien agréable de l’entendre déployer toute sa puissance et sa fragilité. Car oui Amanda Palmer n’est jamais aussi talentueuse à mes yeux que lorsqu’elle lâche la bride. Sur beaucoup de morceaux du dernier album elle me semble vouloir contenir ses excès, calibrer ses émotions, préférant l’obtention d’un gros son. Il faut dire que lorsqu’elle laisse transparaître sa mélancolie, Amanda Palmer vit littéralement sa chanson. Il faut la voir interpréter « The Bed song », les larmes aux yeux, la gorge nouée, pour se dire que l’artiste a le droit également de privilégier un plus grand nombre de morceaux sereins et un moindre nombre de ballades bouleversantes. Je note d’ailleurs que, si Amanda reprenait (magistralement) la chanson « Amsterdam » de Jacques Brel en 2008 à la Boule Noire, elle préfère ce soir nous chanter l’inoffensive « Dis-lui non » de Françoise Hardy.
Si Amanda Palmer parvient à se mettre la majorité du public dans la poche, je reste un peu sur ma faim. Je ne retrouve pas l’émotion, la folie et les fulgurances visuelles du punk cabaret vu à la Boule Noire et au Divan du Monde. Je ne retrouve pas la fantaisie du duo avec Jason Webley, à l’Européen, lorsqu’Amanda était la moitié des sœurs siamoises « Evelyn Evelyn ». Je ne retrouve pas non plus le sens de l’improvisation au milieu du chaos qui a fait le sel du dernier concert à la Maroquinerie. Le tournant brit-pop de la musique d’Amanda Palmer ne m’interpelle pas outre mesure. C’est comme ça, je n’ai jamais accroché à Oasis ou à Blur. Mon avis est donc mitigé, comme pour l’album. C’est rythmé, pêchu, mais les sons de la pop/rock synthétique des années 80 sont invoquées sans que j’en retrouve la magie d’époque.

Je retiens au final du présent concert les immenses chansons que sont « Astronaut » et « Leeds United », quelques morceaux du dernier album et le plaisir d’entendre chanter ensemble ces deux femmes, Amanda Palmer et Georgia de Bitter Ruin, de retour à Paris pour unir leurs voix si fortes et émotionnelles sur le morceau « Delilah »

* Setlist Amanda Palmer and The Grand Theft Orchestra :
  1. Creep (Radiohead cover) (en prélude aux premières parties, dans la foule au balcon inférieur)
  2. Do It With a Rockstar (chantée au milieu de la foule dans la fosse)
  3. The Killing Type
  4. Want It Back
  5. Missed Me
  6. Astronaut
  7. Delilah (avec Georgia de Bitter Ruin)
  8. Dis lui non (Françoise Hardy cover)
  9. Bottomfeeder (Amanda traverse la salle en chantant allongée sur la foule)
  10. The Bed Song
  11. Common People (Pulp cover) (Amanda traverse la salle en chantant allongée sur la foule)
  12. Leeds United
Rappel :
  1. Half Jack
  2. Girl Anachronism
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