Björk - Zenith - Paris - 08/03/2013 - Compte-rendu de concert - Concert review

ONE DAY, ONE NIGHT

Ce soir au Zenith, c’était le sixième concert de la résidence parisienne de Björk. Un show expérimental et envoûtant. Un final en très grande forme pour notre grand plaisir.

Debut
Björk est une chanteuse que j’écoute depuis longtemps. Je l’ai vue en concert en 1989 à l’époque où elle chantait avec The Sugarcubes. J’ai bien accroché à son premier album en solo, « Debut », en 1993. J’ai été ébloui par l’album « Homogenic » en 1997. Le petit dernier, « Biophilia », me décontenance un peu et mes sensations à son écoute varient selon les écoutes (entre apaisement et irritation). Ce soir c’est l’occasion d’appréhender l’album en concert, puisque Björk nous le joue en intégralité sur cette tournée.

Zenith
Björk a choisi de se produire sur une scène circulaire centrale. J’aime beaucoup, ça change de l’opposition classique entre l’artiste d’un côté et la salle de l’autre. La salle du Zenith est déployée dans sa plus grande configuration et est archi complète. Nous arrivons trop tard pour voir la première partie, Leila Arab, et juste à temps pour le début du show de Björk. Nous sommes en fosse, très bien situés pour voir la belle et ses musiciens. Le constat immédiat c’est que Björk a su renouveler son public. En effet une grande partie de l’assistance de ce soir était à l’état embryonnaire à l’époque des Sugarcubes.
Björk est accompagnée sur scène de 3 musiciens (clavecin/orgue, programmation et batterie/percussions) et d’un chœur de 14 femmes. Björk apparaît joyeuse, énergique, en pleine forme vocale. Elle assure le show, arpentant la scène, trottinant, oscillant la tête, battant l’air avec son bras gauche, ayant l’air de s’amuser. La voix est puissante, précise, envoûtante et se détache avec netteté du chœur (très présent tout au long du concert). Les susurrements comme les cris sont parfaitement maîtrisés, ne tombant à aucun moment dans le piège de la minauderie ou de la surenchère. Les montées en puissance n’en sont que plus foudroyantes, tout comme les moments d’accalmie n’en sont que plus apaisants. 
Le thème de l’album « Biophilia » est, comme son nom l’indique, l’amour de tous les êtres vivants. On y retrouve aussi la passion des forces de la nature. Le minéral, le magma, la lave, les éclairs, les astres sont représentés dans les vidéos diffusées tout au long du concert sur de écrans plasma au dessus de la scène. Ces vidéos de plaque terrestre confirment mon envie déjà ancienne d’aller un jour en Islande. Les vêtements de Björk sur scène conserve l’identité visuelle de la pochette de l’album, à savoir la fameuse perruque afro orange. Elle porte une robe de couleur écrue, aux formes organiques. Du plus bel effet pour entretenir son image d’extraterrestre venue sur Terre observer les humains.
J’ai été très agréablement surpris par la qualité des chansons en concert. La musique du dernier album, débarrassée de la production studio, s’avère sobre, faisant preuve de discrétion. Il s’agit de chansons sans mélodie immédiate, je dirais même sans joie, dont l’écoute exige de la concentration. De fait je redécouvre l’album et certaines des chansons se dévoilent excellentes. Je souligne la capacité de Björk à prendre des risques. Un show sous forme de « best of » aurait été un exercice plus facile que ce concert centré sur un dernier album à la fois expérimental et tout en retenue. Malgré le caractère froid de ces chansons, Björk arrive à créer l’osmose avec le public, générant une écoute polie contrastant avec des applaudissements de plus en plus fervents.

Dancer in the Dark
Pour conclure ce show exigeant, qui a demandé patience et longueur de temps pour exposer tous ses trésors, Björk nous invite à lâcher la pression en dansant au rythme de deux morceaux de pop électrifiée. Sur scène les femmes du chœur s’en donne à cœur joie, improvisant des gestuelles jubilatoires et enfantines.
En résumé j’ai trouvé ce concert superbe.

* Setlist :
  1. Óskasteinar
  2. Thunderbolt
  3. Moon
  4. Crystalline
  5. Hollow
  6. Dark Matter
  7. Unravel
  8. Mouth's Cradle
  9. Virus
  10. Sacrifice
  11. Vertebræ by Vertebræ
  12. Where Is the Line ?
  13. Pagan Poetry
  14. Mutual Core
  15. Cosmogony
  16. Solstice
Encore:
  1. One Day
  2. Náttúra
  3. Declare Independence
Voici une des vidéos projetées lors du concert, celle-ci était pendant "Murual Core" :


Björk - Zenith - Paris - 08/03/2013 - Compte-rendu de concert - Concert review Björk - Zenith - Paris - 08/03/2013 - Compte-rendu de concert - Concert review Reviewed by Concerts expos by Pat on mars 08, 2013 Rating: 5

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