Evil Dead 2013 - Compte-rendu

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En 1983 je louais des films en VHS, le DVD de l'époque, avec ma bande de copains du lycée. Il fallait un copain qui avait déjà ses 18 ans, un autre dont les parents avaient un lecteur VHS et on se matait des chef d'oeuvre du film d'horreur, comme "Zombie", "Massacre à la tronçonneuse", "Suspiria" ou encore "Evil Dead". Réalisé avec des bouts de ficelles par Sam Raimi, le premier "Evil Dead" est un cauchemar angoissant tout juste désamorcé par un léger second degré (le jeu halluciné de Bruce Campbell, les effets spéciaux artisanaux et l'excès grotesque d'hémoglobine).
30 ans après, Sam Raimi produit le remake de son film culte, avec à la réalisation un jeune uruguayen, Fede Alvarez. L'accroche dit que c'est le film le plus terrifiant jamais vu. On en est loin. En revanche le film ne lésine pas sur les mutilations et sur l'hémoglobine (on est au niveau du remake de "La colline a des yeux" ou de "A l'intérieur").

Le scénario est basique, cinq jeunes isolés dans une cabane dans les bois sont les proies d'une entité maléfique qui les possède un par un, les transformant en démons malfaisants. Le réalisateur maltraite ses protagonistes avec sadisme, les mutilations sont nombreuses avec des objets multiples. Après une courte exposition (perso j'ai bien accroché aux personnages de la soeur et de son frère), le film bascule très rapidement dans l'angoisse et l'horreur. Pas de blague de potache, pas de discussions interminables, l'ensemble est bien rythmé et la tension monte sans aucune baisse. Le film évite avec bonheur les "jump scares" stupides propres au genre (comme l'objet quelconque qui tombe au sol en faisant le bruit d'un avion qui s'écrase ou comme le bruit de grattement dans une armoire et quand on ouvre c'est un raton laveur). Rien de tel dans "Evil Dead 2013", la peur ressentie par les personnages est ici toujours parfaitement justifiée. pas de sursaut bidon, que de vrais raisons d'avoir peur. Sinon j'ai beaucoup aimé la photographie. Les scènes en intérieur par exemple sont éclairées par une lumière blafarde qui permet d'apprécier le soin apporté au décor et ne cache rien des sévices subies par les malheureuses victimes. Les effets de maquillage à l'ancienne (pas ou peu d'effets numériques) sont bien sanglants et très efficaces. Autre bon point, le réalisateur ne cherche pas à réinventer les angles de vues inventifs de Sam Raimi (rappelez vous, la caméra qui rampait à toute vitesse sur le sol de la forêt). Moi je dis tant mieux. Laissons à Sam Raimi ce qui lui est propre. D'ailleurs, autre mérite du film, le scénario s'éloigne de celui du film original. On retrouve certes quelques scènes clef mais le film peut être vu comme une histoire différente se déroulant dans le même cadre.
En résumé j'ai passé un bon moment avec ce film d'horreur très réussi, pas terrifiant mais prenant et remuant.