Moriarty - Le Trianon - Paris - 19/03/2011 - Compte-rendu de concert - Concert review

Avant le concert, ma compagne et moi nous allons nous restaurer rapidement. Une crêperie attire notre attention dans les rues entre le Trianon et la basilique du Sacré Cœur. Nous nous attablons. Le restaurant est glacial car la gérante tient à garder la porte ouverte malgré la température de saison. Nous demandons à ce que la porte soit fermée. La gérante s’exécute mais ouvrira à nouveau la porte quelques minutes plus tard sous un prétexte quelconque. Visiblement en froid avec le français (elle nous demande si nous sommes anglais), la gérante nous sert notre commande au petit bonheur la chance puisque je ne trouve aucune trace d’épaule dans ma crêpe et que ma compagne ne trouve aucune trace des tomates prévues. Quant à l’œuf annoncé, il n’est pas encore pondu. Nous trouvons chacun un peu de fromage fondu ainsi qu’une tranche de jambon si fine qu’elle a dû être découpée avec un laser chirurgical. Un grand moment de n’importe quoi qui nous vaut de bien rire une fois sorti de ce restaurant improbable. Direction le Trianon.
La salle de bal du Trianon est vaste et permet de faire des animations en marge de la salle de spectacle proprement dite. La Librairie Shakespeare and Co a ainsi élu domicile au Trianon ainsi que plusieurs stands de merchandising pour Moriarty. Nous entrons dans la salle. Le public est très majoritairement jeune (25-30 ans). La salle est très jolie mais elle présente deux inconvénients : elle est trop chauffée à mon et la fosse est trop plane. Malgré un niveau de plancher plus bas pour les premiers rangs, il est difficile de voir tout ce qui se passe sur scène. Vraiment dommage. Par ailleurs la pénombre règne ce qui fait qu’il faut faire attention à ne pas écraser les personnes qui attendent les groupes en étant assises au sol.
* Moriba Koïta
La première partie est assurée par Moriba Koïta. Ce chanteur malien, descendant d'une grande famille de griots, joue du n’goni qui est un instrument traditionnel à quatre cordes. Moriba Koïta est accompagné d’une chanteuse (dont je n’ai pas retenu le nom donc si quelqu’un l’a n’hésitez pas à m’aider). Du n’goni au Blues il n’y a qu’un pas, que le musicien et chanteur Ali Farka Touré, malien lui aussi, avait franchi en son temps. Moriba Koïta joue lui une musique traditionnelle. En l’invitant, Moriarty me donne la rare occasion de découvrir sa musique.
 * Moriarty
Les six américano-français de Moriarty arrivent sur scène. Le dernier album est à l’honneur. Il est sorti en version digitale et ne sort dans les bacs que fin avril. Il est cependant possible ce soir d’acheter sur place la version physique. Comme je l’ai pré-commandé l’année dernière, la vendeuse au stand me dit que je vais bientôt recevoir une version dédicacée et numérotée de l’album. Cool. Concentrés sur leurs instruments, visages fermés, les membres de Moriarty déploient leur musique country/blues. Ce groupe possède un style très personnel. Ce qui est mélodieux sur disque devient magique sur scène. Les musiciens alternent les instruments, cherchant et trouvant des sonorités incroyables tout en proposant une musique toujours impeccablement cohérente. La chanteuse elle-même fait varier sa voix d’un morceau à l’autre, changeant de micro en fonction des ambiances requises.
Après avoir jouer plusieurs morceaux avec un sérieux imperturbable, Moriarty va peu à peu échanger des plaisanteries avec un public très participatif. Chaque membre du groupe n’hésite dès lors plus à se lâcher. Le batteur lance le tuyau, sur lequel il fait des percussions, dans la foule. Le guitariste traverse la scène avec le pas de canard d’un Chuck Berry. Le multi instrumentiste chevelu se démolit le torse avec un tambourin. L’harmoniciste renverse et casse un spot sous les regards désapprobateurs de ses complices (« euh Luc, ça marche encore? »). Ces loufoqueries n’entament en rien l’harmonie de la musique. Moriarty a un don certain pour réaliser des mélanges de sons étonnants. Comme cet harmonica qui sonne soudain comme un riff de guitare électrique saturé alors que la guitare égrène elle des notes cristallines. La chanteuse Rosemary resplendit dans des tenues toutes plus belles les unes que les autres et sa voix est une fois de plus magnifique. Le groupe quitte la scène sous une énorme ovation. En rappel, Moriarty revient avec le chanteur Moriba Koïta pour interpréter ensemble deux chansons. Le jeu de n’goni du musicien malien se marie alors à merveille avec les soli de guitare électrique. Une bien belle soirée.

* Setlist :
Where is the light
I will do
Motel
Sellars
Mah-Jong
Clementine
Beasty Jane
Nobody Home
Serial fields
Julie Gold
Soon
Jimmy
Isabella
Robot
Decaf
When the morning
Private Lily


Moriarty - Le Trianon - Paris - 19/03/2011 - Compte-rendu de concert - Concert review Moriarty - Le Trianon - Paris - 19/03/2011 - Compte-rendu de concert - Concert review Reviewed by Concerts expos by Pat on mars 19, 2011 Rating: 5

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