Savages - Johnny Hostile - Lescop - Pop Noire Night - La Maroquinerie - Paris - 06/06/2013 - Compte-rendu de concert - Concert review

POP NOIRE NIGHT

Le label Pop Noire présente ses artistes sur la scène de la Maroquinerie. Une belle soirée entre post-punk et cold wave.

Johnny Hostile : une histoire de famille

Né Nicolas Congé, Johnny Hostile est co-fondateur, avec sa compagne Camille Berthomier, du label Pop Noire. Le couple avait préalablement joué dans le duo John and Jehn (Jehn pour Jehnny Beth, nom de scène de Camille). Johnny Hostile est également producteur des disques de Lescop et Savages.
Johnny Hostile ouvre la soirée. Seul sur scène, armé d’une basse ou d’une guitare selon les morceaux, secondé par une bande enregistrée, l’artiste chante de sombres complaintes sur des rythmes dansants. Un univers ponctué de cris lugubres, de samples de voix diverses et de saturations électriques. Gemma Thompson à la guitare puis Jehnny Beth au chant, toutes deux du groupe Savages, viennent jouer accompagner Johnny Hostile, chacune sur un morceau. 

 

  

Savages : Don’t let the fuckers get you down

Epaulé par la récente sortie le 6 mai d’un premier disque sombre et énergique (« Silence Yourself »), le quatuor féminin «Savages » emballe les médias et joue à guichets fermés (à moins que ce ne soit l’inverse). Trois secondes après leur entrée en scène, je confirme que le groupe est remarquable. La section rythmique propulse le groupe (Fay Milton à la batterie et Ayşe Hassan à la basse). Les yeux fermés tout au long du concert, Ayşe régale mes oreilles d’un son de basse tourbillonnant, puissant et caressant. J’adore. Gemma Thompson à la guitare alterne riffs tranchants et passages bruitistes, toujours à bon escient. L’univers sonore est parfaitement en place, bonifié par la splendide sonorité de la Maroquinerie (cette salle est une merveille). Cette base déjà très solide est encore consolidée par la chanteuse Jehnny qui emporte l’ensemble vers des sommets d’intensité avec sa très belle voix, son chant habité et sa présence hypnotique. Impressionnante de charisme, Jehnny appuie chaque syllabe d’un mouvement de corps, d’un regard pénétrant, d’un visage halluciné. Cerise sur le gâteau, les morceaux démontrent un grand talent d’écriture. Savages joue avec une telle puissance et une telle générosité que le public répond de toutes ses voix et de tous ses corps. Installé au second rang devant la scène, je ne perds pas une miette des pogos qui se déclenchent régulièrement derrière moi. De la sueur, de l’intensité, de la générosité, de l’envie, ça fait juste un bien fou !

  

 

* Setlist Savages :

1. Shut up
2. City's full
3. I am here
4. Give me a gun
5. Strife
6. Waiting for a sign
7. Flying to Berlin
8. No Face
9. She will
10. Hit me
11. Husbands
12. Fuckers

Lescop : à travers la forêt

L’histoire est belle. Lescop (Mathieu Peudupin) a travaillé le son de son projet solo avec Gaël Étienne et Johnny Hostile, dans l’appartement londonien de ce dernier. La vidéo du morceau « La Forêt » a été filmé sur place par Jehnny/Camille. Le clip une fois diffusé, la musique a plu et Johnny et Jehnny ont alors créé le label Pop Noire puis sorti le premier album de « Lescop ».

Après le tourbillon “Savages”, la pop dansante de Lescop calme le jeu. L’ambiance ne tarde pas à remonter car Lescop est secondé par un groupe au complet (basse, batterie, claviers, guitares) qui joue très fort. De quoi dynamiser les chansons cold wave de Lescop. Camille vient nous régaler d’une intervention sur une chanson.

 

 

 

* Setlist Lescop :

1. Marlene
2. la nuit américaine
3. Le mal mon ange
4. La forêt
5. Tokyo la nuit
6. Le vent

Voilà, j’ai réussi à ne citer aucune des innombrables références musicales qui influencent ouvertement les artistes ayant joué ce soir. Bravo au label Pop Noire pour cette belle soirée.